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Actualités - CHRONOLOGIE

Des personnalités arabes et occidentales mettent en garde contre une « irakisation » du pays Au Liban, on rejette les craintes d’une résurgence de la guerre civile

Des personnalités arabes et occidentales, en visite au Liban pour présenter leurs condoléances à la famille de l’ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri, ont mis en garde dans des entretiens privés avec des responsables libanais contre la gravité de la situation dans le pays, au moment où de plus en plus d’informations circulent au sujet d’un plan visant à « irakiser » le Liban, rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. De sources bien informées, on a dans le même temps affirmé s’attendre à la poursuite de la série noire d’attentats contre des hommes politiques et même de personnalités religieuses, tout en soulignant que la vigilance de l’ensemble des Libanais a jusque-là barré la route devant des réactions négatives pouvant ébranler la sécurité. De mêmes sources, on a averti que le Liban est désormais sous surveillance internationale et que les dirigeants doivent sérieusement tenir compte de cette nouvelle réalité. On a aussi estimé que Beyrouth n’est pas à l’abri d’un isolement politique, dont les premiers signes ont commencé à se manifester depuis l’adoption de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, par le refus de dirigeants occidentaux de recevoir des responsables libanais ou de s’entretenir avec eux en marge de la dernière assemblée générale de l’Onu. Selon ces sources, les pressions internationales sur le Liban vont s’accroître après l’assassinat de Hariri, d’autant que le Conseil de sécurité s’est emparé du dossier et attend le rapport que le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, doit lui présenter dans les délais les plus brefs au sujet des circonstances et des causes de l’attentat. Les mêmes sources ont jugé que les services de sécurité doivent doubler de vigilance pour éviter d’éventuels nouveaux assassinats, tout en reconnaissant qu’une telle tâche n’est pas facile. Elles ont salué le sérieux qui caractérise l’enquête ouverte après l’attentat de Aïn Mreyssé, d’autant que les autorités libanaises ont décidé de faire appel à des experts suisses pour les aider à faire toute la lumière sur cette affaire, en indiquant que certaines puissances tiennent à savoir si le terrorisme fondamentaliste a atteint le Liban ou si d’autres parties sont à l’origine de la liquidation de Hariri. Mais face à ce discours alarmiste libano-occidental, répercuté d’ailleurs par la presse arabe au cours des deux derniers jours, des analystes libanais estimaient hier que l’émotion suscitée par l’assassinat de Rafic Hariri a soudé les Libanais dans le malheur. « Le rôle des analystes est de crier au loup pour faire mousser l’information, mais aujourd’hui, les instruments d’une résurgence de la guerre civile sont inexistants », a affirmé à l’AFP le politologue Joseph Bahout. « Le Hezbollah est le seul parti qui dispose d’un bras armé, mais depuis longtemps, ce parti intégriste joue le jeu de l’unité nationale et n’a d’ailleurs jamais participé à des affrontements intercommunautaires lors des 15 ans de guerre civile », a poursuivi M. Bahout. « En outre, l’opposition n’est pas armée et le seul instrument dont elle dispose est l’opinion publique. Elle entend renverser le pouvoir prosyrien par les urnes », lors des prochaines élections. Pour un autre politologue, Ghassan Ezzé, « le principal facteur extérieur, la présence des Palestiniens armés, détonateur de la guerre en 1975, n’existe plus et personne n’envisage aujourd’hui qu’une partie libanaise veuille affronter l’autre par les armes ». « Même si le Hezbollah est soutenu par l’Iran et la Syrie, il reste dans son tissu social exclusivement libanais et ne peut être entièrement instrumentalisé contre d’autres Libanais, d’autant qu’une grande partie de l’opinion publique musulmane, notamment sunnite, s’est jointe aux chrétiens qui demandent la levée de la tutelle syrienne », a-t-il ajouté.
Des personnalités arabes et occidentales, en visite au Liban pour présenter leurs condoléances à la famille de l’ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri, ont mis en garde dans des entretiens privés avec des responsables libanais contre la gravité de la situation dans le pays, au moment où de plus en plus d’informations circulent au sujet d’un plan visant à « irakiser » le...