Malgré l’abcès gouvernemental qu’il n’arrive pas à crever, Tonton Nawaf se serait bien passé de cette jacquerie outre Litani qui risque de renvoyer ses projets aux calendes israélo-iraniennes.

Dans ce tumulte, au milieu des deux roues qui pétaradent et des balles qui miaulent, il doit bien ruminer ses palabres bidon avec Istiz Nabeuh et les débris du Parti perse. En rond-point incontournable de la béchamel au cyanure qu’il nous prépare, le taulier du Parlement enfile des perles politiques qu’il est seul à croire, persistant à tirer la gueule depuis que le Mikati décati s’est résigné à emprunter sa voie de garage. Pas qu’il le trouve particulièrement appétissant, mais il aimait bien sa malléabilité élastique qui lui permettait de le manipuler à sa guise, tout en ménageant sa propre assurance-vie politique. Roublard et combinard, c’est un métier !

Pour l’heure, les patagons imbuvables du tandem font danser le Désigné et lui gardent au frais une guirlande d’affreux à caser dans le prochain gouvernement. Et pas des portefeuilles peigne-culs du genre Culture ou Environnement, mais du juteux façon tiroir-caisse et machine à sous. D’ailleurs à bien écouter leurs revendications, il y aura au moins une demi-douzaine de ministres des Finances dans la nouvelle équipe.

Avec une belle régularité, les Libanais voient ainsi pointer chaque jour un candidat préposé au pognon public, une espèce de cobaye qui connaît son quart d’heure de gloire, avant de s’évaporer dans le clafoutis des polémiques de poulailler. Dans le jargon du métier, on appelle cela « griller un nom », sans préjudice du prénom qui peut tout aussi bien être associé à la grillade. Le tout au milieu des coincés d’en face, ex-haririens du Mollasson du Futur et Fleus du Tondu de Meerab, qui en sont encore à glapir d’effroi à l’idée d’un gouvernement Made in Barbu. Et voient trucage et trahison là où il n’y a que retournement de pantoufles et tradition.

Sur le terrain pendant ce temps, l’animation n’a pas perdu ses droits et une fois de plus les irano-collabos ont assuré le spectacle : mobylettes, aboiements et incantations communautaires façon rap, rien que pour plomber l’ambiance. Comment s’en étonner, quand on sait que chez ces ennemis du rasoir, la joie de vivre palpite au rythme des barbes qui poussent…

Le nouveau patron du Parti pileux, qui à son tour goûte maintenant aux délices bucoliques de la vie sous terre, et son faire-valoir imberbe législatif ont beau pousser des cris d’orfraie et jurer que les ahuris motorisés ne sont pas de la maison, on a peine à croire qu’il s’agissait d’une génération spontanée venue s’entraîner à une chorégraphie pour le concours de valse de Vienne.

Quand le torchon s’embrase, le piètre s’écrase, dit-on. Ça commence à bien faire : il est expressément demandé que pour la nouvelle équipe en gestation, Tonton Nawaf fasse le ménage. Pas qu’il sorte les poubelles !

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