Notre ministre du Dehors, Mahmoud Hammoud, est très
remonté contre les ambassadeurs occidentaux, qui
commencent sérieusement à lui bassiner les claouis avec la 1559. Le pauvre, il a beau friser l’apoplexie gazeuse en leur
expliquant que son application est impossible avant la
récupération de la Palestine par les Arabes, des îles Kouriles par les Russes et de la principauté de Monaco par les Français, rien n’y fait. Il a même sorti l’artillerie lourde en menaçant d’aller compter les bulletins électoraux à Oslo, Copenhague et Francfort, bernique ! À chaque fois, les
diplomates se retiennent de pouffer et s’en vont lui pondre un communiqué dans le dos, estampillé du label onusien à quatre chiffres. Si le loto était moins compliqué, Mahmoud les aurait joués depuis longtemps... Sale métier !
Ah, le ministère de la Défense... Ça c’était du boulot ! Des mois pépères à siroter du café en lisant al-Jaïch, le
passionnant magazine people des bidasses. Le troufion qui lui lavait son linge, lui préparait à bouffer... Le paradis, quoi ! Avec à la clé, dans la cour du bâtiment, des tas de
camions bourrés de surprises couleur vert olive, armées
jusqu’aux gencives. Certes, il y avait un prix à payer : de temps à autre un galonné lui présentait un papelard, Mahmoud signait sans piper. Les histoires de militaires, il les laissait aux militaires. Il n’y a pas de sot métier.
Palais Bustros : changement de programme. Faut se coltiner ce clampin de Jeffrey Feltman, toujours sec et aride comme un
sarment de vigne. Et puis le Français, qui lui balance des vannes dans les tatanes, mais toujours avec le sourire. Sans
oublier le Rosbif et le Chleu. Y a qu’avec ses homologues arabes que Mahmoud se sent bien. Avec eux au moins, il peut discuter des heures des « problèmes-de-l’heure-à-la-
lumière-des-derniers-développements ». En diplomatie, c’est comme en cuisine. Tout est dans l’art d’accommoder les restes...
Seule consolation finalement : les fermes de Chebaa et
l’implantation. Deux dossiers éminemment stratégiques dont notre ami a la charge exclusive. Tant de pouvoirs dans la main d’un seul homme, n’est-ce pas effrayant ? Sûr que la solution de ces deux problèmes va faire repartir la
croissance, baisser le prix du mazout, grimper le prix de la livre par rapport aux devises et éponger la dette… En attendant, Mahmoud est content : indiscutablement, il y a des moments où le planétaire est plus confortable que le terre à terre.
C’est sûr, le métier commence à rentrer.
Gaby NASR
Notre ministre du Dehors, Mahmoud Hammoud, est très
remonté contre les ambassadeurs occidentaux, qui
commencent sérieusement à lui bassiner les claouis avec la 1559. Le pauvre, il a beau friser l’apoplexie gazeuse en leur
expliquant que son application est impossible avant la
récupération de la Palestine par les Arabes, des îles Kouriles par les Russes et de la principauté de Monaco...
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