
Tarek Mansour et Luana Lopes Lara, cofondateurs de la plateforme Kalshi. Photo tirée du site de Forbes
Kalshi, la plateforme de prévision du marché, cofondée et dirigée par le Libanais Tarek Mansour, avec Luana Lopes Lara, a annoncé avoir levé 185 millions de dollars en série C, portant la valeur de cette société à 2 milliards de dollars. Cette levée de fonds a été menée par la société d’investissement américaine axée sur les cryptomonnaies, Paradigm, avec la participation des sociétés d’investissements Sequoia, Multicoin, Neo et Bond Capital, et de Peng Zhao, PDG de Citadel Securities, une entreprise américaine de marchés de capitaux.
Cette nouvelle enveloppe porte l’ensemble des fonds levés par la société depuis sa fondation, en 2018, à 291,2 millions de dollars. Basée aux États-Unis, Kalshi est une plateforme de prévision où les utilisateurs peuvent investir dans des événements du monde réel en les prédisant par des positions oui/non. La société indique vouloir « utiliser ce nouvel investissement pour développer sa plateforme, ajouter de nouveaux marchés prévisionnels et atteindre le public d’investisseurs grand public ».
Comme son nom le suggère, Kalshi, qui signifie « tout » en arabe, propose des prédictions qui couvrent aujourd’hui un large éventail de secteurs, y compris les résultats des élections, les indicateurs économiques, les prévisions météorologiques et les événements culturels. En transformant les marchés de prévision en outils d’investissement, Kalshi permet aux utilisateurs d’analyser les événements du monde réel et de convertir les idées en décisions financières.
Prédictions politiques
Les partisans de ce genre de contrats affirment qu’ils offrent un moyen plus précis de prédire les résultats du monde réel que les sondages traditionnels, car ils s’appuient sur l’avis d’investisseurs qui sont prêts à miser de l’argent. Leurs détracteurs, en revanche, affirment que ces contrats constituent une sorte de porte d’entrée vers les jeux de hasard, ce que Kalshi et d’autres plateformes similaires contestent. À noter que les utilisateurs de Kalshi ont par exemple correctement prédit la victoire de Donald Trump aux dernières élections présidentielles américaines.
Alors que l’autorité de tutelle des marchés à terme aux États-Unis – Commodity Futures Trading Commission (CFTC) – avait approuvé le statut de Kalshi en tant que plateforme d’échanges de contrats (DCM, pour Designated Contract Market), en novembre 2020, elle fait appel en septembre 2024 d’une décision de justice qui avait autorisé Kalshi à proposer des contrats sur des événements politiques. Ce litige portait sur la question de savoir si ces contrats violaient les restrictions contre les jeux d’argent prévues par une loi américaine. En mai 2025, la CFTC a demandé le rejet de son appel, permettant d’ouvrir potentiellement la voie à la réglementation des marchés de prédictions politiques aux États-Unis.
Ancien élève du collège Louise Wegmann au Liban, Tarek Mansour poursuit ses études universitaires aux États-Unis où il décroche une double licence en génie informatique (avec spécialisation en apprentissage automatique) et en mathématiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT). C’est avec l’une de ses camarades à l’université, Luana Lopes Lara, qu’il développe Kalshi, après avoir effectué des stages chez Goldman Sachs, Palantir, Five Rings Capital et Citadel en tant qu’analyste financier et ingénieur logiciel.
En 2021, alors qu’il avait 25 ans, Tarek Mansour figurait sur les palmarès américains des « 30 under 30 », compilés chaque année par le magazine Forbes, et dans lesquels sont identifiés les 30 jeunes de moins de 30 ans les plus influents et les plus prometteurs dans 20 catégories différentes. Il avait alors été retenu dans la catégorie « finance ».
Bravo et félicitations. Mais le nom de Kalshi aurait dû être Kulshi pour vouloir dire “tout”.
03 h 04, le 02 juillet 2025