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Nos Lecteurs ont la Parole

Une loi à réviser

Par Raymond NAHAS
Je me fais l'interprète d'un groupe de locataires à revenus moyens, qui ont vu leur loyer augmenter de 33 % à partir de 2009.
Nous apprécions d'une certaine façon cette loi qui permet à certains propriétaires à revenus limités, ou à leurs héritiers, de profiter de cette augmentation, qui permet souvent de faire fructifier un héritage qui leur tombe du ciel.
Je donne un exemple - L'immeuble voisin au nôtre, qui est presque cinquantenaire, est aujourd'hui la propriété d'une famille aisée qui habite dans un duplex à Achrafieh. Les locataires, que je connais de longue date, ont subi depuis le début de leur bail différentes augmentations. Augmentation de leur ancien loyer qui a suivi le taux de la livre libanaise, qui représente plus de 80 fois sa valeur locative.
À un certain moment, cet immeuble, qui était considéré et loué comme appartement de luxe, a vu tous ses appareils de chauffage disparaître, récupérés par le premier propriétaire qui s'est empressé de les vendre au plus offrant.
D'après la nouvelle loi, les locataires participent en pourcentage, au même titre que le propriétaire, à tous les frais de l'immeuble à savoir : salaires du concierge avec les frais de la Sécurité sociale, frais de l'électricité de tous les étages et de la chambre du concierge et même d'un petit bureau que le propriétaire a installé dans le hall de l'entrée, frais de l'ascenseur qui est branlant et qui exige au moins une révision mensuelle qui coûte une petite fortune.
Comble de surcharge, les nouveaux propriétaires, qui ont occupé le plus bel appartement de l'immeuble, ont décidé de faire installer un moteur, et chaque locataire a dû payer sa part du prix du moteur et bien entendu participer aux frais d'entretien. Toutes les réparations de fils, carreaux, vitres, électricité sont partagées entre tous, etc.
Résultat final : sur un loyer annuel de 10 millions de livres libanaises, les frais supportés par les locataires s'élèvent à près de 1 000 dollars par mois, cela sans compter les 2 500 dollars payés en contribution pour l'achat du moteur.
Ce cas n'est pas unique. Dans ma rue, plus de 100 locataires subissent le même sort. Comble d'infortune, les trois quarts de ces locataires sont des employés à revenus fixes, qui ont été augmentés de 200 000 livres par mois. Si nous faisons le calcul de 33 % sur 10 millions, cela représente trois millions annuels qui, divisés par 12, dépassent les 250 000 livres libanaises par mois.
Merci pour le cadeau fait par le ministère aux employés, car au prorata des frais, la loi est faite pour engraisser les propriétaires. Cette loi inique va de nouveau obliger les employés moyens, qui sont la classe la moins privilégiée au Liban, à réclamer une nouvelle augmentation. À ce moment, les patrons, qui ont de petites entreprises, seront obligés de fermer boutique, et seulement les grands supermarchés continueront à tenir le coup. Des milliers de magasins et moyennes entreprises seront obligés de fermer, la misère s'installera partout et l'émigration des familles prendra un nouvel essor qui ne pourra plus s'arrêter.
Il est facile pour les gouvernants de voter des lois qui accordent des bonifications à certains nantis. Mais le peuple résigné, qui forme la majorité silencieuse, est obligé d'accepter ces diktats et encore une fois, c'est seulement la classe moyenne qui paye. Il est inutile de voter une augmentation de salaires qui permet au locataire de faire face à l'augmentation de son loyer. Nous demandons au gouvernement de réviser cette loi sur les loyers, en y ajoutant des réserves, qui préservent les droits de ceux qui ont été lésés. Durant des années, les propriétaires ont toujours su mettre la loi de leur côté, soit en obligeant un locataire à quitter pour y installer un fils ou une fille à marier, soit en éliminant tous les conforts prévus dans le premier contrat de bail (chauffage, air conditionné), et surtout en obligeant le locataire à participer aux charges, ce qui est déjà une belle augmentation. Avant de voter la loi, il faudrait définir ces critères, car si l'on considère l'investissement de base, le propriétaire, à part certains cas exceptionnels, est largement bénéficiaire sur base de l'investissement avancé.
Et je ne vous parle pas des réparations que le locataire est obligé d'effectuer à ses frais dans son appartement, car après 40 ans de survie, les fils électriques, les tuyaux, les sanitaires sont en piteux état. Bien entendu, toutes ces réparations sont à la charge du locataire.
Je remercie d'avance les autorités qui étudieraient sérieusement ce problème.
Je me fais l'interprète d'un groupe de locataires à revenus moyens, qui ont vu leur loyer augmenter de 33 % à partir de 2009.Nous apprécions d'une certaine façon cette loi qui permet à certains propriétaires à revenus limités, ou à leurs héritiers, de profiter de cette augmentation, qui permet souvent de...

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