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Actualités - OPINION

Les pôles dirigeants ne sont pas d’accord sur le découpage des circonscriptions L’opposition affûte ses armes en misant sur les contradictions qui minent le pouvoir

Les « bonnes résolutions » que l’on prend au début de chaque nouvelle année se traduisent pour l’opposition locale par un engagement ferme à se montrer de plus en plus combative. Ses piliers vont multiplier, chacun de son côté, les déclarations en flèche. En se partageant, sans doute, les sujets. Ou en fondant tous ensemble sur le principal d’entre eux, les élections. Donc, pour commencer, sur cette loi électorale qui tarde tant à venir. Un retard qui, d’ailleurs, réchauffe le cœur des opposants. D’abord parce qu’il leur donne un prétexte solide pour fustiger le laxisme du pouvoir. Ensuite, parce qu’il dénote par lui-même les contradictions qui minent le pouvoir, et qui sont du pain béni pour la contestation. On sait en effet que les pôles dirigeants ne sont pas d’accord sur le découpage des circonscriptions. Berry s’accroche désespérément au mohafazat. Tandis que les ministres issus du Mont-Liban penchent, dans la foulée du régime, pour le caza. Ou même pour des cazas fractionnés, afin qu’aucune circonscription n’ait plus de trois députés. D’autres responsables militent pour la circonscription moyenne, le mohafazat divisé en deux ou le caza multiplié par le même nombre. L’opposition pour sa part fait naturellement écho à la position de Bkerké. Certifiée dans le dernier sermon dominical de Mgr Sfeir. Qui, après avoir souligné l’extrême importance des élections, a affirmé que seule la petite circonscription peut leur donner du sens. Car elle permet à l’électeur de connaître le candidat qui sollicite son suffrage. Et d’être sûr qu’une fois élu, ce dernier aura à cœur de bien défendre les droits comme les intérêts de son électorat comme de sa région. Le comité de suivi issu du Bristol travaille déjà sur les élections électorales. Mais n’en oublie pas pour autant de continuer à militer contre l’immixtion des services, syriens ou libanais. De son côté, Aoun suggère que l’on retarde les élections, pour qu’elles n’aient pas lieu en présence des troupes syriennes, auxquelles il faudrait donner le temps de se retirer. Dans l’ensemble, l’opposition estime plus que jamais, comme le dit Joumblatt, qu’il faut avant tout réparer la faute commise à travers la prorogation. Un choix que les loyalistes affirment avoir été libanais et non syrien. Ce qui fait ricaner, évidemment, les opposants. Qui, parallèlement, veulent que l’on change le cabinet actuel monochrome et partisan, bourré de ministres-candidats. Cette fois, élément important, Damas joue la neutralité. Il fait savoir qu’il ne veut pas prendre parti. Même s’il maintient, par principe, son soutien au pouvoir libanais en place et à ses orientations générales. En répétant qu’il est disposé à aider les Libanais, mais sans se mettre à leur place et sans interférer dans leurs choix électoraux. Pour les professionnels du cru, il reste évident que Damas n’a pas vraiment les coudées franches. Et qu’il se sent gêné aux encoignures par la 1559, dont Américains et Français exigent inlassablement l’application rapprochée. Les Nations unies non plus n’y vont pas de main morte et Roed-Larsen est attendu début février à Beyrouth. Pour accentuer les pressions en vue de l’exécution de la susdite résolution. De plus, ajoutent ces sources, Damas doit tenir compte des positions nuancées de nombre de ses alliés traditionnels. Dont les présidents Hoss et Husseini. Qui, à travers des lettres ouvertes adressées au chef de l’État syrien, ont plaidé l’un pour une normalisation relationnelle passant par le retrait (d’influence des services aussi) ; et l’autre pour des élections vraiment démocratiques. La double initiative a été prise le même jour. Ce qui incite certains esprits subtils (peut-être un peu trop) à penser qu’elle a pu être inspirée par le destinataire des lettres lui-même. Qui disposerait ainsi d’un support justifiant le virage qu’il négocierait (c’est le mot) bientôt au Liban. D’où il retirerait ses troupes avant les élections du printemps, comme le lui demande Armitage. Tout en élaborant, à la faveur du clivage loyalistes-opposants, une nouvelle stratégie politique locale axée sur un rôle de conciliation bien plus que d’arbitre prenant parti. Ce qui préluderait à un désistement de sa tutelle politique. Philippe ABI-AKL

Les « bonnes résolutions » que l’on prend au début de chaque nouvelle année se traduisent pour l’opposition locale par un engagement ferme à se montrer de plus en plus combative. Ses piliers vont multiplier, chacun de son côté, les déclarations en flèche. En se partageant, sans doute, les sujets. Ou en fondant tous ensemble sur le principal d’entre eux, les élections. Donc,...