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Nos Lecteurs ont la Parole

« Les prodigieuses » ou le relèvement physique et artistique

Ce biopic didactique, Les prodigieuses, expose le parcours pénible de deux jumelles atteintes d’une maladie génétique entravant le chemin qui aurait dû les mener à l’excellence. Néanmoins, la résilience, l’affection fraternelle, l’ingéniosité et l’assiduité, toutes réunies, semblent faire fausse route à la citation : « L’homme n’atteint pas tout ce qu’il espère, les vents ne soufflent pas au gré des voiliers. » Effectivement, les sœurs font preuve d’une capacité d’affronter et de surmonter des situations difficiles. Pour ce faire, elles font appel à leur intelligence émotionnelle. Également, elles nous rappellent l’exploit d’un enfant qui tombe plus de deux mille fois avant de marcher !

Ce film est arrivé à se faire une place dans la liste des œuvres marquantes de l’année 2024, grâce à une histoire remarquable où le plaisir et l’ennui, la peur et l’espérance, l’enthousiasme et le désespoir, le bonheur et la souffrance sont au rendez-vous et du fait de l’alternance du récit et de la musique. Cette dernière est abondante et sublime...

D’ailleurs, toute la gamme des émotions dans leurs nuances et leurs combinaisons est fidèlement transmise aux spectateurs avec le concours de la performance et le talent des acteurs dirigés par un père et un fils, réalisateurs, évoluant superbement avec agilité et confiance.

Dans l’entourage du génie prodigieux et la puissance malgré la fragilité des deux virtuoses, un panaché de thématiques gravite pertinemment.

En effet, c’est la problématique du papa, qui souhaite diriger sévèrement ses filles en leur plaçant la barre haut, qui se distingue. Il a recours à la critique et la supervision permanente de sorte qu’elles expriment difficilement leur désaccord et craignent la confrontation. De surcroît, il tend à vivre son propre rêve à travers ses enfants qui représentent pour lui la compensation de ses échecs sportifs.

En opposition, on retrouve une mère marginale et permissive qui n’ose pas encadrer et fixer des limites à son époux autoritaire.

Les spectateurs assistent simultanément à un revirement d’attitude pareil à un éveil de la conscience et un élargissement de la perception. D’une part, la maman devient coopérative et solidaire jusqu’au point de maîtriser la situation et d’imposer les règles du jeu. Et d’autre part, le papa renonce à son caractère impérieux et intransigeant au profit de tous les quatre.

Au même titre, c’est un exposé des fluctuations et des variations successives des liens qui unissent les sœurs ;

à des moments, leur complicité fléchit mais ne se brise pas. On ne tarde pas à s’apercevoir que la cause de ces perturbations passagères et dérisoires est le fruit des ingérences exercées par un milieu envahissant qui essaye de raviver la flamme de la compétition et la comparaison destructives dans la fratrie, surtout si l’une est éclipsée par l’autre.

Parallèlement, la relation amoureuse clandestine et passagère entre un professeur d’université et son étudiante est mise en lumière. Sachant qu’à plusieurs reprises le cinéma s’est inspiré de ces liaisons intimes et que celles-ci sont interdites dans la mesure où il s’agit d’un rapport entre un majeur et une mineure même consentante (ou une majeure et un mineur même consentant).

« Ce n’est pas la récompense qui élève le talent » ; cette image est fort joliment exécutée dans des séquences significatives au moment où les jumelles se débarrassent de tous les trophées en les jetant par la fenêtre de la voiture et de la chambre.

L’art est une création qui touche les sens et la sensibilité, d’où il s’ensuit que l’éducation académique n’est pas suffisante à elle seule afin de prouver ses valeurs artistiques. Du moins, c’est ce que révèlent les propos échangés entre le professeur et le chef d’orchestre.

Lorsque les sciences sont mises au service de la musique, le résultat ne peut être que bénéfique, les héroïnes ont découvert cette astuce. Elles adaptent la technique à leur maladie afin d’instaurer une nouvelle approche qui consiste à caresser les touches du piano.

Finalement, il est question d’un cri de détresse et d’alerte. Les jeunes pianistes, victimes non seulement de la maladie mais aussi de la discrimination et d’autres obstacles qui empêchent leur inclusion, partagent cette dure épreuve avec toutes les personnes atteintes d’infirmités. N’est-il pas temps d’agir avec résolution pour leur intégration totale et pour la consécration irréversible de leurs droits fondamentaux ?

Avocate à la cour

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Ce biopic didactique, Les prodigieuses, expose le parcours pénible de deux jumelles atteintes d’une maladie génétique entravant le chemin qui aurait dû les mener à l’excellence. Néanmoins, la résilience, l’affection fraternelle, l’ingéniosité et l’assiduité, toutes réunies, semblent faire fausse route à la citation : « L’homme n’atteint pas tout ce qu’il espère, les vents ne soufflent pas au gré des voiliers. » Effectivement, les sœurs font preuve d’une capacité d’affronter et de surmonter des situations difficiles. Pour ce faire, elles font appel à leur intelligence émotionnelle. Également, elles nous rappellent l’exploit d’un enfant qui tombe plus de deux mille fois avant de marcher !Ce film est arrivé à se faire une place dans la liste des œuvres marquantes de l’année...
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