À Dieu François, monté aux cieux
Juste après la montée vers Pâques,
Nous privant de ses vœux précieux,
Rayonnants, par ces temps opaques.
À Dieu, le pape aux desseins pieux,
Grand défenseur des misérables
Qui, de son sourire radieux,
Perçait les cœurs impénétrables ;
Qui ramait à contre-courant
De son saint bâton liturgique,
Fendant les eaux pour les migrants,
Dans un geste d’amour magique !
À Dieu, le vaillant promoteur
D’une Église à tous, grande ouverte,
Le pèlerin et le moteur
De la vraie foi redécouverte ;
L’invétéré réformateur
En profondeur, de la curie ;
Le bienfaisant dénonciateur
Des vices et de l’incurie !
À Dieu, le serviteur pionnier
Qui, lors d’une très sainte Cène,
Lava les pieds de prisonniers
Dans une saisissante scène !
À la coupe amère il a bu
Pour que l’Amérindien pardonne
À l’Église ses grands abus
Dans les pensionnats autochtones.
À Dieu, Saint-Père dont les yeux
Ont versé des torrents de larmes
Sur l’Ukraine et sur tous les lieux
Ravagés par le feu des armes ;
Sur Gaza et sur le Liban,
Sur les tribulations du monde
Et sur les peuples mis au ban
Par un ordre mondial immonde !
À Dieu, pontife souverain
Dans son infime modestie,
Contraire à ce clergé mondain,
À sa vocation travestie !
En partant vers l’éternité
Il nous laisse, comme une antienne,
Son hymne à la fraternité
Humaine et islamo-chrétienne !
À Dieu, vicaire du Christ-Roi
Qui a voulu placer nos âmes
Sous la férule de la croix
Pour nous sauver d’un monde en flammes !
Elle revient, Sa Sainteté,
En esprit, elle nous console,
Nous couvre de sa chasteté
Et nous met à sa bonne école !
À Dieu François, et non adieu !
Car tu nous tiendras compagnie
De Jésus ! Pour nous rendre à Dieu
Par ta dévotion infinie !
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