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Actualités - CHRONOLOGIE

JUSTICE - Le procès des événements de Denniyé traîne en longueur Saïd Minaoui revient sur ses précédents aveux, mais ses déclarations sont pleines de contradictions

Dans le feuilleton sans fin qu’est devenu le procès des accusés dans les incidents de Denniyé – qui avaient fait onze morts dans les rangs de l’armée, sans compter les civils et les assaillants le 31 décembre 1999 –, la Cour de justice a assisté hier à une nouvelle rétractation d’aveux. Présidée par le président du CSM, M. Tanios Khoury, et ayant pour assesseurs les juges Afif Chamseddine, Ghassan Abou Alwane, Ralph Riachi et Bernard Saad, la cour a procédé hier à l’interrogatoire de Saïd Minaoui, en présence de la représentante du parquet, Mme Rabiha Ammache Kaddoura. Minaoui est accusé de participation et d’intervention directe dans l’atteinte contre la Sûreté de l’État, par le biais de la formation de bandes armées et de provocation des dissensions confessionnelles. Il est aussi accusé d’avoir tiré sur les soldats libanais à Kfarhabou et de leur avoir fait subir de mauvais traitements, provoquant avec ses compagnons la mort de dix d’entre eux ainsi que le décès du commandant Milad Naddaf, qui avait été enlevé par les attaquants. Juste après la lecture des charges qui lui sont imputées, Saïda Minaoui, interrogé par la cour, a nié en bloc toute participation à ces crimes. Il est ainsi revenu sur ses propres aveux lors des enquêtes préliminaires, effectuées par les services de sécurité et par le juge d’instruction. En fait, tous les préveus dans cette affaire semblent suivre la même stratégie: rétraction d’aveux et déni total des faits qui leur sont imputés. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’évoquer leurs convictions religieuses, ils reconnaissent être des adeptes de Ahmed Mikati, chef présumé de la cellule et « disciple » d’Abou Mahjane, le chef du groupe palestinien islamiste Esbet al-Ansar et éternel recherché par la justice libanaise. Ce fut donc aussi le cas de Saïd Minaoui qui, interrogé par la cour et par la procureure, a confirmé ses convictions islamistes, précisant toutefois qu’il n’écoutait pas aveuglément ce que disait Ahmed Mikati, qui prêchait dans une mosquée de Tripoli qu’il fréquentait assidûment. Minaoui a aussi reconnu qu’il suivait des cours de religion et qu’il était engagé dans cette voie, mais, selon lui, il n’a jamais été question de « jihad » ou d’actions contraires à la loi. Le prévenu a aussi reconnu devant la cour avoir participé au camp dans le jurd de Denniyé, à la fin de l’année 1999, pour effectuer une retraite spirituelle et non pour mener des attaques contre les soldats. C’est pourtant ce qui s’était passé selon l’acte d’accusation. Mais reprenant la thèse développée par ses compagnons devant la cour, Minaoui a affirmé que ce serait l’armée qui aurait ouvert le feu la première et que son groupe se serait contenté de riposter. Il a aussi déclaré que Mikati est le fils de sa tante paternelle mais que cela ne faisait pas de lui le directeur de sa conscience. Enfin, il a nié connaître le maniement des missiles et des roquettes, affirmant avoir subi un entraînement sur le maniement des mitraillettes dans le fameux camp. Le prévenu a reconnu que l’ancien député Khaled Daher s’est rendu dans le camp à deux reprises, mais il a nié avoir déclaré au juge d’instruction qu’il tentait ainsi une médiation entre son groupe et l’armée. L’interrogatoire s’est prolongé pendant plusieurs heures, mais il n’a pas été achevé, la cour ayant relevé plusieurs contradictions dans les propos du prévenu. Elle souhaiterait donc obtenir encore plus de précisions. L’audience a été reportée au 18 février, mais la cour est encore loin d’en avoir fini avec ce procès qui dure depuis bientôt quatre ans.
Dans le feuilleton sans fin qu’est devenu le procès des accusés dans les incidents de Denniyé – qui avaient fait onze morts dans les rangs de l’armée, sans compter les civils et les assaillants le 31 décembre 1999 –, la Cour de justice a assisté hier à une nouvelle rétractation d’aveux. Présidée par le président du CSM, M. Tanios Khoury, et ayant pour assesseurs les juges...