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Environnement - Pollution

Une fuite pétrolière circonscrite dans la mer à Jiyé

La Défense civile a pu limiter les dégâts dans l’eau et les ouvriers municipaux ont nettoyé la plage, selon le nouveau président du conseil municipal. La pollution proviendrait des réservoirs de la centrale.

Une fuite pétrolière circonscrite dans la mer à Jiyé

La pollution bien visible, le jeudi 26 juin 2025 dans l’après-midi, sur l’une des plages de Jiyé, sur le littoral du Chouf. Photo fournie par la Défense civile.

Une fuite pétrolière a été constatée jeudi après-midi au large de la localité de Jiyé, sur le littoral du Chouf, au sud de Beyrouth. Dans cette région connue pour ses plages, parmi les plus belles et plus propres du pays, la fuite des hydrocarbures était bien visible dans l’eau et sur le sable. Elle a été rapidement circonscrite vendredi en matinée par la Défense civile dans l’eau, ainsi que l’ont confirmé à L’Orient-Le Jour une source dans cette institution et le nouveau président du conseil municipal de Jiyé, Wissam Azzi.

Dans un communiqué, la Défense civile précise avoir été « prévenue jeudi, vers 15h, de la fuite pétrolière au large de Jiyé ». « L’intervention rapide de notre équipe de sauvetage en mer, en coordination avec le centre de Damour, a permis d’estimer la superficie atteinte en mer à quelque 300 mètres carrés », poursuit le texte, selon lequel l’expansion de la fuite a pu être rapidement limitée grâce aux équipements nécessaires.

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« Dans l’eau, nous avons pu empêcher l’élargissement de la nappe par l’utilisation de flotteurs qui ont entouré les dérivés pétroliers, tout comme nous avons eu recours aux services de deux sociétés privées spécialisées qui ont utilisé un produit permettant de dissoudre le fuel dans l’eau », explique M. Azzi à L’OLJ.

Pour ce qui est du sable pollué sur la plage principalement touchée, il assure que « les ouvriers municipaux travaillent à le nettoyer, et les plages seront bientôt fréquentables en toute quiétude ». Dans son communiqué, la Défense civile a également précisé avoir entrepris de nettoyer les plages avec la municipalité.

Sur cette photo, les flotteurs employés pour limiter l'extension de la nappe pétrolière par la Défense civile sont bien visibles. Photo fournie par la Défense civile.

La pollution proviendrait... du nettoyage des réservoirs d'une centrale

Interrogée par L’OLJ sur la fuite pétrolière, Tamara el-Zein, ministre de l’Environnement, indique « avoir envoyé une équipe sur place et attendre les résultats de son inspection pour voir si des analyses supplémentaires sont nécessaires ».

Plus tard en journée, le ministère de l’Environnement devait envoyer une mise à jour (préliminaire en attendant une annonce officielle samedi) de la part des inspecteurs de son équipe technique, qui a estimé que « la source de cette pollution pétrolière proviendrait du nettoyage des réservoirs de la centrale électrique de Jiyé ».

La ville accueille en effet une des centrales électriques majeures et vétustes du pays, fonctionnant au mazout et comprenant des réservoirs dans son périmètre. En 2006, pendant la guerre de juillet entre l’État hébreu et le Hezbollah, l’aviation israélienne avait touché ces réservoirs, provoquant une marée noire majeure qui n’avait pu être combattue qu’un mois plus tard, après avoir frappé tout le littoral libanais au nord de la centrale.

Des traces noires toujours visibles sur les rochers sur une plage près de la centrale. Photo envoyée par le ministère de l'Environnement

Dans son communiqué, l’équipe du ministère affirme avoir constaté une odeur d’hydrocarbures et des traces de taches noires, dans l’eau comme sur les rochers d’une plage à proximité de la centrale, bien que le sable ait été nettoyé auparavant. Interrogés par les experts sur l’incident, des restaurateurs et propriétaires de plages privées dans la région ont assuré ne pas avoir vu de navires au large depuis à peu près une semaine. Un pêcheur des environs a pour sa part raconté avoir été témoin d’un incident pareil durant l’hiver. C’est ce qui a mené l’équipe du ministère à la conclusion du nettoyage des réservoirs.

« A la suite de cette enquête sur le terrain, le ministère de l’Environnement demandera à la justice d’ouvrir une enquête en vue de déterminer les faits et d’engager des poursuites contre tous ceux qui pourraient être impliqués dans cet incident », conclut le texte. 

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Le président du conseil municipal, lui aussi, « soupçonne » que la fuite proviendrait de la centrale elle-même, « soit en raison d’une erreur de manipulation soit par un procédé de nettoyage des réservoirs », mais ne confirme rien pour autant. « Nous avons constaté que la fuite venait de ce côté-là », précise-t-il.

Une enquête a été ouverte par les Forces de sécurité intérieure (FSI) avec l’aide du ministère de l’Environnement. Que la partie responsable soit privée ou liée à la centrale, une reddition de comptes s’impose si l’on veut empêcher de tels incidents à l’avenir. Le déversement d’hydrocarbures dans l’eau de mer et la pollution qui en résulte portent gravement atteinte à la biodiversité du littoral, sachant que, selon les rapports successifs du Centre d’études marines du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), dont le dernier a été rendu public cette semaine, mesurant la pollution bactériologique du littoral en 2025, les plages de Jiyé sont généralement parmi les plus propres du pays.

Outre la marée noire de 2006, Jiyé a connu d’autres fuites pétrolières, dont une particulièrement dramatique en juillet 2021. Une grave fuite de carburant a également eu lieu en février 2020 près d’une autre centrale vétuste, celle de Zouk (Kesrouan), au niveau d’un des tuyaux déchargeant du pétrole d’une centrale flottante turque vers la centrale (le Liban a compté pendant des années sur le courant produit par des navires-centrales turcs). En mai 2019, les plages de Jadra, à proximité de Jiyé, ont été affectées par un grave déversement d’hydrocarbures, alors que des navires pétroliers transportant leur fuel dans la centrale ont été pointés du doigt.

Une fuite pétrolière a été constatée jeudi après-midi au large de la localité de Jiyé, sur le littoral du Chouf, au sud de Beyrouth. Dans cette région connue pour ses plages, parmi les plus belles et plus propres du pays, la fuite des hydrocarbures était bien visible dans l’eau et sur le sable. Elle a été rapidement circonscrite vendredi en matinée par la Défense civile dans l’eau, ainsi que l’ont confirmé à L’Orient-Le Jour une source dans cette institution et le nouveau président du conseil municipal de Jiyé, Wissam Azzi.Dans un communiqué, la Défense civile précise avoir été « prévenue jeudi, vers 15h, de la fuite pétrolière au large de Jiyé ». « L’intervention rapide de notre équipe de sauvetage en mer, en coordination avec le centre de Damour, a permis d’estimer la superficie atteinte en...
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ouf.....sale comme sale,tout le monde.

Marie Claude

20 h 14, le 27 juin 2025

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  • ouf.....sale comme sale,tout le monde.

    Marie Claude

    20 h 14, le 27 juin 2025

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