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Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON Six mois, pas un de moins...

Chacun campe sur ses positions. Le problème du service militaire est un casse-tête visiblement bien difficile à résoudre. Ainsi, le ministre de la Défense, Abdelrahim Mrad, se déclare dans l’impossibilité, pour le moment, d’abolir le service du drapeau. Mais il se garde bien d’expliquer le pourquoi de cette décision. Il a donc présenté un projet de loi, réduisant ce service à six mois, mais envisage néanmoins de faire bénéficier les appelés de quelques facilités. Lesquelles ? Nul ne le sait encore. Et puis, reconnaît finalement le ministre Mrad, « même un service de six mois pose beaucoup de problèmes aux jeunes, qu’ils soient à l’étranger, qu’ils soient étudiants ou salariés ». « D’ailleurs, à l’avenir, il faudra réétudier cette question », estime-t-il. Mais aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre, les jeunes Libanais devront servir leur pays durant six mois. Point final. Heureusement, les députés ne l’entendent pas de cette oreille. Ils sont de plus en plus nombreux, à l’instar de Pierre Gemayel, Misbah el-Ahdab ou Salah Honein, à dénoncer l’aberration du nouveau projet de loi réduisant la durée du service militaire à six mois. Une loi qui continue de faire fuir la jeunesse, de l’encourager à l’émigration, qui lui fait perdre une année universitaire, qui l’empêche de gagner sa vie, de donner un coup de main aux parents qui plient sous le poids de la crise... sous prétexte de favoriser la cohésion nationale. Bref, une loi qui a tous les inconvénients de la loi précédente sans en avoir les avantages, autrement dit sans dispense aucune, sans possibilité d’en réchapper de quelque manière que ce soit. Et tant pis si les jeunes ont déjà entamé des études à l’étranger dans l’espoir de se faire dispenser, tant pis pour tous ceux qui s’expatrieront à jamais pour éviter de perdre un emploi ou de rater une occasion professionnelle... Alors, aujourd’hui, les députés hésitent à ratifier le projet de loi de six mois de service, car ils n’en sont tout simplement pas convaincus. Ils tentent de gagner du temps, de faire changer d’avis le gouvernement, d’obtenir l’abolition du service du drapeau. Mais en vain. Le ministre Mrad persiste et signe : six mois de conscription, pas un de moins. D’un côté comme de l’autre, on argumente, on discute, on se lance des accusations, toujours ces mêmes accusations. Mais on oublie que, dans les casernes, des milliers d’appelés ayant déjà servi plus de six mois attendent impatiemment que les choses bougent afin qu’ils reprennent une vie normale. Des appelés qui perdent des moments précieux de leur vie à ne rien faire, à part, bien souvent, servir d’ordonnance aux officiers supérieurs ou se faire punir pour avoir tenté de grignoter quelques heures de permission. Pour ces conscrits qui attendent encore et qui espèrent un dénouement rapide à ce problème, faites vite, messieurs les députés, mais faites bien surtout ! Anne-Marie EL-HAGE
Chacun campe sur ses positions. Le problème du service militaire est un casse-tête visiblement bien difficile à résoudre. Ainsi, le ministre de la Défense, Abdelrahim Mrad, se déclare dans l’impossibilité, pour le moment, d’abolir le service du drapeau. Mais il se garde bien d’expliquer le pourquoi de cette décision. Il a donc présenté un projet de loi, réduisant ce service à...