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Liban - Pause verte

Chape brune sur Beyrouth

Mercredi 28 janvier. Vous avez peut-être remarqué que la capitale était encore moins visible de loin que d'habitude. Elle était recouverte d'une chape brune d'une épaisseur encore inégalée, conditions climatiques aidant. « Quand j'ai observé cette épaisseur de pollution de mon domicile avant mon départ pour Beyrouth, je me suis demandé ce que je descends faire dans cette atmosphère », raconte un habitant de Rabieh. En effet, « voir » la saleté qu'on est appelé à respirer ne laisse jamais un sentiment plaisant.
Beyrouth est polluée, le Liban l'est en général, cela est un fait consacré par les rares initiatives universitaires d'études sur la pollution de l'air entreprises au Liban (notamment à l'AUB et à l'USJ). La pollution atmosphérique de la capitale et des grandes villes provient surtout du trafic. Ailleurs, près des centrales électriques ou des grandes industries, cette pollution est largement industrielle. Selon les experts, la fumée brunâtre sur la ville, ce « smog », est due particulièrement à la présence de monoxyde et de dioxyde d'azote dans l'air (NO et NO2), sans compter les quantités de monoxyde de carbone (CO) résultant de la combustion incomplète des moteurs, les particules microscopiques et d'autres polluants.
La question de la pollution de l'air est particulièrement préoccupante, car elle touche essentiellement à la santé humaine. L'incidence sur les maladies respiratoires de toutes sortes (notamment chez les enfants), allant de l'asthme au cancer éventuellement, et l'influence sur la qualité de vie sont parmi les conséquences plus ou moins directes de l'exposition permanente à une telle pollution. Une étude du ministère de l'Environnement datant d'il y a quelques années avait établi qu'une augmentation de 10 microgrammes de particules microscopiques par mètre cube entraînait une augmentation de 1 % des décès dus à des maladies en relation avec la pollution de l'air. Quelque 20 000 personnes sont hospitalisées chaque année pour des maladies respiratoires.
Que fait le gouvernement entre-temps ? Sa stratégie en la matière semble aussi opaque que l'air pollué de la ville. Des décisions importantes ont été prises vers le début des années 2000 pour interdire l'essence avec plomb et les moteurs de taxi fonctionnant au mazout industriel. Peu d'autres mesures radicales ont été prises depuis, comme, à titre d'exemple, l'encouragement à l'achat de véhicules moins polluants, la création de transports publics dignes de ce nom... Et, surtout, l'installation d'un réseau d'appareils de mesure du taux de pollution dans les différentes régions tarde à se concrétiser, les seules mesures étant actuellement prises dans le cadre de programmes académiques dans les universités.
En bref, avec l'augmentation du nombre de voitures sur les routes, la pollution ne peut que s'aggraver avec le temps qui passe. Preuve en est, cette brume qui enveloppe le milieu urbain. En d'autres termes, on pourrait dire que pour respirer « l'air pur » de la ville de Beyrouth, mieux vaut encore le faire les yeux fermés.
Mercredi 28 janvier. Vous avez peut-être remarqué que la capitale était encore moins visible de loin que d'habitude. Elle était recouverte d'une chape brune d'une épaisseur encore inégalée, conditions climatiques aidant. « Quand j'ai observé cette épaisseur de pollution de mon domicile avant mon départ pour Beyrouth,...
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