Rechercher
Rechercher

Actualités

« Les critiques sur les articles 63 et 68 seront prises en considération », affirme Frangié Loyalistes et opposants campent sur leurs positions concernant le code électoral (photo)

L’atmosphère politique du pays, au lendemain des rencontres du Bristol III et de Aïn el-Tiné I, laissait présager hier une réunion explosive des commissions parlementaires conjointes chargées de discuter le projet de loi électorale du gouvernement. C’est pourtant une séance d’un calme remarquable qui a eu lieu en fin de compte. Tous les députés ont ainsi salué le caractère « démocratique » des débats, qui ont permis aux différentes parties d’exposer leurs points de vue, avant que la poursuite de la discussion, ainsi que le vote sur le projet article par article, ne soient reportés à lundi prochain. La séance a toutefois été marquée par un aparté Hariri-Berry, ainsi que par les propos du ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, qui s’est déclaré ouvert à toutes les propositions d’amendements de l’article 68, notamment dans les domaines de l’information et de la publicité électorales. Le vice-président du Parlement, Michel Murr, a, de son côté, plus d’une fois, souligné l’existence au sein de la Chambre de « grands blocs » réclamant l’adoption du mohafazat. Juste avant la réunion, le président de la Chambre, Nabih Berry, s’est entretenu avec les députés de son bloc, en présence de MM. Murr et Frangié. C’est alors que l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, est arrivé au siège du Parlement et a rejoint le groupe de députés. Il s’est ensuite entretenu en privé avec M. Berry. On aurait même entendu ce dernier demander à M. Hariri s’il participerait à une rencontre Aïn el-Tiné II si une invitation à ce sujet lui était adressée. En soirée, le bureau de M. Hariri a cependant précisé que l’ancien Premier ministre s’est dirigé, « selon son habitude, vers le bureau de M. Berry (...) pour se réunir seul avec lui ». « Tout ce qui a été dit à propos de cette réunion n’est pas vrai », a continué le communiqué. Les commissions parlementaires des Finances, de la Justice, de l’Information, de la Défense et de l’Intérieur se sont donc réunies hier, place de l’Étoile, sous la présidence de M. Murr, en présence des ministres de la Justice, Adnane Addoum, de l’Intérieur, Sleimane Frangié, et de la Jeunesse et des Sports, Sebouh Hovnaniane, et de 75 députés, afin de débattre du projet de loi électorale présenté par le cabinet Karamé. Certains députés du bloc Berry ont lancé le débat en plaidant en faveur de la proportionnelle dans le cadre du mohafazat. M. Hariri a ensuite pris la parole, se déclarant visé par le découpage proposé pour la capitale, puisqu’il est désormais dans une situation qui ne lui permet pas de rejeter un projet de loi qui fait d’Achrafieh une circonscription indépendante, ni en même temps d’approuver ce projet qui lui est particulièrement nuisible. M. Hariri a également soulevé le problème des cartes électorales, qui nécessitent selon lui deux mois pour leur distribution, d’où l’impossibilité de le faire convenablement. Dix-huit députés se sont en fin de compte exprimés hier, place de l’Étoile, alors que les quatorze restants le feront lundi. Au terme de la séance, M. Murr a précisé que « les débats ont porté sur des questions d’ordre général, sans entrer dans les détails du projet de loi », indiquant que « les députés qui ont pris la parole représentent la plupart des courants politiques actuellement présents au Parlement ». M. Murr a ensuite souligné, à plusieurs reprises, l’existence de certains « groupes parlementaires qui ont proposé une révision du projet en vue de l’adoption de la proportionnelle dans le cadre de cinq mohafazats », avant de reprendre encore une fois : « Nous ne sommes pas dans le cadre d’une confrontation (...), mais les grands blocs ont exprimé leur préférence, qui va vers le mohafazat, et certains députés indépendants ont appuyé cette vision des choses. » L’ancien ministre de l’Intérieur a d’ailleurs affirmé que malgré sa position originelle en faveur du caza, il n’a « aucun problème à aller dans le sens du mohafazat » si des « alliés principaux », comme le mouvement Amal et le Hezbollah, lui demandent de le faire. Par ailleurs, les députés de l’opposition, Marwan Hamadé, Nassib Lahoud et Bassem Sabeh, ont tous les trois exprimé leur soutien à l’adoption du caza, tout en émettant de fortes réserves par rapport au découpage de Beyrouth et aux articles 63, 68 et 73 relatifs à l’information et à la publicité électorales, qui constituent selon eux « une épée de Damoclès au-dessus des médias ». M. Lahoud a également demandé que les présidents des municipalités aient la possibilité de se présenter aux élections, contrairement aux dispositions du projet actuel. Il s’est en outre opposé aux dispositions relatives aux dépenses électorales. Enfin, M. Frangié a réitéré, en quittant le Parlement, son soutien au projet de loi sur le caza. Concernant les protestations relatives aux articles 63 et 68, il a indiqué que toutes les critiques « seront prises en considération ». « Certaines questions ont été soulevées et je suis convaincu de la nécessité d’un amendement à ce niveau », a-t-il conclu.

L’atmosphère politique du pays, au lendemain des rencontres du Bristol III et de Aïn el-Tiné I, laissait présager hier une réunion explosive des commissions parlementaires conjointes chargées de discuter le projet de loi électorale du gouvernement.
C’est pourtant une séance d’un calme remarquable qui a eu lieu en fin de compte. Tous les députés ont ainsi salué le caractère «...