Tsunami - Premier acte public de la vaste campagne de collecte lancée par des ONG sociales Du recueillement et des bougies en signe de solidarité avec les victimes en Asie (Photo)

Une veillée aux flambeaux en hommage aux dizaines de milliers de victimes du tsunami en Asie du Sud-Est a été organisée hier par un vaste groupe d’ONG, dans le cadre d’une campagne nationale des associations civiles pour la collecte de fonds au profit des populations sinistrées. Ce sit-in, qui s’est tenu à 17h place des Martyrs, avait été précédé, la veille, de l’annonce du lancement de cette campagne par le groupe de 24 ONG, ordres et syndicats. Rappelons que la campagne a mis à la disposition d’éventuels donateurs un compte en banque à la Banque Audi, n° 587333. Ce compte n’est pas soumis au secret bancaire, et il est possible de le consulter sur Internet à l’adresse de la banque, www.audi.com.lb, en cliquant sur « Get connected », puis en entrant LE587333 dans « Customer ID » et « Password ». À l’issue de la campagne, un chèque avec la totalité des donations sera confié à une organisation internationale choisie par un comité de suivi. La solidarité était le maître mot du rassemblement qui a eu lieu hier place des Martyrs. Les représentants des ONG concernées par la campagne de collecte, des étudiants, des enfants palestiniens, des ressortissantes sri lankaises en prière, parfois même des passants... le groupe des manifestants était hétéroclite mais uni dans un même recueillement et un même élan de solidarité, des bougies allumées à la main. « En tant que peuple éprouvé, nous comprenons tous ceux qui souffrent, et tous les peuples sont nos amis », explique Jamilé Chehadé, responsable d’une ONG palestinienne s’occupant d’enfants des martyrs et d’orphelins, basée à Chatila. Elle était accompagnée d’un groupe d’enfants arborant tous la keffié. « C’est la solidarité humaine qui nous pousse à participer à ce sit-in », déclarent pour leur part Assaad Mehanna et Nader Haddad, deux étudiants de l’AUB. Ils racontent qu’une collecte de fonds avait déjà été menée au niveau de leur établissement, dont le fruit a été confié à l’Onu. « Les pays arabes ne se sont pas vraiment solidarisés avec cette terrible tragédie, poursuivent-ils. Le Liban a toujours pris des positions quelque peu différentes, et nous avons voulu marquer ce point. L’élite doit être présente dans le cadre d’un mouvement pareil. » Pour Élie Zabbal, président d’une nouvelle association appelée Isha Lebanon, la solidarité avec les victimes du tsunami a été immédiate, surtout que sa propre épouse fait partie des volontaires qui se sont rendus en Inde. « Elle me raconte que les besoins immédiats des populations sinistrées, alimentation et habillement notamment, sont désormais satisfaits, souligne-t-il. Mais le plus important reste à faire, notamment la construction des maisons détruites et la confection de nouvelles embarcations de pêche et de filets. » Des assistantes sociales de Caritas, l’une des ONG à l’origine de cette initiative, étaient également présentes, munies de caisses pour commencer la collecte. Elles étaient accompagnées d’un groupe de ressortissantes sri lankaises qui récitaient des prières de leur pays, l’un des plus durement touchés par la catastrophe. Elles nous ont précisé qu’elles ne faisaient pas partie de celles directement touchées par la tragédie, mais que nombre de leurs amies n’ont pas eu cette chance, plusieurs d’entre elles n’ayant même pas pu regagner leur pays après avoir subi la disparition de membres de leurs familles. La campagne de solidarité des ONG libanaises envers les populations sinistrées ne fait que commencer avec ce premier acte symbolique dans un lieu hautement symbolique. Mais la collecte de fonds se poursuit durant un mois environ, et elle est ouverte à tous ceux qui désirent contribuer à la reconstruction des pays touchés. Pour plus d’informations, il est également possible de consulter le site du Collectif de recherche et de formation au travail de développement, www.crtd.org/tsunamilebaid/. S.B.