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Actualités - CHRONOLOGIES

JEUNES TALENTS - « Bakaya Hzeyran », premier long-métrage de Fouad Arsanios - Les péripéties de la création

Fouad Arsanios, 21 ans, a de la chance. Son premier long-métrage, «Bakaya Hzeyran» (Fragments de juin, 80 minutes), a pu être produit grâce au soutien du ministère de la Culture. Sans compter, évidemment, celui de sa famille. Après une année à l’Iesav, il a suivi des cours théoriques à l’Iona College de New York et prépare à la New School un BA de production cinématographique. «L’idée initiale du film, à savoir l’interview d’un poète par un journaliste, m’est venue il y a quelques années, explique-t-il. Ce qui m’intéressait avant tout, c’était de rendre présente et évidente la poésie». Nadim, journaliste rêveur et capricieux, vit avec dania, une actrice de théâtre, depuis six ou sept ans. Leur couple se défait lentement parce qu’il n’arrive pas à avoir d’enfant et le jeune homme trompe sa compagne avec aïa, l’amie d’enfance de cette dernière. En même temps, Nadim, accompagné de son ami Ali, part à la recherche du poète (dont le rôle est tenu par Roger Assaf) : lorsqu’il le trouve, ce dernier jette devant lui ses papiers, montrant de cette manière que la poésie est une recréation constante, habitée par le doute. Lorsque le couple adultère apprend que Dania est enceinte, Aïa décide de dire la vérité à son amie. Contre toute attente, les deux jeunes femmes se réconcilient. La guerre, entre réalité et inconscient Bakaya Hzeyran est loin d’être un film facile : l’inconscient et le rêve se mêlent à la réalité et à la mort tandis que la guerre continue de faire son chemin dans les débris de la mémoire de la génération née en plein conflit : «Je ne me voyais pas tourner ailleurs qu’au Liban, poursuit le réalisateur. La guerre est, pour moi comme pour ceux de ma génération, plus enfouie dans l’inconscient que dans la réalité, mais elle fait partie intégrante de notre vie». Et d’ajouter : «Le film suit une composition ternaire : la première partie évoque la création et prend fin au moment où Aïa envoie la lettre d’aveu ; la deuxième correspond à l’effritement, celui où le poète jette ses papiers ; enfin, la troisième est le retour à la création, symbolisée par le ventre de la mère qu’est en train de devenir Dania. Un monde que maîtrise peu à peu Nadim, un sentiment rendu par son jeu avec la balle rouge des dernières images». Pour Fouad Arsanios, Bakaya Hzeyran veut simplement signifier ce qui reste d’une mémoire, avec «hzeyran, ce mois étrange qui ne finit pas et dont la sonorité est proche de «haïrane», désignant celui qui hésite. Dense en prenant le risque d’égarer quelque peu le spectateur, ce film est le travail d’un tout jeune homme à la tête remplie d’idées, d’images et de références intéressantes et sensibles, où la poésie domine. Pour le meilleur.
Fouad Arsanios, 21 ans, a de la chance. Son premier long-métrage, «Bakaya Hzeyran» (Fragments de juin, 80 minutes), a pu être produit grâce au soutien du ministère de la Culture. Sans compter, évidemment, celui de sa famille. Après une année à l’Iesav, il a suivi des cours théoriques à l’Iona College de New York et prépare à la New School un BA de production cinématographique....