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Un repas donné par des membres du CPL à la place des Martyrs à l’intention des victimes « Nous ne bougeons pas d’ici avant que le gouvernement ne démissionne », assurent les protestataires

«Dieu va se pourvoir lui-même de l’agneau pour l’holocauste » (Genèse 22 : 8). Hier, place des Martyrs, où les Libanais ont élu domicile depuis l’enterrement de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et de sept de ses compagnons, tués dans un attentat à la bombe le 14 février, un groupe du CPL invitait les protestataires à partager un repas à base de « harissa » (du blé cuit avec de la viande d’agneau) à l’intention des victimes. « C’est une tradition pratiquée par les musulmans et les chrétiens, explique Fadel Tayyar, du CPL. C’est un geste symbolique pour exprimer notre solidarité avec les familles des martyrs dont nous faisons partie. Je suis venu avec mes enfants et il faut que notre action se poursuive de façon sérieuse, sinon nous n’aboutirons à rien. Je tiens à souligner que les enfants de Rafic Hariri ont un grand mérite dans le déclenchement de cette révolution. En refusant que le gouvernement participe aux obsèques de leur père, ils ont mobilisé toute cette foule. » Loin d’être mince. Hier encore, ils étaient plus de deux mille à scander les slogans antisyriens, à réclamer la réouverture de la chaîne de télévision MTV, à déclarer leur solidarité avec Walid Joumblatt et à « vouloir la vérité ». Le député Ghazi Aridi, qui a rejoint la foule en début de soirée, a affirmé que l’opposition ne refuse pas le dialogue, mais refuse de dialoguer avec « les responsables des assassinats et du terrorisme ». « Nous refusons de dialoguer avec ceux qui ont accusé la moitié de la population libanaise d’être des agents américains et israéliens, a-t-il ajouté. Nous refusons de dialoguer avec le pouvoir qui a récompensé ceux qui ont provoqué les incidents du 7 août et a assuré une couverture aux incidents de la banlieue sud. Nous refusons de dialoguer avec les symboles de l’anarchie politique, morale, sécuritaire et judiciaire. » Et d’assurer que Walid Joumblatt poursuivra la marche de la réconciliation et de l’unité nationale engagée par Rafic Hariri. « Il est temps que la Syrie se retire du Liban et que les relations libano-syriennes soient normalisées. » Un message lancé par Farid el-Khazen, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, qui déclare par ailleurs, qu’il n’est pas normal que le Liban soit le seul « pays satellite » dans le monde. « Notre destin veut que chaque génération ait l’honneur de réaliser son indépendance », a-t-il noté. « Une indépendance qui doit être méritée », selon Gébrane Bassil, du CPL, qui précise que pour réaliser « l’intifada de l’indépendance », « nous devons prouver que nous sommes un peuple civilisé. Nous n’oublions pas que nous faisons partie d’une société libre et nous voulons l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu ». Et d’inviter les Libanais réticents à se joindre à « notre marche », cette victoire étant celle de tous les Libanais et non d’une quelconque communauté. « “L’intifada de l’indépendance” n’est pas la propriété de l’opposition ou des loyalistes, mais celle de l’ensemble du peuple libanais », a-t-il conclu. Élias Atallah, secrétaire général de la Gauche démocratique, a affirmé que les rassemblements se poursuivront tous les soirs, « jusqu’à ce qu’ils démissionnent ». « Nous ne craignons pas la mort, mais l’humiliation », a-t-il indiqué, précisant que le terrorisme ne peut pas l’emporter sur « la volonté de la liberté ». M. Samir Kassir, membre de la Gauche démocratique, a pour sa part lu la lettre adressée par des intellectuels syriens aux intellectuels, médias et leaders d’opinion libanais. Ont enfin pris la parole les députés Walid Eido et Mohammed Kabbani, qui se sont engagés à poursuivre la marche de Hariri pour bâtir « l’avenir » auquel il aspirait tant. Pour le septième jour du décès de l’ancien Premier ministre et de ses compagnons, Mme Nazek Hariri, entourée des membres de sa famille, s’est rendue hier à la mosquée Mohammed al-Amine pour réciter des prières sur la tombe de son époux. Nada MERHI
«Dieu va se pourvoir lui-même de l’agneau pour l’holocauste » (Genèse 22 : 8).
Hier, place des Martyrs, où les Libanais ont élu domicile depuis l’enterrement de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et de sept de ses compagnons, tués dans un attentat à la bombe le 14 février, un groupe du CPL invitait les protestataires à partager un repas à base de « harissa » (du blé...