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Actualités - OPINION

Arabie heureuse

Un État qui ronfle, une dette extérieure qui gonfle… et deux Saoudiens qui s’envoient leurs chéquiers à la figure, au milieu d’une population qui crève la dalle. C’est ce qui s’appelle vendre du rêve au paradis du cauchemar. Le Liban a pourtant fait du chemin dans l’échelle sociale. Avant, nous n’étions autorisés à brouter que parmi les voisins bas de gamme : un coup les Palestiniens, un autre les Syriens, avec de temps en temps un zeste d’Irakiens. Maintenant que nous avons bien dégusté tout ce joli monde, il nous est permis de renifler quelques marches plus haut : deux milliardaires wahhabites qui étalent leur mauvais goût en vomissant leurs comptes bancaires sous les caméras et les applaudissements des niaiseux décavés. Qui de cheikh Rafic ou du prince al-Walid a le plus de pognon ? Lequel des deux connaît des fins de mois difficiles ? Mystère et bouse de chameau ! D’ailleurs qui s’en fiche du moment que les deux blaireaux ne peuvent pas se blairer et qu’ils nous servent un péplum du meilleur cru, en animant un brin quelques tiroirs-caisses vermoulus. Mais n’illuse pas trop, le frisson restera limité. Bouboule n’a que des téléphones, de l’eau de vidange et quelques étincelles de courant électrique à vendre, pendant que l’autre berger prodigue ses conseils politiques en s’encanaillant dans les inaugurations de restos et d’auberges de luxe. Le plus marrant est qu’il se trouve toujours des ahuris qui se croient obligés de s’exciter pour l’un ou l’autre des deux sacs à fric. Certains même font comme si le fauteuil de Premier ministre s’apprêtait à recevoir une nouvelle paire de fesses. Dans le passé, nous avions joué tour à tour les Syriens contre les Palestiniens, les Israéliens contre les Syriens, puis les Syriens contre tous les autres. Et à chaque fois, on s’était fait rétamer les claouis. Place donc aujourd’hui aux Saoudiens. Cheikh Riri contre Prince Willy. La preuve par neuf que si l’Arabie heureuse regorge de pétrole, elle dégorge des ressources humaines. Aux Américains les terroristes, à nous les milliardaires… Gaby NASR
Un État qui ronfle, une dette extérieure qui gonfle… et deux Saoudiens qui s’envoient leurs chéquiers à la figure, au milieu d’une population qui crève la dalle. C’est ce qui s’appelle vendre du rêve au paradis du cauchemar. Le Liban a pourtant fait du chemin dans l’échelle sociale. Avant, nous n’étions autorisés à brouter que parmi les voisins bas de gamme :...