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Eclairage - Pour « L’Orient-Le Jour », le chef du PSP a disséqué sa visite-éclair au Vatican et réagi aux propos de Chareh Joumblatt rassure le Saint-Siège : Si l’opposition est unie, c’est parce qu’elle dispose d’un véritable programme politique

L’an dernier, le n° 2 du Vatican, Mgr Angelo Sodano, avait demandé à Walid Joumblatt comment allait « le pays druze »... Vendredi dernier, dans le cadre de la visite de courtoisie qu’il avait rendue à l’influent responsable catholique après son long entretien avec le chef de la diplomatie du Saint-Siège, Mgr Giovanni Layolo, le chef du PSP a tenu à utiliser la traduction russe du mot amitié, « drusi », pour insister sur la qualité de la relation, solidement ancrée dans l’histoire, entre le Vatican et Moukhtara. Le Saint-Siège. Un passage éclair, certes, mais une étape particulièrement importante dans le cadre de la mission quasi pédagogique que Walid Joumblatt a commencé à conduire auprès des capitales européennes, maintenant que la 1559 est devenue réalité incontournable et que l’opposition libanaise a pris un volume et un poids considérables. Une mission destinée à expliquer dans le détail aux dirigeants étrangers la réalité de la scène politique locale, ainsi que les tenants et autres aboutissants du combat que mène l’opposition nationale, plurielle et indépendante, en faveur d’un Liban souverain, indépendant, libre et respectueux de sa tradition démocratique ; en faveur, également, du rééquilibrage et de l’assainissement des relations avec la Syrie. Une étape essentielle donc, et à plusieurs niveaux, tant à l’extérieur que pour ses répercussions sur le plan local. « Mgr Layolo m’a posé une question-clé », a indiqué Walid Joumblatt, interrogé par L’Orient-Le Jour. « Il m’a demandé si l’opposition ne s’était unie qu’en raison des élections législatives ou si elle dispose d’un véritable programme politique à défendre », a-t-il poursuivi. Et la réponse du chef du PSP n’a sans doute pas seulement rassuré son interlocuteur, mais aussi l’ensemble des Libanais à qui n’échappent naturellement pas les velléités – voilées fussent-elles ou clairement exhibées – d’un pouvoir déterminé à tout faire pour diviser l’opposition : « Nous nous sommes retrouvés sur la base d’un programme politique en bonne et due forme : le rétablissement d’un nouveau Liban, et grâce à notre plate-forme commune (et parce que nous sommes devenus une opposition globale et nationale), nous luttons pour la souveraineté » du pays, a répondu Walid Joumblatt au chef de la diplomatie vaticane. « Mgr Layolo voulait sans doute nous mettre en garde pour que nous ne tombions pas dans les pièges électoraux, et je l’ai tranquillisé », a-t-il souligné. Est-ce que le cardinal lui a fait part de démarches de la part du Saint-Siège visant à aider et conforter l’opposition dans son combat ? « Pas vraiment, mais le Vatican doit y contribuer à sa façon... N’oubliez pas lorsque, envahissant les Balkans, Staline ironisait : “Le pape, c’est combien de divisions ?”, alors que l’envoyé du Vatican ne devait pas être loin... Par la suite, c’est grâce au pape que le communisme est tombé... » répond, avec le sourire, Walid Joumblatt. « Mais nous avons beaucoup parlé de la Palestine aussi. (Le président US, George W.) Bush et (le Premier ministre israélien, Ariel) Sharon prétextaient la présence de Yasser Arafat pour refuser toute idée d’État palestinien indépendant, et maintenant, même après la mort du président palestinien, je doute que cela puisse faire avancer les choses... » La nouvelle rencontre, romaine cette fois, avec son partenaire depuis 2001, le patriarche Sfeir, a suscité beaucoup de questions et d’interprétations... « Nous avons simplement déjeuné ensemble. C’était à l’hôtel Splendid, et je dois reconnaître que nous avons mangé splendidement... Plus sérieusement, c’était une rencontre extrêmement agréable », a souligné le chef du PSP, dont le tandem avec le maître de Bkerké constitue un des principaux moteurs, avec Kornet Chehwane et les autres, d’une résurrection endogène du Liban. Va-t-il se retrouver avec Michel Aoun autour d’une table parisienne dans quelques jours ? « Je n’ai absolument aucun problème à le voir. Mais ce à quoi je tiens par-dessus tout, c’est à la fois préserver l’unité de l’opposition et rester sur la même longueur d’onde que celle du patriarche Sfeir », a-t-il conclu. Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid el-Moallem, que Damas entendrait dépêcher à Bkerké dès le retour de Mgr Sfeir, n’est décidément pas prêt de se retrouver au bout de ses peines. Surtout que le chef du PSP n’a pas eu besoin de réfléchir avant de rejeter en bloc les chants de sirène de Farouk el-Chareh, qui a affirmé hier que les forces syriennes resteront « seulement deux ans, et pas définitivement », au Liban (voir encadré). Ziyad MAKHOUL
L’an dernier, le n° 2 du Vatican, Mgr Angelo Sodano, avait demandé à Walid Joumblatt comment allait « le pays druze »... Vendredi dernier, dans le cadre de la visite de courtoisie qu’il avait rendue à l’influent responsable catholique après son long entretien avec le chef de la diplomatie du Saint-Siège, Mgr Giovanni Layolo, le chef du PSP a tenu à utiliser la traduction russe du...