Le vrai visage de Melania Trump révélé dans un livre

Mary Jordan, journaliste au quotidien Washington Post, ex-lauréate du prix Pulitzer, qui a ses entrées professionnelles dans les cercles rapprochés de la Maison-Blanche, vient de publier The Art of Her Deal : The Untold Story of Melania Trump (Son art de la négociation : l’histoire non racontée de Melania Trump) aux éditions Simon & Schuster. Basé sur des centaines d’interviews effectuées auprès de personnes de diverses nationalités, son récit retrace, à l’opposé de l’image publique d’une femme apparemment en retrait de la vie politique, le portrait d’une Melania qui aurait été la seule conseillère – et surtout la plus influente – de son mari, le président Donald Trump, dans des dossiers-clés. En réaction, la chef de cabinet de laPremière dame, Stephanie Grisham, a déclaré dans un communiqué envoyé au Daily Mail  : « Encore un autre livre sur madame Trump avec de fausses informations et des sources non précisées. Ce livre appartient au genre de la fiction. » Dans le titre, Mary Jordan a voulu mettre la First Lady à une place de choix, alors que son époux avait publié en 1987, soit bien avant son accession à la Maison-Blanche, un livre devenu célèbre intitulé The Art of the Deal (L’Art de la négociation). Selon la journaliste, Melania Trump a toujours été une femme déterminée, depuis son adolescence en Slovénie, son pays natal, puis durant sa période de mannequin à Paris, Milan et New York où elle avait entamé une relation complexe avec Donald Trump. Une relation qui avait duré sept ans avant d’être couronnée par un mariage en 2005. L’autre face de sa personnalité concerne sa détermination et sa seule priorité : sa famille. Son époux, son fils Barron (aujourd’hui âgé de 14 ans), ses parents qu’elle a fait venir de Slovénie et qui habitent toujours à proximité. Selon l’une de ses connaissances, Melania n’a jamais noué d’amitiés durables et évite d’évoquer son passé. Une distanciation qui a frappé Mary Jordan durant son enquête. « Durant les trente années où j’étais correspondante dans le monde, j’ai rencontré et interviewé des personnalités réticentes et renfermées, y compris le chef d’un cartel de drogue mexicain et une princesse japonaise. Mais ce n’était rien en comparaison avec Melania », assure-t-elle.

Melania Trump plus puissante que son image effacée ne le laisse croire. Brendan Smialowski / AFP

« La princesse » Ivanka et « Le portrait » Melania

Néanmoins, à force de recherches, Mary Jordan a pu pénétrer dans le monde clos et structuré de la First Lady, comme le révèlent des extraits de son ouvrage. Ainsi, elle se souvient qu’après son investiture en 2016, le président Donald Trump avait intégré seul la Maison-Blanche, son épouse étant restée à New York au prétexte de ne pas perturber l’année scolaire de leur fils Barron. En réalité, Melania était alors en train de renégocier l’accord prénuptial signé avec son époux lors de leur mariage et qui risquait de devenir caduc avec son nouveau statut politique. Son souci était essentiellement de préserver ses intérêts, et surtout ceux de son fils Barron, face aux quatre autres enfants de Donald Trump, nés de ses unions avec ses deux précédentes épouses.

« The Art of Her Dealb: The Untold Story of Melania Trumpb», par Mary Jordan.

Par ailleurs, et ce n’est un secret pour personne, de nombreuses tensions existent entre la First Lady et la First Daughter, Ivanka Trump, la fille aînée que le président Trump a impliquée de très près dans ses décisions à la Maison-Blanche. Ce qui lui a valu d’être surnommée par Melania Trump « La princesse » , tandis qu’Ivanka lui retournait la politesse en la surnommant « Le portrait », pour son manque de loquacité. Discrète et réservée, la Première dame sait utiliser ce silence à bon escient, comme le révèle ce passage du livre décrivant la manière dont elle avait accueilli son mari, à la suite des révélations sur ses frasques étalées dans le programme « Access Hollywood ». Selon l’un des proches du couple, alors que tout le monde s’attendait à une grande scène de ménage, elle aurait juste dit à son époux : « Tu as failli tout gâcher pour nous », car elle était l’une des rares personnes à croire en sa victoire. Trump s’est alors excusé en précisant que c’était là juste une de ses fanfaronnades. Melania Trump s’était alors retirée dans sa chambre.

Dans un autre ouvrage paru en 1997 sous le titre The Art of the Comeback (L’Art du retour), Trump avait déclaré au sujet des femmes : « There is high maintenance. There is low maintenance. I want no maintenance » (Certaines femmes ont besoin de beaucoup d’attention et d’autres moins. Moi, je n’en veux donner aucune). L’un des avocats de Donald Trump, Jay Goldberg, a même dit de lui : « Trump parle affaires avec un certain romantisme, mais jamais ainsi d’une femme », ajoutant : « Ce qui le rend heureux, c’est une tablette de chocolat Hershey et rester devant la télé. » Melania a visiblement pris note, s’introduisant discrètement dans son univers et parvenant à obtenir l’attention de son époux bien plus qu’elle ne le présageait. Sean Spicer, directeur de communication du président américain, souligne à ce propos : « Melania reste dans les coulisses. Elle ne dit pas : engagez Untel, renvoyez Untel. Mais elle fera en sorte que le président sache ce qu’elle pense, et il prendra son avis au sérieux. »