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Actualités - CHRONOLOGIE

Royaume-uni Être ou ne pas être... « chav » ? la question agite les Britanniques

Les « chavs » qui se définissent par leur style vestimentaire et leurs origines modestes sont devenus en Grande-Bretagne une réalité sociale, un terme sociologique, une obsession nationale. À l’image de ce qu’a connu la France avec le phénomène « bo-bo » (bohême-bourgeois), les Britanniques de tous âges et de toutes classes sociales s’interrogent : sont-ils eux aussi « chavs », ont-ils des comportements dignes d’un(e) jeune de banlieue ? À la différence du « bo-bo » aisé, sophistiqué et ayant un avis sur tout, le « chav » ne revendique pas grand-chose, sinon d’avoir les derniers accessoires à la mode, suivre son équipe de football favorite pour les hommes, aller régulièrement chez la manucure pour les femmes. Un « chav » et son équivalent féminin, la « chavette », se doivent de porter au moins un accessoire Burberry (casquette, foulard, sac ou ceinture). Chez les messieurs, le survêtement et les chaussures de sports immaculées sont de rigueur. Les « chavettes » sont reconnaissables à leurs bijoux dorés les plus voyants possibles, les créoles géantes étant le must. Les « chavs » et « chavettes » sont partout : dans les centres-villes, dans les galeries commerciales, à la télévision, sur l’Internet et dans les magazines. Les hebdomadaires féminins publient régulièrement des tests intitulés « Êtes vous chav ? » : répondre par oui aux questions « Avez-vous déjà acheté des produits Burberry ? », « Possédez-vous une imitation d’un sac à main Louis Vuitton ? » ou « Faites-vous des UV » assure un maximum de points. Le mot « chav » a même fait son apparition en 2004 dans le dictionnaire de référence de la langue anglaise : selon l’Oxford Dictionary, le « chav » est « un(e) jeune personne, souvent sans niveau d’éducation très élevé, qui suit une certaine mode vestimentaire ». Tiré apparemment du mot tsigane du XIXe siècle « chavi » (enfant), la culture « chav » désigne les bandes des quartiers blancs déshérités des grandes villes, les clubs de hooligans ou les jeunes chômeurs. Et ce n’est pas parce qu’on est riche et/ou célèbre qu’on ne peut pas être « chav », comme le montrent l’ex-chanteuse des Spice Girls, Victoria Beckham, et le jeune prodige du football anglais, Wayne Rooney. La première parce qu’elle est obsédée par les marques et le shopping, et qu’elle passe son temps dans les salons de beauté pour parfaire son bronzage et ses ongles manucurés. Quant à Wayne Rooney, recruté cet été par le club de football de Manchester United, il dépense à 19 ans ses extravagants émoluments (estimés à 50 000 livres sterling, ou 72 000 euros, par semaine) en habits à la mode et puissantes voitures. Sa fiancée Coleen, toujours impeccablement bronzée, est récemment entrée dans la légende « chav » en dépensant 57 000 euros lors d’un week-end de shopping effréné à New York.
Les « chavs » qui se définissent par leur style vestimentaire et leurs origines modestes sont devenus en Grande-Bretagne une réalité sociale, un terme sociologique, une obsession nationale.
À l’image de ce qu’a connu la France avec le phénomène « bo-bo » (bohême-bourgeois), les Britanniques de tous âges et de toutes classes sociales s’interrogent : sont-ils eux aussi « chavs...