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Actualités - REPORTAGES

Patrimoine - Un édifice-musée, datant de 1479, riche en oeuvres sacrées et profanes Le couvent Notre-Dame de Bzommar a gardé intact l'héritage du passé (photos)

Certains pensent à tort que la présence des Arméniens au Liban remonte seulement au génocide de 1915. Or, bien avant cette date, des évêques, des moines et des familles arméniennes ont vécu dans le pays. Le couvent Notre-Dame de Bzommar en est témoin. Dès sa construction en 1749, il est désigné comme catholicossat des Arméniens-catholiques de Cilicie. Le couvent Notre-Dame de Bzommar a célébré la semaine dernière ses deux cent cinquante ans. Construit en plusieurs étapes, l’édifice abrite actuellement un musée, une bibliothèque et deux églises dont la principale, construite en 1771, est dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. La plus ancienne aile du couvent a été édifiée à la demande d’Abraham Pierre Ier Ardzivian, qui est arrivé au Liban en 1722. Devenu patriarche en 1742 et logeant à Ghosta, il décide de construire un siège patriarcal dans la région. Cependant, le prélat meurt en 1749, quelques mois avant l’achèvement des travaux de construction. C’est son successeur, Jacob Pierre II Hovsepian, qui s’installe avec quelques évêques au couvent de Bzommar. Leurs cellules, leur petite chapelle et leur espace quotidien (cuisine, salle à manger…) ont été transformés en musée. Une partie plus récente du couvent abrite elle aussi un musée. Les objets exposés, sacrés et profanes, proviennent notamment de Jérusalem, du Vatican, de la Cilicie et du Liban. Certains, notamment les encensoirs, les parchemins pontificaux, les mitres, les reliquaires datant du XVIIe siècle ont été conservés au couvent. D’autres, comme une importante collection de monnaie arménienne et des antiquités remontant à quelques siècles avant notre ère et trouvées en terre d’Arménie, ou encore des collections de fusils, d’épées et de faïence, sont des dons de particuliers. Le musée abrite aussi quatre peintures de l’artiste allemand Friedrich Müller, et d’autres toiles d’artistes anonymes du XVIIe siècle. Dans la chapelle du couvent, une image miraculeuse de Notre-Dame des Douleurs est conservée. La toile pourrait dater du XVIe ou du XVIIe siècle À la bibliothèque de Notre-Dame de Bzommar plus de deux mille manuscrits, en langue arménienne pour la plupart, ont été préservés. Le plus ancien est une épître de saint Pierre écrite sur papyrus du IIIe siècle. Quarante mille ouvrages, publiés depuis l’invention de l’imprimerie jusqu’à nos jours, sont également conservés. Parmi eux figurent des Bibles, des bréviaires, les thèses des penseurs de l’Église, ainsi que des manuels de sciences et de médecine. Au cours des siècles précédents, les moines de la région étaient également les médecins des habitants. Fabrication dU vin Les divers manuels sont utilisés jusqu’à présent par les séminaristes du couvent. Le premier séminaire de Bzommar a vu le jour en 1791. Fondé par Grégoire Pierre V, il a été construit sur deux étages et comprenait vingt chambres et deux grandes salles. Un siècle et demi plus tard, un nouveau bâtiment a été édifié pour recevoir les séminaristes. Certaines constructions ou espaces, aménagés par les premiers évêques qui ont habité les lieux, sont toujours exploités de la même manière. C’est le cas du puits creusé en 1771. Il sert, comme deux siècles auparavant, à la conservation de l’eau de pluie. Les moines du couvent Notre-Dame de Bzommar préservent une autre tradition : la fabrication du vin. Les caves sont situées dans l’ancien séminaire. Le savoir-faire a été transmis à travers les années. Depuis deux siècles et demi, la même formule est utilisée pour produire du vin rouge sucré. Depuis 1981, des travaux de restauration (bâtiments, œuvres…) sont entrepris sans relâche. Le couvent de Bzommar, dont dépend une cinquantaine de prêtres vivant au Liban et à l’étranger, notamment en Pologne, en France, en Égypte et à Jérusalem, a gardé intact l’héritage du passé.
Certains pensent à tort que la présence des Arméniens au Liban remonte seulement au génocide de 1915. Or, bien avant cette date, des évêques, des moines et des familles arméniennes ont vécu dans le pays. Le couvent Notre-Dame de Bzommar en est témoin. Dès sa construction en 1749, il est désigné comme catholicossat des Arméniens-catholiques de Cilicie. Le couvent Notre-Dame de...