Souhaid : Les propos du ministre de l’Intérieur reflètent la volonté d’ingérence du pouvoir

Le député Farès Souhaid a estimé hier que les propos tenus par le ministre Sleimane Frangié « sont très dangereux et révèlent les noirs desseins du pouvoir, qui projette d’intervenir dans le processus électoral pour faire face aux listes d’opposition. C’est pourquoi ce gouvernement ne peut se maintenir et doit démissionner : nous ne sommes pas rassurés quant à sa capacité à assurer des élections intègres et transparentes ». M. Souhaid, qui s’exprimait dans le cadre d’un entretien à la LBCI, s’est demandé comment le ministre de l’Intérieur peut s’arroger le droit de décider des alliances à conclure, alors que son rôle est uniquement de veiller à l’impartialité du pouvoir. « Qui empêche M. Frangié de conclure ses alliances ? Il déclare qu’il est l’allié du régime syrien, et il n’a donc pas le droit d’imposer aux Libanais la nature de leurs alliances et d’empêcher les chrétiens de s’allier à Rafic Hariri », a-t-il indiqué. « Le ministre de l’Intérieur ne peut pas se permettre de “donner des acquis aux chrétiens quelque part pour arracher des concessions pour prendre aux musulmans ailleurs”. Il s’agit là d’une logique que la Syrie tente d’appliquer depuis quinze ans, quitte à révéler l’existence d’une division confessionnelle au Liban. C’est une logique qui porte atteinte à l’unité interne et pousse le Liban à plus de divisions sectaires », a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : « Ce pouvoir, M. Frangié compris, aux côtés d’autres symboles, tente depuis quinze ans de saper l’unité nationale et d’empêcher toute rencontre islamo-chrétienne au Liban. Or, en tant que chrétien libanais, je suis prêt à m’entendre avec un musulman libanais, dans la mesure où chacun fait la moitié du chemin. Et ce au lieu que nous allions tous les deux chez un officier sécuritaire syrien. D’ailleurs, tout le monde sait que les Syriens sont intervenus dans l’élaboration de la loi électorale et qu’ils tentent de prétendre qu’ils ont visité le patriarche maronite et qu’ils lui ont fait certaines concessions. Le désir du patriarche est d’aboutir à une loi qui garantisse la préservation du pacte national de convivialité », a-t-il ajouté, dénonçant enfin « une volonté syrienne évidente visant à assurer la victoire du plus grand nombre possible de candidats du pouvoir. »