Terrorisme Une méprise à l'origine de la menace sur le Dakar 2000

L’annulation de l’étape nigérienne du Dakar 2000 serait due à une méprise, les services de renseignements occidentaux ayant pris pour des terroristes une personnalité koweïtienne qui chassait dans le nord du Niger avec de gros moyens, selon Radio-France Internationale (RFI). Au moment où la France affirmait avoir repéré «une menace terroriste avérée» dans le nord du Niger, conduisant à l’annulation des étapes nigériennes du rallye raid, le général koweïtien Fahad al-Houmaïdi chassait dans la zone, accompagné d’une caravane d’une vingtaine de véhicules tout-terrain, de deux camions citernes et d’un véhicule de transmission, a précisé la radio. Les chasseurs ont été survolés à plusieurs reprises par un avion, a souligné RFI. Le ministre nigérien du Tourisme, M. Rhissa Ag Boula, qui se trouve à Paris où le président du Niger Mamadou Tandja a entamé une visite hier, a confirmé la présence début janvier dans le nord du Niger de ce «prince» koweïtien qui est, selon lui, «habitué à venir chasser dans cette zone depuis près de cinq ans». Il a toutefois ajouté ne pas être en mesure de dire si la présence du chasseur koweïtien et de son importante suite avait été à l’origine de la méprise. Le ministre nigérien était spécialement venu en France pour tenter de redresser l’image de son pays qui, selon lui, a souffert des informations sur la possibilité d’une attaque contre le rallye pendant les étapes nigériennes. Le gouvernement nigérien cherche à développer le tourisme dans la région du désert du Ténéré que devaient traverser les concurrents du Dakar 2000. De source diplomatique, on indique que la France, qui examine la reprise de sa coopération avec le Niger, interrompue depuis le coup d’État sanglant d’avril 1999, envisage de dédommager le Niger pour la suppression des étapes nigériennes du Dakar 2000. Le ministère français des Affaires étrangères a exclu hier «toute méprise» s’agissant de l’annulation des étapes nigériennes du Dakar. «Les informations dont nous disposions étaient crédibles, concordantes, donc puisées à différentes sources et précises, ce qui exclut une méprise», a assuré le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, François Rivasseau. Il a toutefois reconnu que les autorités nigériennes avaient «déployé de gros efforts et des moyens importants pour assurer la sécurité du rallye».