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Diaspora

La communauté libanaise du Burkina Faso, une vraie ruche d’abeilles

Cérémonie de pose de la première pierre de l’église Notre-Dame du Liban à Ouagadougou
Elle est bouillonnante de vie. Elle déborde d’énergie. Elle rayonne d’enthousiasme au service de l’Église maronite en Afrique. Elle s’appelle Nidal Baroud, la trentaine peut-être, et vit depuis deux ans seulement à Ouagadougou, où elle a décidé de dédier sa vie à Dieu en tant que « missionnaire laïque consacrée ». Mais sa réputation et ses exploits dépassent les frontières du Burkina Faso. Les Libanais d’Afrique la connaissent, même au Ghana et au Togo, où elle est déjà passée, laissant une empreinte dans le cœur et la mémoire de tous ceux qui l’ont rencontrée. A « Ouaga », elle s’occupe du centre pastoral éducatif créé en 2006. Celui-ci comprend, en plus d’une bibliothèque bien fournie, deux sections. Une, destinée aux études de catéchisme, qui comprend 76 élèves, une autre consacrée à l’enseignement de la langue arabe divisée en neuf niveaux réunissant près de 65 élèves chrétiens et musulmans.
L’école ne constitue qu’une partie des activités qui ont lieu dans la paroisse Notre-Dame du Liban à Ouagadougou, chapeautées par le Conseil pastoral paroissial. Ce dernier est formé d’une dizaine de comités touchant tous les domaines : du divertissement au culturel, en passant par la famille, la jeunesse ou la liturgie. « Une vraie ruche d’abeilles » où tout le monde participe activement à la vie sociale au sein de la paroisse, affirme Élias Élias, responsable du comité de communication. On organise ainsi les événements majeurs de l’année (Noël, Pâques, etc.), on prépare des soirées traditionnelles libanaises, des matinées spirituelles (sobhieh) entre femmes, on participe à des œuvres de charité qui touchent aussi bien la communauté libanaise que la population africaine.
Ce dynamisme n’a pu avoir lieu que grâce à l’harmonie qui règne entre le curé Jean Farah et les membres de sa paroisse, elle-même assez homogène, d’ailleurs.
Ils étaient 450 Libanais, selon Joseph Hage, consul honoraire du Liban au Burkina Faso, quand il est arrivé dans ce pays en 1968. Leur nombre n’a pas beaucoup augmenté au fil des ans. Aujourd’hui ils sont près de 700. Cette croissance s’explique par la crise économique et militaire que traverse la Côte d’Ivoire depuis 2002. « Sinon, depuis une cinquantaine d’années, la communauté libanaise a toujours été stable », relève le consul, qui lui-même a fait venir du Liban nombre de ses frères et proches pour travailler ensemble au Groupe Hage, un ensemble de sociétés qui fait vivre plus de 600 personnes au Burkina.
Selon certaines sources, la majorité des Libanais dans ce pays est chrétienne et ils viennent généralement des mêmes régions. « Depuis le début du XXe siècle, ceux qui sont venus au Burkina peuvent être divisés en clans familiaux issus de Aïntoura (Metn), de Beit Chabab, du nord du Liban, et de Safita en Syrie », explique Joseph Hajj Boutros, l’un des « anciens » dans ce pays.
Toutefois, comme dans les autres pays d’Afrique occidentale, ce n’est que récemment, et plus précisément en mars 2001 que « les fidèles des Églises orientales résidant au Burkina Faso » ont décidé de créer « une paroisse maronite qui les regrouperait et leur donnerait la chance de prier selon la liturgie de leur rite oriental en langue arabe », selon Jacques Zouein, le secrétaire général du comité paroissial.
« Une chapelle provisoire fut construite à Koulouba au secteur 4 où des messes ont été célébrées régulièrement toutes les deux semaines », précise M. Zouein, ajoutant qu’à la demande de la communauté chrétienne d’Ouagadougou, l’évêché de Sarba au Liban « a bien voulu affecter une équipe missionnaire en vue d’assurer un service permanent à la paroisse à partir d’octobre 2005 ». Dès fin 2006, la paroisse disposait d’un site Internet et en 2007, un terrain de plus de 5000 m² a été acquis pour ériger l’église Notre-Dame du Liban avec une maison pour le curé et ses annexes, ainsi qu’une salle polyvalente. Afin de consolider les liens entre la communauté libanaise et les Burkinabés, un dispensaire et une école pour le quartier seront également construits.
La cérémonie de pose de la première pierre de ce grand projet a eu lieu début mars à Ouagadougou, sous le patronage du vicaire patriarcal Guy-Paul Noujeim, venu spécialement du Liban pour témoigner de l’intérêt réel et sincère que porte Bkerké pour les immigrants libanais, partout dans le monde.
Elle est bouillonnante de vie. Elle déborde d’énergie. Elle rayonne d’enthousiasme au service de l’Église maronite en Afrique. Elle s’appelle Nidal Baroud, la trentaine peut-être, et vit depuis deux ans seulement à Ouagadougou, où elle a décidé de dédier sa vie à Dieu en tant que...