Rechercher
Rechercher

Liban

Huit pour cent des Libanais vivent dans l’extrême pauvreté

Le PNUD a lancé hier deux études sur la pauvreté au Liban : « La carte de la pauvreté humaine et le niveau de vie au Liban » et « La pauvreté, la croissance et la distribution des revenus au Liban ». Ces deux documents, qui présentent des chiffres et des données de 2004, se complètent et confirment une tendance déjà présente dans plusieurs études précédentes.
Selon les études présentées hier et qui fournissent des données de 2004, 8 % de la population libanaise vit dans l'extrême pauvreté, alors que 28 % de la population est tout simplement pauvre. L'extrême pauvreté concerne ceux qui vivent à moins de 2,4 dollars par jour.
La pauvreté touche surtout les habitants des zones périphériques, notamment ceux qui vivent au Liban-Nord. Les régions les plus pauvres du Liban sont la ville de Tripoli, les zones de Akkar-Minié-Denniyé, Jezzine-Saïda, ainsi que Baalbeck-Hermel.
À Beyrouth, moins de 2 % de la population vit dans l'extrême pauvreté, ce taux varie entre 2 et 5 % pour les mohafazats du Mont- Liban et de Nabatiyeh. Au Liban-Sud et dans la Békaa, le taux de personnes vivant dans l'extrême pauvreté varie de 10 à 12 %, alors qu'au Liban-Nord, ce taux atteint les 17 %.
Les mohafazats du Mont-Liban et du Liban-Nord comptent 58 % de pauvres, alors que le Liban-Nord présente 30 % des ménages les plus pauvres du pays.
Confirmant la tendance d'autres études effectuées, les deux nouveaux documents soulignent notamment que la pauvreté est liée au niveau d'études effectuées. Plus on est diplômé, moins on est pauvre. 65 % de ceux qui vivent dans l'extrême pauvreté sont soit des illettrés soit des personnes ayant complété leurs études primaires. 70 % ayant à leur tête un illettré vivent dans la pauvreté absolue, alors que 2,5 % seulement des ménages ayant à leur tête un universitaire vivent dans la pauvreté absolue.
La plupart des personnes vivant dans la pauvreté sont des ouvriers non qualifiés, payés pour la plupart à la semaine (61,3 %) et des personnes travaillant à leur propre compte dans des activités marginales (34,8 %).

Agriculteurs et ouvriers non qualifiés
Le quart des femmes issues de ménages pauvres sont au chômage. Le chômage touche également beaucoup plus les jeunes issus de milieux pauvres que ceux vivant dans d'autres milieux aisés.
Par secteurs, les personnes les plus pauvres sont issues de milieux agricoles, 21 % de la population pauvre. 61,3 % des agriculteurs et des pêcheurs de poisson sont pauvres et 57,8 % des ouvriers non qualifiés sont pauvres.
Une enquête selon la dimension de l'habitat montre que 56,9 % des personnes vivant dans une maison d'une pièce et 58,3 % de personnes vivant dans un deux-pièces sont pauvres.
Les veuves, seules ou avec des enfants à charge, sont beaucoup plus touchées par la pauvreté que les autres femmes.
La moitié des jeunes gens pauvres âgés entre 15 et 19 ans ne suivent pas des études alors que le taux des jeunes filles pauvres du même âge dans cette même catégorie atteint les 60 %.
Les pauvres vivent soit dans des ménages qui comptent un nombre important de personnes, soit dans des ménages constitués d'une ou de deux personnes uniquement.
Dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, Adib Nehmé, conseiller auprès du PNUD, ayant notamment travaillé sur l'étude intitulée « La carte de la pauvreté humaine et le niveau de vie au Liban », a souligné que « 2004, la période durant laquelle l'étude a été effectuée, était une année normale pour le Liban, celles qui ont suivi comme 2005 avec l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, ou celle de 2006 avec l'offensive israélienne ou encore 2007 et 2008 étaient des années atypiques ». Donc, malgré le temps écoulé, cette étude demeure très importante. De plus, deux autres études ont été effectuées après la guerre de 2006.

Adopter une stratégie
Notant que le Liban dispose de plusieurs études, M. Nehmé a rappelé la première étude qui avait été publiée en 1998. « Il faut que ces études soient utilisées dans le cadre d'une stratégie nationale », a-t-il dit.
Il a également rappelé la première étude publiée en 1998 qui avait déjà souligné plusieurs grandes lignes de la pauvreté au Liban, notamment la disparité entre les régions. « Nous avions mis l'accent sur le Akkar en disant que cette région est pauvre. Maintenant elle bénéficie d'un plan de développement. De plus, dans ce cadre, un comité de coordination a été mis en place au sein du ministère des Affaires sociales », a-t-il expliqué, soulignant que « ces études ont aidé à la mise en place de plusieurs projets ; il faut cependant que le travail soit effectué de façon globale ». « Si une stratégie nationale est mise en place, il faut trois à quatre ans pour parvenir à des résultats », ajoute-t-il, invitant « les organisations internationales, notamment les Nations unies et la Banque mondiale, à mieux coordonner entre eux quand des projets sont exécutés ».
Pour sa part, Khalid Abou Ismaïl, conseiller en matière de pauvreté et de macroéconomie auprès du bureau régional du PNUD, qui a travaillé sur l'étude intitulée « La pauvreté, la croissance et la distribution des revenus au Liban », a expliqué que l'étude a été effectuée pour définir l'extrême pauvreté en tablant sur le panier alimentaire nécessaire à la survie.
Il a indiqué que « le Liban est bien placé par rapport aux autres pays à croissance moyenne notamment la Syrie, la Jordanie, l'Égypte et les pays du Maghreb arabe ». Rappelant que l'étude a été effectuée en 2004, il a souligné l'importance d'effectuer un suivi.
Les deux études ont été lancées hier lors d'une conférence tenue sous le patronage du ministre des Affaires sociales, Mario Aoun, en présence de la représentante permanente du PNUD au Liban, Marta Rueda, ainsi que de plusieurs représentants de pays et d'organismes donateurs. 
Selon les études présentées hier et qui fournissent des données de 2004, 8 % de la population libanaise vit dans l'extrême pauvreté, alors que 28 % de la population est tout simplement pauvre. L'extrême pauvreté concerne ceux qui vivent à moins de 2,4 dollars par jour. La pauvreté touche surtout les habitants des zones...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut