Depuis son arrivée à la Maison-Blanche le 20 janvier 2017 en tant qu’épouse du président Donald Trump, et jusqu’à la fin de son mandat en 2021, Melania Trump, 54 ans, a été très peu éloquente. Contrairement aux autres First Ladies, elle ne s’est pas vraiment engagée dans de nombreuses activités publiques comme l’exige son rôle, préférant le réduire à des apparitions figées auprès de son époux à des occasions officielles. Un choix pris pour protéger son fils Barron (aujourd’hui 18 ans) en lui garantissant une existence normale, loin des médias. Sphinx certes, elle ne réagissait même pas publiquement aux scandales qui ont éclaboussé son mari. Cependant, selon les proches du couple, et aussi surprenant que cela puisse paraître, Donald Trump accepte les critiques que lui adresse son épouse, de même qu’il prête une grande attention à ses conseils.
Une odeur de sainteté
Récemment, les médias apprenaient que Melania a choisi de sortir de son petit cercle fermé et s’apprête à publier ses Mémoires, dont le timing coïncide avec la prochaine élection présidentielle à laquelle son mari s’est présenté...
En guise de lancement de son ouvrage, baptisé tout simplement Melania, elle a posté sur son propre compte plusieurs vidéoclips, dont l’un des plus étranges qui a fait un tabac. Alors qu’on s’attendait à ce qu’elle y évoque ses écrits, on la voit en train de défendre une tranche de son passé concernant sa carrière de mannequin, et plus précisément ses photos nue. Elle s’exprime ainsi : « Ne sommes-nous plus capables d’apprécier la beauté du corps humain ? » Melania Trump se pose cette question alors que des images de peintures et de sculptures classiques de nus, dont Lady Godiva de John Collier et le David de Michel-Ange, défilent sur l’écran. Elle poursuit : « Nous devrions honorer notre corps et adopter cette tradition intemporelle consistant à utiliser l’art comme un puissant moyen d’expression de soi. »
Ces réflexions sonnent comme une catharsis de son choix controversé qui l’a poursuivie, notamment pendant la période électorale de son époux à la présidence. Après cette mise au point, elle a également publié une série de vidéos qui reflètent certaines de ses convictions les plus profondes, dans un discours très politiquement correct où elle apparaît comme une épouse, une mère, une Première dame et une citoyenne parfaite. Elle revient sur les valeurs qui comptent pour elle : son engagement envers sa famille, le respect de sa vie privée et une méfiance croissante à l’égard des institutions. Ailleurs, elle revient sombrement sur la tentative d’assassinat de son époux : « Il y a certainement plus à dire dans cette histoire et nous devons découvrir la vérité. »
La personne de Melania Trump a fait l’objet d’une cinquantaine de livres, autorisés ou pas, publiés par divers auteurs la décrivant sous toutes les coutures dont : Elegance in the White House (L.D. Hicks, 2019) ; Free, Melania: The Unauthorized Biography (Kate Benett, 2019) ; The Art of Her Deal : The untold story of Melania Trump (Mary Jordan, 2020) ou encore Melania and Me (Stephanie Winston Wolkoff, 2020).
À présent, donc, elle a décidé de prendre la plume pour se conter en ses propres termes, souvent très élogieux, dans cet ouvrage qui porte son prénom et dont les lettres se détachent, ou s’imposent, sur la couverture. Présentée par l’éditeur comme « un récit captivant et inspirant, qui offre un aperçu de la vie d’une femme remarquable qui a relevé les défis avec grâce et détermination », cette « opération de charme » qui sort le 8 octobre est vendue entre 40 dollars, 75 dollars pour une édition signée et 250 dollars pour l’édition de luxe.
Elle ne ressemble à aucune autre First Lady
Dans ses Mémoires, Melania Trump, née Melanija Knavs, revient sur son enfance slovène, les moments charnières qui l’ont conduite dans le monde de la haute couture en Europe et à New York, et la rencontre fortuite avec Donald Trump, qui a changé à jamais le cours de sa vie. Melania parle de leur relation, de la vie sous les projecteurs et de la joie de la maternité. Elle partage les coulisses de son passage à la Maison-Blanche, mettant en lumière son travail pour des causes qui lui tiennent à cœur. Elle offre un regard inédit sur son époque en tant que Première dame née en dehors des États-Unis, un rôle qu’elle a assumé avec « honneur et dévouement ». Ces pages entraînent les lecteurs dans le monde d’une Première dame venue d’ailleurs, qui a réussi à se frayer un chemin dans son pays d’adoption et selon ses propres conditions.
L’histoire de Melania Trump, selon ses Mémoires, serait celle de la « résilience et de l’indépendance », mettant en valeur sa force et son engagement envers elle-même. Quant au timing de la sortie de ce livre-mémoire, il est ainsi perçu par Stephanie Winston Wolkoff, son ancienne amie et conseillère et l’auteure du livre Melania and Me, qui maintenant soutient Kamala Harris : « Elle capitalise sur le temps qui lui reste avant la prochaine élection présidentielle. Elle veut conserver son statut de potentielle Première dame. Car si Harris l’emporte, je crois que les gens voudront tourner sa page et passer à autre chose. »
Ce n’est pourtant pas l’avis de Kate Bennett, reporter à la chaîne CNN, qui avait sondé l’existence privée de l’épouse de Donald Trump : « Quoi que vous pensiez de Melania : épouse insipide, Marie-Antoinette sourde, l’animatrice de l’un des présidents les plus controversés de l’histoire récente, ou une femme qui a passé son enfance et ses années de formation dans un pays communiste pauvre, parlant cinq langues et passant son temps en privé à rendre visite à des enfants malades, farouche protectrice de son enfant et qui garde une noble grâce et un silence… on ne peut pas ignorer Melania Trump. Vous pouvez dire ce que vous voulez sur elle, ce qui est clair, c’est qu’elle ne ressemble à aucune autre First Lady. »