Un missile "en provenance du Liban" et lancé vers Jérusalem intercepté par l'armée israélienne ; les houthis disent avoir visé l'aéroport de Tel-Aviv : jour 358 de la guerre de Gaza

🔴 Plusieurs sources indiquent à notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah qu'il "n'y a pas eu d'invasion de l'armée israélienne". De son côté, le Hezbollah a indiqué qu'il surveillait "les rassemblements et les mouvements de troupes" à la frontière.

L'armée israélienne avait annoncé dans la nuit le début de son invasion du Liban-Sud, indiquant "cibler des villages à la frontière".

Bonsoir,

Nous clôturons ici notre direct de cette 358e journée historique de guerre à Gaza et au Liban, marquée par l'annonce du décès de Hassan Nasrallah.

Nous vous remercions d'avoir suivi cette couverture que nous reprendrons demain matin.

L'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert a reconnu qu'Israël était responsable de l'assassinat d'Imad Moghniyé, le chef de la branche militaire du Hezbollah, selon le Haaretz.

M. Olmert a été premier ministre de 2006 à 2009, alors que Imad Moghniyé a été assassiné à Damas en février 2008.

"Nous n'en avons pas discuté auparavant, mais je pense qu'il est temps d'en parler maintenant", a déclaré M. Olmert lors d'une interview accordée à Channel 13 News.

Avant l'assassinat de Hassan Nasrallah, des fonctionnaires américains ont été informés de la possibilité qu'Israël intensifie ses mesures contre le Hezbollah, y compris une éventuelle opération terrestre, rapporte Reuters en citant un fonctionnaire de la Maison Blanche.

Après le retentissement de sirènes d'alerte en Cisjordanie occupée, un tir de projectile a été identifié, tiré depuis le Liban vers le territoire israélien, rapporte l'armée israélienne. Le projectile tombé a été localisé dans la zone de Mitzpe Hagit, à 13 km à l'est de Jérusalem.

Les services israéliens d'incendie et de secours sont actuellement en train d'éteindre les incendies causés par la chute du projectile dans la région.

⚡ L'armée israélienne a annoncé que les sirènes d'alerte s'étaient déclenchées dans un quartier de Jérusalem "après un tir du Liban en direction du territoire israélien", selon Reuters. Jérusalem est situé à environ 140 km de la frontière avec le Liban.

Les sirènes en Cisjordanie occupée se sont activées en raison "d'un tir d'une seule roquette", selon le Haaretz, qui fait état de "feux de forêt" après l'interception du projectile.

L'aviation israélienne bombarde la ville de Baalbeck en ce moment, rapporte notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah.

Nasser Yassine, responsable de la cellule de crise du gouvernement libanais, a déclaré à Reuters que les attaques israéliennes ont fait un million de déplacés.

Un contentieux en héritage : l'éditorial de Issa Goraieb

"Hassan Nasrallah était le moteur principal de l'axe de la Résistance", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à son retour de New York samedi, selon Reuters. "Notre travail n'est pas terminé. Des jours compliqués sont devant nous", a-t-il annoncé.

Les houthis ont annoncé dans un communiqué avoir visé l’aéroport Ben Gourion avec un missile balistique "Palestine 2", au moment de l’arrivée du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, de retour de New York. "La force de missiles des Forces armées yéménites a mené une opération visant ce qu'Israël appelle Ben Gurion, l'aéroport de Jaffa, lors de l'arrivée du criminel Benjamin Netanyahu. L'opération a été menée avec un missile balistique Palestine 2", précise le communiqué. Les houthis menacent "de continuer à répondre aux crimes de l'ennemi israélien et d’élever le niveau d'escalade pour répondre aux exigences de l'étape en cours et pour participer à la défense de Gaza et du Liban".

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a déclaré que "seule une solution diplomatique pourra restaurer la sécurité et la stabilité aux peuples libanais et israélien", selon des propos repris par Reuters.

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a reçu ce soir un appel téléphonique du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, avec lequel ils ont discuté de la situation actuelle au Liban et des efforts en cours pour mettre fin à l'agression israélienne contre le Liban. « L’Égypte soutient pleinement le Liban dans ces circonstances délicates, rejette toute violation de sa souveraineté et soutient une solution pacifique au conflit », a déclaré le président égyptien. Il a également annoncé que « l'Égypte enverra une aide médicale et humanitaire au Liban ».

Selon notre correspondant au Liban-Sud, plusieurs localités de cette région ont été visées entre 20 et 21h par des frappes israéliennes. Il s'agit de : Markaba (Marjeyoun), Mansouri (Tyr), Bani Hayyan (Bint Jbeil), Touline (Nabatiyé) et Rab el-Talatine (Marjeyoun). 

Le bureau du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a indiqué discuter d'une possible expansion des opérations à la frontière nord d'Israël, rapporte Reuters.

La vice-présidente américaine Kamala Harris a qualifié le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah de "terroriste avec du sang américain sur les mains", rapporte l'AFP.

"Aujourd'hui, les victimes du Hezbollah ont une mesure de justice", a ajouté la candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine de novembre. "Je soutiendrai toujours le droit d'Israël à se défendre."

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a présidé ce soir une réunion d'urgence du Conseil des ministres au Grand Sérail de Beyrouth, au lendemain d'une frappe israélienne sans précédent sur la banlieue sud de Beyrouth qui a assassiné le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

« Notre responsabilité nationale en ce moment historique et exceptionnel nous impose de laisser de côté les différends politiques, les divergences de choix et de positions, pour pouvoir oeuvrer ensemble à protéger la nation et à la renforcer », a ainsi affirmé M. Mikati, qui a dénoncé « un ennemi qui a opté pour une structure de trahison et qui planifie d'autres massacres », en évoquant Israël.

Plus d'informations ici. 

Le chef des rebelles houthis du Yémen, mouvement soutenu par l'Iran, a affirmé que la mort du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, tué la veille dans une frappe israélienne, ne "sera pas vaine", rapporte l'AFP. "Ces grands sacrifices et cette grande injustice ne seront pas vains", a déclaré Abdel Malek al-Houthi dans un discours, ajoutant que les houthis étaient engagés dans une "escalade" et et une "amélioration de leurs performances" après leurs attaques récentes contre Israël.

Les houthis yéménites ont tiré un missile balistique vers l'aéroport Ben Gourion à Tel-Aviv en concomitance avec le retour du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, indique Reuters.

Le Koweït appelle ses ressortissants à quitter le Liban immédiatement, indique Reuters.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré dans des propos repris par Reuters, que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, était "une figure importante" pour le Liban et la région et qu'il serait "difficile de le remplacer".

S'adressant à la chaîne de télévision publique TRT Haber à New York, Hakan Fidan a également déclaré que la Turquie pensait qu'Israël ne s'arrêterait pas au Liban et étendrait la guerre de Gaza à l'ensemble de la région. Il a déclaré que "l'impuissance" des États-Unis et d'autres pays occidentaux permettait à la violence de continuer.

L’assassinat de Hassan Nasrallah lors d'une frappe aérienne israélienne "est une mesure de justice pour ses nombreuses victimes, dont des milliers d'Américains, d'Israéliens et de civils libanais", a déclaré le président américain, Joe Biden, dans un communiqué.

"Les États-Unis soutiennent pleinement le droit d'Israël à se défendre contre le Hezbollah, le Hamas, les houthis et tout autre groupe terroriste soutenu par l’Iran", a ajouté Joe Biden, qui a annoncé "le renforcement du dispositif de défense des forces militaires américaines dans la région du Moyen-Orient afin de dissuader toute agression et de réduire le risque d'une guerre régionale de grande ampleur".

"Notre objectif est de désamorcer les conflits en cours à Gaza et au Liban par des moyens diplomatiques", a-t-il poursuivi, évoquant les accords que les Etats-Unis tentent de conclure à Gaza et au Liban. "Il est temps de conclure ces accords, d'éliminer les menaces qui pèsent sur Israël et d'élargir le champ d'action de l'Union européenne", a-t-il conclu.

⚡ Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot appelle à "l'arrêt immédiat des frappes aériennes israéliennes" sur le Liban, rapporte Reuters.

L'Allemagne a annoncé l'évacuation des familles de ses diplomates en Israël, au Liban et en Cisjordanie où elle a aussi décidé de réduire au strict nécessaire le personnel dans ses missions diplomatiques, rapporte l'AFP.

Le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué avoir réuni sa cellule de crise après l'assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe de l'armée israélienne près de Beyrouth pour discuter de "la situation très tendue au Liban et dans la région après les dernières frappes".

Berlin a décidé de "relever le niveau de crise pour ses missions à Beyrouth, Ramallah et Tel Aviv", selon le communiqué. "Concrètement, cela signifie que les membres des familles du personnel qui y sont affectés partiront et se rendront dans un endroit sûr dans la région ou en Allemagne", a indiqué le ministère.

🔴 "Les opérations à l'aéroport se poursuivent normalement", indique le PDG de la Middle East Airlines Mohammad el-Hout à Reuters. "L'aéroport n'est pas visé, il n'y a aucune arme dedans", ajoute-t-il.

Selon Reuters citant une source sécuritaire, la frappe israélienne "a touché une zone industrielle à 500 mètres de l'Aéroport international de Beyrouth (AIB)" . La zone visée compte de nombreux garages automobiles et est "la plus proche de l'aéroport" visée jusqu'ici, ajoute cette source.

Une source sécuritaire a fait état d'une frappe israélienne sur un entrepôt près de l'aéroport de Beyrouth, jouxtant le fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, rapporte l'AFP.

Des images retransmises en direct par l'AFP ont montré des volutes de fumée s'élevant d'une zone proche des pistes après la frappe.

Le mouvement Amal, allié du Hezbollah, a annoncé que le raid sur la localité de Anqoun (au sud-est de Saïda) a fait trois morts au sein de sa formation, Moustapha Atmi (originaire de Anqoun), Bassam Abboud (originaire de Abra) et Mohammed Jamoul.

Les développements au Liban-Sud entre 19h et 20h, selon notre correspondant, Mountasser Abdallah :

- L’aviation israélienne a effectué des raids sur la localité de Mansouri (caza de Tyr).

- Un raid israélien a visé la localité de Majdel Zoun (Tyr).

- L’aviation a lancé des raids sur les localités de Sawané (Marjeyoun), Saksakiyé (Saïda), Qleilé (Tyr), Kfar Kila (Marjeyoun) et Kounine (Bint Jbeil).

Photo Mohammad Yassine

🔴 Une nouvelle frappe a visé la banlieue sud de Beyrouth, dans le quartier de Hay el-Sellom non loin de l'aéroport, indique notre journaliste Mohammad Yassine. Le Haaretz fait également état d'une "attaque aérienne israélienne près de l'aéroport de Beyrouth", sans plus de détails.

Le département d’Etat américain a ordonné à certains employés de son ambassade à Beyrouth et aux membres de leur famille éligibles de quitter le Liban dans un contexte de tension croissante au Moyen-Orient suite à l'assassinat du dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, par Israël.

"Le personnel de l'ambassade américaine à Beyrouth est interdit de voyager personnellement sans autorisation préalable", indique également le communiqué. "Des restrictions de voyage supplémentaires peuvent être imposées au personnel américain sous la responsabilité du chef de la sécurité de la mission, avec peu ou pas de préavis en raison de problèmes de sécurité ou de menaces accrus."

Le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad, a indiqué que, depuis le 8 octobre 2023, date à laquelle le Hezbollah a ouvert un front de soutien à Gaza, au Liban-Sud face à Israël, le Liban compte 1 640 tués (dont 104 enfants et 194 femmes), 8 404 blessés et nombre de disparus dont les corps n'ont pas été retrouvés sous les décombres, des suites des agressions israéliennes.

Il a également invité les déplacés et les personnes ayant besoin d'assistance à contacter les numéros d'urgence 1787 et 1214.

➡️ Tous les détails sont à retrouver ici. 

Le Liban a décrété un deuil national de trois jours de lundi à mercredi prochain après l'assassinat de Hassan Nasrallah, a annoncé le bureau du Premier ministre sortant Nagib Mikati dans un communiqué.

🔴 Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a affirmé dans une publication sur son compte X que l’armée israélienne avait assassiné samedi Hassan Khalil Yassine, "responsable du département de renseignement du Hezbollah" qui, selon l’armée israélienne, "dirigeait le département chargé de frapper des cibles militaires et civiles" en Israël.

Dans le cadre de ses fonctions, ce dirigeant du Hezbollah aurait "coopéré étroitement avec toutes les unités du parti et aurait été personnellement impliqué dans la supervision d’attaques contre des civils et des soldats israéliens", ainsi que des plans visant à mener à bien d'autres opérations, a détaillé le porte-parole.

Les derniers développements dans la Békaa selon notre correspondante, Sarah Abdallah :

- L’aviation israélienne a lancé un raid sur Baalbeck et un autre sur le Hermel, à la frontière libano-syrienne, après 19h.

- Et peu avant 19h30, l’aviation israélienne a bombardé les localités de Sohmor et Yohmor (Békaa-Ouest).

Le secrétaire général du Jihad islamique en Palestine, Ziyad Nakhalé, a présenté ses condoléances et ses félicitations suite à l’assassinat vendredi, lors d’une frappe israélienne, du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah.

"La résistance palestinienne, en faisant ses adieux à Sayyed Hassan Nasrallah, réalise qu'elle a perdu un grand soutien. Elle restera fidèle à sa mémoire et aux immenses exploits qu’il a réalisés lorsqu’il a dirigé la résistance islamique au Liban et dans la région", a-t-il souligné, se disant convaincu que "le Hezbollah poursuivra sa marche et portera haut l'étendard de la résistance, jusqu'à Jérusalem".

La Syrie, alliée du Hezbollah, a condamné l'assassinat la veille du chef de la puissante formation pro-iranienne dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, dénonçant une "agression méprisable", rapporte l'AFP.

"L'entité sioniste confirme à travers cette agression méprisable, une fois de plus (...) son dédain du droit international", a déclaré le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué. "Le peuple syrien n'oubliera jamais son soutien", a-t-il ajouté.

Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a expliqué dans une publication sur son compte X que l’armée israélienne avait attaqué des sites de production et des centres de contrebande à la frontière syro-libanaise.

Il a ainsi expliqué que le Hezbollah s’est enrichi en armes via cette frontière, acheminant notamment du matériel pouvant notamment produire des missiles à guidage de précision. Les raids de la nuit dernière dans la vallée de la Békaa et au Liban-Sud ont ciblé "les principaux sites de production du Hezbollah", a-t-il écrit.

Des raids qui font également suite à "une série en début de semaine visant plusieurs centres de transport d'armes utilisés pour transporter du matériel de combat de la Syrie vers le Liban", a-t-il précisé.

🔴 L'armée israélienne a émis de nouveaux ordres d'évacuation aux Libanais habitants dans la Békaa, la banlieue sud de Beyrouth et le Liban-Sud, publiés par son porte-parole arabophone Avichay Adraee sur X, leur recommandant de "s'éloigner des propriétés du Hezbollah (moyens létaux, intérêts ou toute autre infrastructure affiliée) (...) nous vous exhortons à vous éloigner de ces régions et de ne pas y retourner jusqu'à nouvel ordre".

Dans les précédents avertissements, le porte-parole de l'armée précisait les lieux visés. Cette fois-ci, aucun détail n'est donné.

"Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, est gravement préoccupé par l'escalade dramatique des événements à Beyrouth au cours des dernières 24h. Ce cycle de violence doit cesser maintenant et toutes les parties doivent s'éloigner du gouffre. Le peuple libanais, le peuple israélien et l'ensemble de la région ne peuvent se permettre une guerre totale", a déclaré Stéphane Dujarric, le porte-parole de M. Guterres.

"Antonio Guterres demande instamment aux parties de s'engager à nouveau à mettre pleinement en œuvre la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité et de revenir immédiatement à une cessation des hostilités. Il réitère également son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et à la libération de tous les otages qui y sont détenus", a-t-il ajouté.

L'Allemagne a déploré une situation "très dangereuse" après la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah tué par des frappes israéliennes sur le Liban et un risque de "déstabilisation" qui n'est "pas du tout dans l'intérêt de la sécurité d'Israël", rapporte l'AFP.

"Il existe un risque de déstabilisation pour l’ensemble du Liban. Et cela n’est en aucun cas dans l’intérêt de la sécurité d’Israël", a déclaré à la chaîne de télévision allemande ARD, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

Les derniers développements au Liban-Sud selon notre correspondant, Mountasser Abdallah :

-L’aviation israélienne a lancé deux raids sur la localité de Blat (caza de Marjeyoun). Les secours ont été dépêchés sur les lieux de la frappe.

-Trois raids aériens ont visé la localité de Aïn Qana (Nabatiyé) dans l’Iklim al-Touffah.

-La frappe aérienne qui a précédé sur la localité de Kfar Melki (Saïda) a visé un immeuble.

-Peu après 18h35, l’aviation israélienne a visé une habitation dans la localité de Cheaityé (Tyr).

-Une autre habitation a également été touchée par les frappes israéliennes dans la localité de Saksakiyé (Saïda).

"Les États-Unis sont déterminés à empêcher l'Iran et les groupes soutenus par l'Iran de tirer parti de la situation au Liban ou d'élargir le conflit", a déclaré le secrétaire à la Défense américain, Lloyd Austin, à son homologue israélien Yoav Gallant lors d'appels vendredi, rapporte Reuters.

M. Austin a exprimé le plein soutien des États-Unis au droit d'Israël de se défendre et "a clairement indiqué que les États-Unis restent prêts à protéger les forces et installations américaines dans la région et sont engagés dans la défense d'Israël", a déclaré le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, dans un communiqué.

"Il est en vie, il est en vie !", ont hurlé certaines personnes dans le quartier de Verdun, à Beyrouth. D'autres ont tiré des coups de feu en l'air. "Labbayka (à tes ordres) ya Nasrallah !", ont-ils hurlé, selon nos journalistes sur place.

Plus de 50.000 personnes ont fui vers la Syrie en raison des frappes aériennes israéliennes sur le Liban, a déclaré le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR) Filippo Grandi, rapporte l'AFP.

"Plus de 50.000 Libanais et Syriens vivant au Liban ont désormais traversé la frontière vers la Syrie pour fuir les frappes aériennes israéliennes", a écrit sur X Filippo Grandi, selon lequel "bien plus de 200.000 personnes sont déplacées à l'intérieur du Liban".

Un porte-parole du HCR a précisé que le nombre total de personnes déplacées au Liban avait atteint 211.319, dont 118.000 depuis qu'Israël a considérablement intensifié ses frappes aériennes lundi.

L'ayatollah Ali Khameini, guide suprême de l'Iran, décrète cinq jours de deuil national après la mort de Hassan Nasrallah, annonce des médias d'État, selon Reuters.

Les dernières frappes sur le Liban-Sud :

- Une frappe a visé un quartier de Nabatiyé.

- Les environs de Kfar Hatta, Kfar Melki (caza de Saïda), Jbaa et Bouslaya (Nabatiyé) ont été frappés.

- La précédente frappe sur Anqoun, près de Saïda, a fait deux morts selon notre correspondant.

L'armée israélienne a annoncé en fin d'après-midi une nouvelle frappe sur le fief du Hezbollah à Beyrouth, au lendemain d'un puissant bombardement sur le QG du parti qui a tué son chef Hassan Nasrallah.

L'armée a mené "une frappe précise au coeur de la banlieue sud", indique un communiqué militaire sans plus de détails, cité par l'AFP.

Dans la Békaa, une nouvelle attaque a visé Chama, et une autre Chmestar.

La Syrie a officiellement décrété un deuil national de trois jours et la mise en berne des drapeaux après "le martyre de Hassan Nasrallah", dans un communiqué.

🔴 Une nouvelle frappe a ciblé la banlieue sud de Beyrouth, cette fois-ci vers Chiyah, non loin du Beirut Mall, rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah.

Les dernières frappes sur le Liban-Sud :

-Une frappe a une zone entre Mayfdoun et Choukine, près de Nabatiyé. Un bâtiment a été entièrement détruit et aucun blessé n'a été rapporté pour le moment.

-La localité de Anqoun, près de Saïda, a été visée.

-L'aviation israélienne a également ciblé une habitation à Aïta el-Jabal, dans le caza de Nabatiyé.

"Notre perte et notre tristesse sont grandes. Paix à l'âme du martyr Hassan Nasrallah", a déclaré Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre. Il a appelé à faire pression sur Israël pour obtenir un cessez-le-feu et a dit avoir adressé des messages internes et externes dans ce sens.

"La résistance (du Hezbollah) ne peut pas être victorieuse sans Etat. Ce moment n’est ni une victoire ni une défaite, mais un moment pour élire un président", a-t-il dit, dans une allocution télévisée. Il a par ailleurs appelé le gouvernement à unir les Libanais et à demander à l’armée de préserver la paix civile.

Il a également demandé au chef du Parlement Nabih Berry de mener "des concertations de durée limitée pour se mettre d’accord sur un président qui unisse et protège le pays".

Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban-Sud dans la dernière heure, selon notre correspondant Mountasser Abdallah :

-La localité de Jouaya (caza de Tyr) a été ciblée par deux attaques.

-Une personne a été tuée et trois blessées dans une attaque sur Zaoutar (Nabatiyé). Une attaque précédente sur Nabatiyé a tué une femme.

-Khiam (Marjeyoun) a été visée par au moins trois missiles. Selon des habitants, trois personnes ont été tuées par les attaques sur Khiam aujourd'hui.

-Le quartier de Haret Kharayeb à Tyr a été ciblé, pour la première fois depuis le début du conflit.

Photo Mohammad Yassine

🔴 Une frappe israélienne a visé le quartier de Lailaki, dans la banlieue sud de Beyrouth, rapporte notre journaliste Mohammad Yassine.

Le Haaretz indique également qu'une "attaque israélienne a été lancée sur la banlieue sud", sans plus de détails.

"Au petit matin, des hommes s’activent sur des périmètres encore fumants, marchant sur un tas de cendres. Autour de cratères béants d’où surgissent des lianes de fer à béton, des rangées d’immeuble défigurées menacent de s’écrouler. Centre névralgique du Hezbollah, la banlieue sud de Beyrouth, densément peuplée, se savait en première ligne. À 18h30 hier, une série de bombardements ont visé plusieurs centres de commandement du parti."

➡️ Retrouvez ici notre récit de la nuit meurtrière et historique que le Liban a vécue.

Le président iranien Masoud Pezeshkian affirme que les États-Unis "ne peuvent pas nier leur complicité" dans l'assassinat de Hassan Nasrallah, annoncent des médias d'Etat iraniens cités par Reuters.

“L’attentat qui a coûté la vie à Hassan Nasrallah a plongé le pays et la région dans une nouvelle phase de violence”, a déclaré l’ancien Premier ministre Saad Hariri dans un communiqué. Il a par ailleurs présenté ses condoléances aux proches du chef du Hezbollah. “Le Liban doit rester notre priorité”, a-t-il ajouté.

Hachem Safieddine à Khiam, au Liban-Sud, en août 2017, lors de la 11e commémoration de la guerre de 2006 avec Israël. Mahmoud Zayyat/AFP

Hachem Safieddine, chef du Conseil exécutif du Hezbollah, "n'était pas présent au quartier général du parti" lorsqu'il a été frappé par une série de frappes aériennes la nuit dernière, selon trois hauts responsables israéliens cités par le New York Times, et une source proche du Hezbollah citée par Reuters.

Les responsables israéliens ont déclaré au journal américain qu'ils croyaient que le dignitaire chiite pourrait bientôt être annoncé comme le nouveau secrétaire général du parti.

➡️ Retrouvez ici notre éclairage sur le numéro 2 du Hezbollah.

L’ancien président de la République libanais Michel Aoun a présenté ses condoléances à la famille de Hassan Nasrallah, ainsi qu’à la "résistance" du Hezbollah, dans une publication sur X.

"Le Liban a perdu un leader exceptionnel qui a dirigé la résistance nationale vers la victoire et la libération (…) Les dangers auxquels le pays fait face avec les agressions israéliennes continues exigent une solidarité nationale", a-t-il ajouté.

⚡ "L'élimination de Nasrallah est l'une des actions les plus importantes de l'histoire d'Israël, et nous ne nous arrêterons pas", a prévenu le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, cité par la radio de l'armée israélienne, sur X.

Le mouvement houthi au Yémen a pleuré samedi la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, son allié dans une alliance soutenue par l'Iran et opposée à Israël, tué lors d'une frappe aérienne israélienne à Beyrouth, vendredi soir.

"La résistance ne sera pas brisée, et l'esprit jihadiste des frères moudjahidines au Liban et sur tous les fronts de soutien se renforcera et grandira", a déclaré le groupe dans un communiqué cité par Reuters.

⚡ Le Liban est devenu "la nouvelle cible de la politique de génocide, occupation et invasion" d'Israël, affirme le président turc Recep Tayyip Erdogan cité par Reuters.

Le président turc a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU et d'autres organes à "stopper Israël". Dans un message publié sur X, sans nommer Hassan Nasrallah, M. Erdogan a déclaré que la Turquie se tenait aux côtés du peuple et du gouvernement libanais et a présenté ses condoléances aux personnes tuées dans les frappes israéliennes, tout en déclarant que le monde musulman devrait adopter une position plus "déterminée".

La situation au Liban-Sud cet après-midi, selon notre correspondant Mountasser Abdallah :

- Des frappes israéliennes ont visé des habitations à Henniyé et Mansouri, dans le caza de Tyr.

- Le Hezbollah a revendiqué une frappe contre la localité israélienne de Matzuva, dans le nord d'Israël. Le parti chiite a également attaqué Ma’alot à l’aide de 50 missiles.

- L’armée israélienne a visé des habitations à Khiam (Marjeyoun).

- Une frappe israélienne a visé une maison à Bayyada (Tyr).

La compagnie aérienne Iran Air a suspendu tous ses vols à destination de Beyrouth jusqu'à nouvel ordre, a déclaré le porte-parole de la compagnie aérienne aux médias locaux, dont l'agence de presse iranienne Tasnim citée par Reuters.

⚡ Un haut responsable des gardiens de la révolution iraniens, le général Abbas Nilforoushan, aurait été tué dans les attaques israéliennes à Beyrouth, indique Reuters en citant "des médias iraniens", sans préciser de quelle attaque il s'agit.

"Je suis blessé par la mort de Hassan Nasrallah. La cruauté d’Israël a gagné", lance Issam, habitant de Dekouané, scotché au journal télévisé juste après l’annonce de la mort du chef du Hezbollah. "Je me rappelle comment les Israéliens traitaient le Liban avant le Hezbollah. En 24h ils envahissent tout et ils pouvaient arriver jusqu’à Beyrouth", poursuit-il.

L'Iran a affirmé que la « ligne de Hassan Nasrallah se poursuivrait » en dépit de l'élimination la veille du chef du Hezbollah dans une frappe israélienne menée sur son QG dans la banlieue sud de Beyrouth. « La ligne glorieuse du chef de la résistance, Hassan Nasrallah, se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération de Qods (Jérusalem), si Dieu le veut », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un message publié sur X.

L'armée israélienne a interdit les rassemblements de plus de 1.000 personnes dans "plusieurs endroits" du centre d'Israël, a annoncé Daniel Hagari, porte-parole de l'institution. 

Au niveau de la frontière libano-syrienne, des habitants du Liban-Sud fuyant les frappes israéliennes "crient et deviennent hystériques" après l'annonce de la mort de Nasrallah, raconte Ali Bazzi, un jeune homme de 19 ans qui a fui Bint Jbeil avec son petit frère.

Zainab Hamiyé, étudiante en réalisation cinématographique à l'Université d'Etat de New York affirme de son côté qu'elle s'est précipitée vers un restaurant yéménite de l'autre côté de sa rue "pour crier". "Je ne vois pas comment le monde peut continuer à tourner après la mort du Sayyed. Et apparemment les autres Arabes pensent la même chose que moi. Le restaurant était rempli de Libanais, Syriens et Palestiniens, même de Pakistanais".

Elle souligne toutefois que "les gens sont mitigés, soit fâchés, soit soulagés qu'il ait été tué". 

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 10 juillet 1992, entouré de ses partisans durant la commémoration de Achoura dans la banlieue sud de Beyrouth. Oussam Ayoub/Archives L’OLJ/AFP

Aux commandes du parti depuis 1992, Hassan Nasrallah est un enfant de la guerre, dans tous les sens du terme. Ce samedi 28 septembre, le Hezbollah a officiellement annoncé sa mort.

Qui était le chef du parti chiite ? Retrouvez ici son portrait, écrit par Stéphanie Khoury. 

"Hassan Nasrallah et ses camarades ont rejoint la longue caravane des martyrs sur la route de la Palestine. J'adresse mes condoléances au Hezbollah et je rends hommage à la vie des civils innocents #Palestine #Liban", a écrit sur X le leader druze libanais Walid Joumblatt, accompagnant son message d'une photo de la mosquée du Dôme du Rocher, à Jérusalem.

À Riyad, en Arabie saoudite, une partie de la communauté libanaise poursuit sa journée "comme si de rien n'était". "Nous ne pouvons pas montrer que nous sommes tristes, sinon nous risquons d'être immédiatement incarcérés et accusés de complicité avec des terroristes. C'est le jour le plus dur de ma vie", confie Imad, un ingénieur mécanique de 50 ans.

Dans la communauté libanaise de Benin City, au Nigeria, les femmes sont vêtues de noir et les hommes pleurent. Les commerces ont été fermés. « Notre dos a été brisé », a déclaré à L'OLJ le propriétaire d'une chaîne de restaurants libanais, originaire de Aïnata, au Liban-Sud. Il a souhaité garder l'anonymat car « en Afrique, afficher son soutien au Hezbollah peut entraîner des sanctions immédiates ».

De l’Aéroport de Beyrouth notre journaliste Dany Moudallal fait état de scènes de désespoir après l’annonce par le Hezbollah de la mort de Hassan Nasrallah. De nombreux passagers attendant dans la salle d’embarquement pour un vol en direction de Bagdad ont crié et fondu en larmes. “Qu’est-ce qu’on va faire sans toi?”, ont lancé certains, tandis que d’autres disaient s’attendre à ce qu’il s’exprime dans la journée.

L’incrédulité se lit sur les visages et dans l’affairement des passagers. “Ce n’est pas possible, ce n’est pas vrai cette histoire !”, pouvait-on entendre alors que d’autres appelaient leurs proches pour confirmer les informations. Une ambiance de funérailles, rapporte notre journaliste, comme si les gens avaient perdu un membre de leur famille.

Les dirigeants israéliens savaient depuis des mois où se trouvait Hassan Nasrallah avant de décider de le frapper hier soir, selon trois hauts fonctionnaires israéliens cités par le New York Times. La décision de passer à l'acte a été prise parce qu'ils croyaient qu'il n'y avait qu'une courte fenêtre d'opportunité avant qu'il ne disparaisse dans un autre endroit, ont indiqué ces responsables.

Deux de ces responsables ont souligné que plus de 80 bombes avaient été larguées sur une période de plusieurs minutes pour le tuer. Ils n'ont pas confirmé le poids ou la marque des bombes.

Cette attaque a fait trembler Beyrouth et ses environs et provoqué l'effondrement de six immeubles résidentiels.

Selon des habitants de Beyrouth, des tirs sont entendus dans la capitale, notamment dans le quartier de Sanayeh.

"Les hommes pleurent, les femmes hurlent. On a l'impression que c'est le jour du Jugement dernier", affirme à L'Orient-Le Jour Sally Khoury, bénévole dans un centre accueillant les déplacés du Liban-Sud, installé à l'école publique René Moawad à Beyrouth.

Le Hamas a présenté ses condoléances au Hezbollah dans un communiqué, condamnant "l’attaque israélienne qui a touché des immeubles résidentiels de Haret Hreik" qu’il a qualifié "d’acte terroriste et de massacre". "L’occupation sioniste devra porter la responsabilité des répercussions dangereuses de ce crime sur la sécurité et la stabilité de la région", a déclaré le Hamas. "Nous réitérons notre soutien à nos frères du Hezbollah et à la résistance islamique au Liban", a encore dit la formation islamiste.

ECLAIRAGE : "Que va faire l'Iran ? C'est la question qui va déterminer la durée, la nature et l'issue de cette guerre" : Lisez l'éclairage de notre corédacteur en chef, Anthony Samrani, après l'annonce officielle, par le Hezbollah, de la mort de son leader, Hassan Nasrallah. 

Lorsque l'ancien chef du Hezbollah, Abbas Moussaoui "a été assassiné par Israël, on a cru que c'en était fini de la résistance, mais Allah a envoyé quelqu'un d'encore plus puissant : Hassan Nasrallah", a déclaré du Nigeria, un homme d'affaires libanais originaire du Sud, Ahmad Fawaz. "Qu'il repose en paix, et la même chose va également arriver maintenant", a-t-il lancé.

Dans Ghobeiri, quartier de la banlieue sud de Beyrouth, "des pleurs sont entendus dans toute la rue", selon des personnes encore présentes sur les lieux, malgré les frappes massives de la nuit dernière. Des hommes dans la rue crient le nom de Hassan Nasrallah.

Le chef du courant des Marada, Sleimane Frangié, candidat à la présidentielle soutenu par le Hezbollah, a écrit sur son compte X, après l'annonce de la mort de Hassan Nasrallah : "Le symbole est parti, la légende est née, et la résistance se poursuit".

"J'aurais préféré que ce soit moi et pas le Sayed, que ce soit toute ma famille, plutôt que lui", a déclaré à L'Orient Today Khadija Hammoud, de Aïtaroun au Liban-Sud, qui est actuellement déplacée à Aley, peu après l'annonce par le Hezbollah de la mort de Hassan Nasrallah.

Après l'annonce, la chaîne al-Manar diffuse des prières et ne retransmet plus en direct le suivi des frappes au Liban et dans la banlieue sud de Beyrouth. 

Dans un communiqué lu en direct sur la chaîne al-Manar, du Hezbollah, le parti a annoncé que "le maître de la résistance" Hassan Nasrallah "s'est déplacé aux côtés de son Seigneur en tant que grand martyr". "Il a rejoint la caravane des martyrs de Karbala" et "ses compagnons, les immortels martyrs dont il a dirigé la marche pendant trente ans, les menant de victoire en victoire", a ajouté le parti. 

Hassan Nasrallah, rappelle le Hezbollah, avait pris la tête du parti en 1992 et l'a mené à la "libération du Liban en 2000", avec la fin de l'occupation israélienne du Sud, la "victoire de 2006", la guerre de Juillet. 

"La direction du Hezbollah s'engage à poursuivre son jihad face à l'ennemi, en soutien à Gaza et à la Palestine, en défense du Liban", ajoute le communiqué. 

🔴 Le Hezbollah annonce officiellement la mort de son chef, Hassan Nasrallah.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a tenu une réunion "d'évaluation de la situation" au siège du ministère de la Défense, en compagnie du chef d'état-major de l'armée Herzl Halevi, du directeur du Mossad David Barnea et de hauts responsables de la sécurité.

Les autorités européennes recommandent aux compagnies aériennes d'éviter les espaces aériens du Liban et d'Israël en raison d'une « intensification des frappes aériennes et d'une dégradation de la situation sécuritaire », ont-elles annoncé.

La Commission européenne et l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) ont émis un bulletin « recommandant de ne pas opérer à l'intérieur des espaces aériens du Liban et d'Israël, à tous niveaux de vol », a fait savoir l'AESA. Elle juge que la situation dans ces deux pays a eu des répercussions « sur la sûreté de l'espace aérien ». Cette recommandation est à ce stade « valable jusqu'au 31 octobre » mais pourra être « revue, adaptée ou retirée en fonction de l'évaluation » de la situation. « L'AESA va continuer à suivre étroitement la situation en vue d'évaluer s'il y a une augmentation ou une décrue des risques pour les opérateurs d'appareils de l'UE, résultant de l'évolution de la menace », écrit-elle.

Le Premier ministre français Michel Barnier a qualifié samedi d'« extrêmement grave » la situation au Liban et affirmé « se préoccuper de la sécurité » des Français sur place.

La situation au Liban, touché par des frappes israéliennes massives, « reste extrêmement grave et je ne vais pas faire d'autres commentaires parce que ce n'est pas le lieu aujourd'hui », a affirmé le chef du gouvernement en marge d'un déplacement à Mâcon (centre). « Nous suivons ces situations tragiques et aussi nous nous préoccupons de la sécurité de nos compatriotes sur place », a-t-il ajouté.

Le leader de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, s'est auparavant dit sur le réseau social X « consterné par l'ampleur du massacre en cours au Liban ». Le Premier ministre israélien Benjamin « Netanyahu viole la souveraineté des États dans toute la région avec la complicité de l'Europe et des USA. Le génocide à Gaza se propage sans limite », a-t-il ajouté.

Des colis déchargés d’un avion sur le tarmac de l’Aéroport international de Beyrouth, le 24 juin 2024. Mohammad Yassine/L’Orient-Le Jour

L'armée israélienne a piraté la tour de contrôle de l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), menaçant un avion iranien qui devait y atterrir et a fait demi-tour, selon des informations rapportées par une source au sein du ministère des Transports citée par Reuters.

De quel vol s'agissait-il et où l'avion a-t-il fait demi tour ? Plus d'informations ici. 

Concernant les trois frappes entendues plus tôt dans la banlieue sud de Beyrouth : 

Selon des informations des médias libanais al-Jadeed et MTV, ces bombardements ont visé un bâtiment entre Haret Hreik et Chiyah, ainsi que l'ancienne route de Saïda. 

Selon notre correspondante dans la Békaa, une frappe ciblée à visé une camionnette sur l'autoroute de Zahlé, tuant son conducteur. 

Dans le Sud, des frappes aériennes ont visé Henniyé et Mansouri, dans le caza de Tyr.

Le Hezbollah a revendiqué deux nouvelles attaques de "riposte aux attaques israéliennes barbares sur des villes et villages civils". Ces frappes ont été menées sur deux positions civiles de la zone frontalière :

- Matzuva, à 3 km de la frontière face à Alma el-Chaab (Tyr), avec des roquettes.

- Ma'alot, à une dizaine de kilomètres de la Ligne bleue, face à Marwahine (Tyr), avec "50 roquettes".

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré qu'Israël « ne peut pas endommager la solide infrastructure du Hezbollah au Liban », à la suite de l'annonce faite par l'armée israélienne de l'assassinat du chef Hassan Nasrallah vendredi, dans une frappe monstre sur la banlieue sud de Beyrouth.

Le sort de la région « sera déterminé par les forces de la résistance, avec le Hezbollah en première ligne », a ajouté Khamenei, ajoutant que les forces de la résistance soutiennent le Hezbollah.

À Chtaura, dans la Békaa, une frappe de drone a visé, sans l'atteindre, une voiture, selon notre correspondante locale. 

Une frappe similaire avait eu lieu à Dahr el-Baïdar, sur la route de Damas, entre Beyrouth et la Békaa et la Syrie. Selon des informations des médias libanais, le conducteur a réchappé à ce tir. 

Au Liban-Sud, de nouvelles frappes ont visé ⁠Majdel Selm (Marjeyoun), ⁠la place centrale de Kfardounine (Bint Jbeil), Qadmous, au nord de Tyr, Aïta el-Chaab (Bint Jbeil), et Nabatiyé. À Nabatiyé et Kfardounine, plusieurs maisons ont été détruites. 

L'armée israélienne affirme avoir attaqué plus de 140 cibles du Hezbollah depuis hier soir, dont des dizaines de lance-roquettes et de bâtiments dans lesquels des armes étaient stockées, rapporte le Haaretz. L'armée israélienne avance que certaines des cibles attaquées étaient situées sous des immeubles résidentiels dans la région de Beyrouth.

D'après des informations de personnes se trouvant dans la banlieue sud, trois frappes ont à nouveau visé la zone.

Après les différentes frappes revendiquées par le Hezbollah sur le Nord israélien, le Haaretz a rapporté des dégâts occasionnés par des éclats de missiles intercepteurs à deux bâtiments de Nahariya ainsi qu'à un véhicule.

La voiture ciblée à Dahr el-Baïdar. Photo fournie par Sarah Abdallah

Une frappe israélienne a visé une voiture à Dahr el-Baïdar, localité située sur la route reliant Beyrouth à la Békaa et la Syrie et lieu de transit important.

De nouvelles frappes ont visé le Liban-Sud, selon notre correspondant : 

- Des avions de guerre israéliens ont pris pour cible Jabal Blat (Marjeyoun).

- Les tirs d'artillerie israéliens se poursuivent sur Chebaa (Hasbaya), visant cette fois un centre médical.

- Un raid israélien a ciblé la route reliant Hebbariyé et Chebaa, suivi d'un bombardement d'artillerie.

- Une frappe a visé la périphérie de Tayr Debba et Jouwaya (Tyr).

Carte Jaimee Lee Haddad

Une carte de la banlieue sud de Beyrouth identifiant, en rouge, les cibles de dizaines de frappes israéliennes. Celles entourées en jaune sont celles qui ont fait l'objet d'ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne, avant d'être bombardées. 

La Direction générale de la Défense civile a annoncé dans un communiqué la mort d'un de ses membres au cours d'une opération de secours dans la banlieue sud de Beyrouth la nuit dernière. Elle a également indiqué qu'un autre membre se trouvait dans un état critique. 

Ils ont été touchés dans une des frappes aériennes ciblant la zone, ce qui a fortement compliqué toutes les opérations de la Défense civile la nuit dernière, selon un communiqué.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a été transféré dans un lieu sûr à l'intérieur du pays, avec des mesures de sécurité renforcées, ont indiqué à Reuters deux responsables régionaux informés par Téhéran.

Les sources ont affirmé que l'Iran était en contact permanent avec le Hezbollah et d'autres de ses alliés régionaux pour déterminer la "prochaine étape après" qu'Israël a annoncé avoir tué Hassan Nasrallah.

Le Hezbollah a revendiqué, peu après midi, trois frappes successives sur des positions israéliennes : 

- Sur des soldats israéliens près du site "d'el-Sadah", avec des obus d'artillerie. 

- Sur le village de Sa'ar, avec une salve de roquettes. 

- Sur le village de Rosh Pinna, avec des roquettes également.

Ces deux dernières positions sont positionnées à une trentaine de kilomètres de la frontière. 

Le Conseil des ministres prévoit de tenir une réunion exceptionnelle ce soir à 19h30, au Grand sérail, a annoncé samedi le bureau du Premier ministre sortant Nagib Mikati

Une femme rencontrée dans le quartier de Mar Elias estime de son côté que l'annonce de la mort de Hassan Nasrallah "ne va rien changer", soulignant que de toute façon "rien n'est encore sorti du côté libanais sur sa mort". 

Une autre, réfugiée de Bchamoun chez sa sœur à Beyrouth, a indiqué "ne pas avoir peur que Nasrallah soit mort". "Comme il est venu, d'autres viendront après lui". Elle estime que la situation ne peut pas empirer. "C'est déjà trop gros, ça ne peut pas être pire". 

L'Iran est en contact avec le Hezbollah et ses autres alliés dans la région pour déterminer la "prochaine étape" après la mort de Hassan Nasrallah, selon des sources citées par l'agence Reuters.

Le porte-parole de l'armée israélienne a déclaré, selon Reuters : « Nos actions contre le Hezbollah ont empêché une attaque plus large ». « Nous nous concentrons sur l'élimination de la menace des armes stratégiques et l'élimination des hauts responsables terroristes. Nous nous concentrons aussi sur le fait de les éloigner de la frontière », a-t-il ajouté. « Il reste encore du chemin à parcourir, le Hezbollah a toujours la capacité de tirer sur Israël », a-t-il averti.

Dans le centre-ville de Beyrouth, Rissala, une femme déplacée de Bourj Brajné avec ses deux enfants, ne croit pas en la nouvelle que Hassan Nasrallah est mort, comme cela a été annoncé par l'armée israélien. "Non, il n'est pas mort, il représente tout pour nous", affirme-t-elle. 

Le parti islamique libanais de la Jamaa Islamiyaa a condamné les récentes frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth, les qualifiant de "génocide" contre des civils. Le parti a accusé Israël de "bombarder sans discernement des immeubles résidentiels, de les réduire en ruines et de tuer des femmes, des enfants et des personnes âgées". "Nous considérons que la guerre de génocide menée par l'ennemi sioniste contre la population civile a pour principal objectif de pousser la résistance à hisser le drapeau de la reddition et d'imposer ses conditions au Liban, tentant ainsi de compenser son scandale à Gaza", a déclaré la Jamaa Islamiya dans un communiqué, dans lequel elle n'a pas évoqué le sort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. 

Au cours des dernières heures, plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban-Sud, selon notre correspondant. Et notamment : 

- Le nord-est de Meis el-Jabal, Bariqa, Bint Jbeil, Adloun, la périphérie de Chebaa et une zone boisée près de Yaroun, ce qui a provoqué un incendie. 

- Une frappe de drone a également ciblé deux personnes qui circulaient à mobylette à Khiam, les blessant. 

Quelques informations biographiques sur Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah

Hassan Nasrallah est le chef du Hezbollah depuis 32 ans, après avoir succédé à Abbas Moussaoui, assassiné par Israël en 1992.

Sous la direction de Nasrallah, le Hezbollah, armé et financé par l'Iran, est devenu une puissante force militaire et politique, représentée au Parlement et au gouvernement libanais.

Au cours des douze derniers mois, Hassan Nasrallah a dirigé un « front de soutien » à la frontière sud du Liban, en solidarité avec son allié palestinien, le Hamas, à la suite de l'assaut que ce dernier a lancé contre Israël le 7 octobre 2023.

Israël affirme que le chef du Hezbollah a été tué lors d'une frappe aérienne sur la banlieue sud de Beyrouth vendredi après-midi. Le Hezbollah, lui, n’a toujours pas commenté.

La dernière fois que Nasrallah a été vu en public était lors d'une allocution télévisée le 19 septembre, après les explosions des bipeurs et des talkies-walkies du Hezbollah qui ont fait plus de 3 000 blessés et 37 morts. Ces incidents ont mis en évidence une faille de sécurité sans précédent et constitué les journées les plus meurtrières au Liban depuis le 8 octobre 2023.

Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

Des familles entières terrifiées ont été contraintes de fuir, en pleine nuit, leur maison de la banlieue sud de Beyrouth pilonnée par l'armée israélienne. 

L'Orient-Le Jour a rencontré quelques-uns de ces déplacés, dans d'autres quartiers de Beyrouth. Lisez ici leurs témoignages. 

Le "contact a été perdu" avec Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, depuis hier soir, a indiqué une source proche du parti à l'AFP.

Le commandant en chef de l'armée israélienne, Herzl Halevi, a mis en garde, après l'annonce que la frappe de hier avait bien permis d'éliminer Hassan Nasrallah : "A tous ceux qui menacent les citoyens israéliens, nous savons comment les atteindre".

L'armée israélienne a confirmé dans un communiqué avoir "éliminé Hassan Nasrallah", le chef du Hezbollah. 

Dans ce texte, publié notamment par le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee, ce dernier indique que la frappe de hier soir sur la banlieue sud de Beyrouth a également éliminé "le commandant du Front Sud du Hezbollah" et plusieurs autres commandants. 

Le texte affirme que ces assassinats ont eu lieu dans la frappe sur "le quartier général souterrain" du parti chiite, "situé sous un immeuble résidentiel" de la banlieue sud de Beyrouth. Ce bombardement "a été effectué alors que des dirigeants du Hezbollah se trouvaient" à cet endroit. Le communiqué affirme qu'"au cours de ses 32 années à la tête" du parti chiite, Nasrallah "a été responsable du meurtre d'innombrables citoyens et soldats israéliens" et de la planification d'attentats contre Israël "et dans le monde entier". L'armée israélienne "continuera de cibler" tous ceux qui commettent des "actes de terrorisme".

Le parti chiite n'a toujours pas fait de déclaration sur le sort de son chef, ni sur les frappes massives de la veille sur la banlieue sud de Beyrouth. 

Une des nombreuses frappes israéliennes qui a visé Chmestar, dans la région de Baalbeck-Hermel, depuis ce matin a fait au moins cinq morts, selon les informations de notre correspondante Sarah Abdallah. Une vidéo obtenue par des riverains montrent des secouristes du Comité sanitaire islamique (du Hezbollah) tenter de soulever une chape de béton afin de chercher des victimes.

"Alors que la panique et la peur atteignent des sommets, nous exprimons notre profonde gratitude à tous les premiers intervenants et aux nombreuses autres personnes qui ont agi dans des circonstances exceptionnellement difficiles et à leurs risques et périls", a écrit sur X la coordinatrice spéciale de l'ONU au Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert. 

Des centaines de secouristes sont toujours déployés, dans la banlieue sud de Beyrouth et les autres régions visées, à la recherche de victimes et de survivants. 

Ils ont vécu, depuis la semaine dernière, des journées d'horreur. Sally Abou AlJoud raconte leurs impressions ici. 

Un homme d'une cinquantaine d'années, également sur la place des Martyrs indique à notre journaliste Lyana Alameddine que les bombardements ressemblent « aux bombardements de l’invasion israélienne de Beyrouth en 1982 ». « Ils nous ont dit d’évacuer comme si on était des animaux. À chaque fois que l’on fuyait y avait un bombardement qui nous tombait dessus », explique cet homme qui dit être parti de chez lui à 2h30 du matin.

Interrogé sur le sort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, il déclare : « Ce n’est pas grave si le Sayyed (Nasrallah) est mort en martyr. Dieu le voulait ». « Israël n’a aucun respect. Nous allons les piétiner, nous serons victorieux », ajoute-t-il.

Plus de témoignages de déplacés de la banlieue sud :

Une famille syrienne habitant à Bir Hassan a trouvé refuge dans le centre-ville de Beyrouth. Assis sur des draps, les membres de la famille mangent des manakichs distribués par des volontaires. « On a fui vers 18h/18h30 (après la première frappe sur la banlieue sud) et depuis on est à la rue. On n’a rien pris avec nous », explique la mère de famille à notre journaliste. « On ne sait pas où on va dormir cette nuit », poursuit-elle.

Son mari, lui, est resté à la maison jusqu’à 4h du matin. « Ils frappaient. Tout le monde hurlait dans le quartier », raconte-t-il. « En juillet 2006 (lors de la guerre entre le Hezbollah et Israël), nous avons fui en Syrie. Mais les bombardements étaient pires que de 2006 », ajoute-t-il.

Des dizaines d'immeubles de la banlieue sud de Beyrouth, pilonnée sans relâche par l'aviation israélienne durant la nuit, se sont effondrés, a constaté un photographe de l'AFP. Certains immeubles continuaient de brûler samedi matin et de la fumée s'en dégageait, alors que les gravats obstruaient certaines rues, a-t-il ajouté.

Notre journaliste Lyana Alameddine est partie à la rencontre de personnes déplacées de la banlieue sud, dans les rues de Beyrouth.

Elle nous envoie ce témoignage d'une famille déplacée de Bour Brajné, qui se trouve actuellement près de Saïfi Village, quartier de luxe dans le centre-ville de Beyrouth. La famille a quitté sa maison vers 2h du matin et est depuis restée dans sa voiture. « Nous avons emmenés nos petits-enfants à Batroun, puis sommes revenus ici... Nous n'avons nulle part où aller », confie une des femmes présentes. « On a vu les frappes et cru qu'on allait mourir. On voyait tout, c'était un vrai génocide », affirme-t-elle, estimant que la frappe de « dix missiles » ayant visé Hassan Nasrallah était « plus violente que pendant la guerre de 2006 ». Les autres, dans la nuit, étaient plutôt « comme des tremblements de terre », ajoute-t-elle. « Il faut fuir, on ne retournera plus là-bas », lance encore cette femme, originaire du Sud, qui avoue son désemparement et dit n'avoir aucune affiliation politique. « Le prix de cette guerre est beaucoup trop cher ». Sa fille, qui vient de se marier, renchérit : « Ce qu'il s'est passé hier, c'est ce qu'on voyait sur nos écrans, de la situation à Gaza. Cette guerre doit se terminer ».

Le ministre libanais de la Santé, Firas Abiad, donnera une conférence de presse à 15h au ministère. Il y abordera les dernières informations disponibles sur les frappes de la nuit, le bilan des frappes de la nuit, ainsi que les services fournis aux personnes déplacées.

Un raid israélien vise le village de Adloun, au sud de Saïda, peu après 10h, selon notre correspondant

Le bilan exact de la nuit reste toujours incertain, alors que les secouristes sont toujours déployés sur le terrain afin de sortir les habitants des décombres et de transporter les blessés vers les hôpitaux. Selon un communiqué publié ce matin à 8 heures par la Défense civile, le déploiement des équipes de sauvetage hier soir et dans la nuit a pour l'heure permis d’identifier 38 victimes, réparties comme suit :

Première frappe sur la banlieue sud à 18h15 : 3 morts et 8 blessés

Baadarane, dans le Chouf : 3 morts et 5 blessés

Kfar Sir : 3 morts et 2 blessés, ainsi que 6 membres de la défense civils blessés

Chebaa : 9 morts, dont 2 enfants et une femme enceinte

Nabatiyé : 1 mort et 8 blessés

Tyr : 2 morts, une femme et sa fille

Jouaiya : 1 mort

Békaa : 14 morts, 6 blessés

Baalbeck : 2 morts

L’aviation israélienne a mené des raids peu avant 10h sur les villages de Sultaniyé (Bint Jbeil), Majdel Selm (Marjeyoun) et Sojod (Jezzine), selon notre correspondant au Liban-Sud

Les raids se poursuivent avec une grande intensité dans la Békaa nord, à Baalbeck-Hermel, et dans la Békaa centrale, selon notre correspondante. Les régions de Younine, Chaat, el-Hellaniyé, les hauteurs de Taraya, el-Khodr, Chmestar, Niha, Harabta, la ville de Hermel, el-Bzaliyé, Mazraat el-Dalil, Beit Chama, la ville de Baalbeck, Aïn Kafarzabad, Karak, Bouday, Riyak, Nabi Chit, Temnine el-Tahta, les hauteurs de Khreybé, Janta et Hazarta, ont été pilonnées cette dernière heure.

Un raid a également visé une nouvelle maison dans le village de Douris, à Baalbeck. 

L’armée israélienne a déclaré mobiliser trois bataillons de réserve du Commandement central, rapporte le Haaretz. Selon l'armée israélienne, citée également par Reuters, ces bataillons de réserve permettront de renforcer "les défenses de son commandement central", qui opère notamment en Cisjordanie occupée. Cette décision a été prise à l'approche des fêtes juives, période au cours de laquelle les tensions montent souvent à Jérusalem et en Cisjordanie. L'armée n'a pas fourni plus de détails. 

Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a exprimé dans un communiqué « sa vive inquiétude » suite aux frappes israéliennes dans la banlieue-sud de Beyrouth. Il a appelé « les ressortissants italiens à quitter le territoire libanais au plus tôt et à rester en contact avec leur ambassade au Liban ».

Selon notre correspondant au Liban-Sud, un raid israélien a ciblé une maison dans le village de Chebaa, caza de Hasbaya, peu après 9h

Dans un nouveau communiqué, le Hezbollah a revendiqué, peu après 9h30, le lancement d’une salve de missiles Fadi-3 sur l’aéroport et la base militaire de Ramat David, située à l'est de Haïfa.

L'armée israélienne a indiqué de son côté qu'un barrage de "cinq roquettes" a été lancé sur la vallée de Jezreel, dans la périphérie directe de Ramat David, ce qui avait déclenché les sirènes d'alerte à l'est de Haïfa. Certaines des roquettes ont été interceptées et cette frappe n'a pas fait de blessés, selon l'armée, citée dans les médias israéliens.

Photo fournie par Sarah Abdallah

De nouveaux raids visent la ville de Baalbeck depuis 9h30, selon notre correspondante dans la Békaa. 

Une maison a également été ciblée par l’aviation israélienne près du site de Nabi Youchaa, dans le village de Rasm el-Hadath, dans la Békaa nord, selon notre correspondante. Toujours dans cette région, une autre habitation a été visée dans le village de Douris

Photo AFP / ANWAR AMRO

En image

Scène de dévastation à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024, après la frappe israélienne qui ciblait le secrétaire général du Hezbollah. Le sort de ce dernier n'est toujours pas connu et le parti chiite n'a pas encore communiqué, ni sur son état, ni sur les frappes violentes de la nuit.

Un missile en provenance du Liban a été tiré sur le centre d'Israël et est tombé dans une zone ouverte, a déclaré l'armée israélienne, selon Reuters. L’armée israélienne a précisé qu'aucune sirène n'avait retenti et a ajouté que l'incident était en cours d'examen, sans fournir d'autres détails.

Selon la chaîne saoudienne al-Hadath qui cite l'armée israélienne, le chef de Hamas dans le sud de la Syrie, Ahmad Mohammad Fahed, a été tué en Syrie.

Selon notre correspondant au Liban-Sud, un raid israélien a visé le village de Teyr Debba, caza de Tyr, peu avant 9h

Une famille entière a été ensevelie sous les décombres d’une maison sur la route de Chmestar-Beit Salibi, dans la Békaa nord, selon notre correspondante

Selon notre correspondante dans la Békaa, plusieurs raids israéliens ce matin ont visé des régions de Baalbeck-Hermel : Younine, Chaat, el-Hellaniyé, les hauteurs de Taraya, el-Khodr, Chmestar, Nabha, Harabta, la ville de Hermel, el-Bzaliyé, Bouday, Mazraat el-Dalil et Beit Chama. Dans la Békaa ouest, une maison a été détruite à Machghara, et des missiles dirigés vers Sohmor, Lebbaya, Yohmor et Tilal Meydoun. Une maison a été complètement détruite à Riyak, dans la Békaa centrale.

La banlieue sud de Beyrouth ce matin, avec des colonnes de fumée s'élevant du lieu des frappes de la nuit. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

Retour en images sur les scènes de destruction et dévastation dans la banlieue sud de Beyrouth, après une nuit de frappes de grande violence. 

Retrouvez ici notre sélection de photos. 

Une rue de la banlieue sud de Beyrouth le 28 septembre 2024. Photo AFP / ANWAR AMRO

Si vous venez de nous rejoindre, retrouvez ici l'essentiel de ce qu'il faut savoir ce matin sur les développements des dernières heures et les frappes massives de la nuit sur la banlieue sud de Beyrouth. 

Selon une source municipale de Kfardebiane un bruit très fort a été entendu vers Bakiche, dans les hauteurs du Kesrouan, mais personne n’a encore pu confirmer s’il s’agissait bien d’un missile israélien jusque là.

La frappe sur la zone de Bhamdoun a été confirmée à Reuters par le député Mark Daou, qui représente cette région.

Après l'annonce faite par l'armée israélienne dans la matinée de l'interception de roquettes après des tirs en provenance du Liban, le Hezbollah a revendiqué une frappe sur le village de Kabri, situé à environ sept kilomètres de la frontière, avec une "salve de roquettes Fadi-2". 

Les sirènes d'alerte ont de nouveau retenti dans le Nord israélien et selon notre correspondant dans le Sud, une nouvelle salve de roquettes a été tirée du Liban-Sud vers Ie nord d’Israel vers 8h20, pour la deuxième fois ce matin. Les sirènes d’alarme ont retenti dans "des dizaines de villes" du nord d'Israël, selon le Haaretz.

Une frappe vue depuis Dahr el-Sawane, sur les hauteurs du Metn, le 28 septembre 2024. Photo Marie-Joe Sawaya / L'Orient-Le Jour

Selon le témoignage d'une personne présente sur les lieux, la région de Bhamdoun, sur les hauteurs à l'est de Beyrouth, a été visée par un raid israélien.

Il pourrait s'agir de la lourde détonation entendue à Beyrouth et dans la banlieue sud il y a peu. 

Vue sur des tirs de missiles depuis la région de Bécharré, au Liban-Nord. Photo Jaimee Lee Haddad

Selon des témoins et notre correspondant dans le Nord, Michel Hallak, des avions de chasse israéliens ont lancé plusieurs missiles à partir du Liban-Nord, vers la région du Hermel. Ces frappes ont provoqué des détonations dans le Nord.

Un bombardement israélien à Qasrnaba, dans la Békaa, le 28 septembre 2024. Photo fournie par notre correspondante Sarah Abdallah

Après l'annonce de l'armée israélienne concernant une nouvelle campagne de frappes sur la Békaa, des bombardements violents ont été rapportés dans toute la plaine, à Machghara, Chemstar, Taraya, qui a été frappée une dizaine de fois, Sefri, Tabchar, Bourday, Riyak, Karak, Dhour Zahlé, et Qasrnaba selon notre correspondante. 

⚡ Selon des témoins cités par Reuters, une nouvelle frappe a visé la banlieue sud de Beyrouth.

Peu avant la détonation, l'armée israélienne a annoncé "attaquer des cibles" du Hezbollah dans la Békaa.

⚡ Une énorme détonation a été entendue, notamment à Beyrouth, dans le Kesrouane et sur les hauteurs du Mont-Liban.

Au cours de la nuit, plusieurs séries de frappes ont été enregistrées, par vagues successives, selon notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah.

Vers 23h, une frappe avait déjà frappé Barakachit. Vers 23h30, des tirs de mitrailleuses israéliennes et de chars Merkava ont frappé les environs de Chebaa (Hasbaya), faisant au moins un blessé. Une frappe a visé au même moment Jabal Blat, dans le caza de Marjeyoun. Peu après, ce sont Zaouter et Deir Seryane, ainsi que la périphérie de Aaïchiyé qui ont été bombardés, ainsi que la périphérie de Salhani, celle de Marwahine et Ramiyé, Kfar Kila et Majdel Zoun, Aïtit, Mayfdoun, Berghoz, Maaraké, Blat et Jouwaya. Des tirs d'artillerie ont également visés Aïta el-Chaab.

Entre minuit et 1h, des frappes ont visé ces mêmes villages ainsi que Mahmoudiyé, la périphérie de Tyr au niveau de Bourj el-Chemali, Chabrikha, Abbassiyé, Aïn Baal et Samaaïyé.

Au Liban-Sud, à 7h30 du matin, des bombardements ont visé les environs de Nabatiyé et de Habouch. À 6h, c'étaient des maisons de Zaouter el-Charkiyé et Bazouriyé, dans les caza de Nabatiyé et Tyr, qui avaient été frappées. Peu avant, un raid aérien avait visé une habitation de Zebqine (Tyr). Et vers 4h du matin, des frappes ont ciblé des habitations de Haris et Baraachit.

Le ministère de la Santé a appelé les hôpitaux de Beyrouth et d'autres régions de « se préparer » à recevoir les patients des hôpitaux de la banlieue sud, qui vont être évacués. Les hôpitaux de Beyrouth, du Mont-Liban et des régions qui ne sont pas touchées par les frappes doivent « cesser de recevoir des can non-urgents jusqu'à la fin de la semaine prochaine », afin de permettre le transfert des patients des hôpitaux de la banlieue sud. 

Des frappes israéliennes ont toutefois visé ce matin la Békaa et la région de Baalbeck-Hermel, selon notre correspondante locale Sarah Abdallah. Un bombardement a visé le centre de Temnine el-Tahta, trois autres la plaine de Hadath-Baalbeck, Taraya et Chmestar. Les environs du Hermel restent lourdement bombardés jusqu'à maintenant.

Au cours de la nuit, les régions du Hermel, Baalbeck, Bouday, Chaat, Nabi Chit et Temnine, ainsi que d'autres localités, se sont transformées en « boules de feu » sous les frappes israéliennes, qui ont détruit des maisons et des fermes, selon notre correspondante. 

Depuis 5h ce matin, et deux énormes frappes proches de l'Aéroport international de Beyrouth, plus aucune attaque israélienne n'a été signalée sur la banlieue sud. 

De premières images des rues de la banlieue sud, tournées par des médias locaux, montrent des scènes de dévastation : des immeubles ont été complètement rasés, tandis que d'autres ont leurs façades défoncées ou noircies par des incendies, des pans de mur et des morceaux de béton au milieu des routes, des voitures détruites. Par endroits, des flammes s'échappent de certaines devantures ou appartements.

Les vues d'ensemble de la région montrent encore au moins une colonne de fumée.

حجم الدمار في الضاحية الجنوبية صباح اليوم السبت بعد سلسلة الغارات الإسرائيلية القوية pic.twitter.com/0oLfjAAnIC

— Lebanon Debate (@lebanondebate) September 28, 2024

Vue sur Beyrouth et la banlieue sud ce matin. Photo envoyée à L'OLJ

Un témoignage nous venant de Aaytat, village du caza de Aley surplombant Beyrouth : 

"Nous avons pu voir les premiers bombardements à 18 heures. Je pensais que l'on se souviendrait de genre de sentiment, puisque nous avons déjà vécu la guerre en 2006. Mais non, c'était tellement effrayant, et avoir un enfant en bas âge change tout. Le sentiment d'impuissance vous dévore", témoigne cette femme, qui a préféré rester anonyme. 

"La nuit a été très dure, je suis restée couchée à côté de mon bébé, j'avais tellement peur que je voulais juste qu'il soit à côté de moi. J'avais peur de m'endormir, je pensais que la prochaine frappe serait proche de nous. Je me suis souvenue du 4 août, de son intensité et de la façon dont nous y avons survécu". Après cette nuit, "nous nous sommes réveillés avec de la fumée partout. J'aimerais que cela s'arrête, nous ne pouvons plus vivre ainsi".

Des centaines de personnes, déplacées depuis cette nuit de la banlieue sud de Beyrouth, restent massées ce matin dans les alentours de la place des Martyrs, dans le centre-ville. 

Deux ordres d'évacuation ont été lancés dans la nuit, vers 23h puis vers 3h, aux habitants de certaines zones de la banlieue, notamment les quartiers de Laylaki, Hadath et Bourj Brajné. L'armée israélienne a frappé ces zones durant la nuit, mais également d'autres, comme Kafa'at, la région de Choueifate, plus au sud, Ghobeiri et Bir Hassan.

Des bâtiments en ruine après une frappe israélienne contre la banlieue sud de Beyrouth hier. Photo AFP

"Plus rien ne sera désormais comme avant. En bombardant avec cette intensité la banlieue sud, réduisant six bâtiments en cendres, ce qui pourrait faire des centaines de morts, Israël a fait le choix d’une guerre totale avec le Hezbollah", a écrit notre co-rédacteur en chef Anthony Samrani. 

Retrouvez ici l'intégralité de son article d'éclairage : "Israël accule le Hezbollah à la capitulation ou... la guerre totale"

L'armée israélienne, citée par Reuters, dit avoir détecté un tir de dix roquettes et en avoir intercepté certaines. 

De son côté, la « Résistance islamique en Irak », nébuleuse de milices pro-iraniennes, avait revendiqué vers 3h trois attaques de drone contre des positions israéliennes. La première a visé le Golan syrien occupé, la deuxième « une cible vitale dans le nord » d'Israël, et la troisième une « cible militaire » de la même région, selon trois communiqués distincts. 

Alors que le Hezbollah n'a plus revendiqué d'attaque depuis trois frappes, après 22h30, sur les villes de Karmiel, Safed et Sa'ar, les sirènes d'alarme ont retenti, peu avant 6h30, dans le nord d'Israël.

“Une salve de roquettes lourdes a été tirée depuis la frontière en direction du Nord israélien, tandis que les sirènes d'alerte retentissent dans les colonies situées à l'est de Safed”, rapporte al-Manar, la chaîne affiliée au Hezbollah.

Si vous venez de nous rejoindre, la nuit a été exceptionnellement violente dans la banlieue sud de Beyrouth, avec des dizaines de bombardements, suivant parfois des ordres d'évacuation lancés par l'armée israélienne. Nous ne savons pas encore combien de personnes ont été tuées ou blessées, et nous n'avons aucune information sur le sort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, visé dans une première série de bombardements violents vers 18h hier, alors que plusieurs médias israéliens rapportaient son décès.

Toute la nuit, tandis que la banlieue de Beyrouth était pilonnée, le Hezbollah n'a fait aucune déclaration et n'a revendiqué aucune attaque contre Israël.

Des dizaines de milliers de personnes ont, elles, quitté la banlieue et se sont réfugiées dans d'autres quartiers de Beyrouth.

Retrouvez ici tous les événements de la journée d'hier et de la nuit, suivis en direct 

Bonjour,

Le soleil se lève au-dessus de Beyrouth, enveloppée dans un épais nuage de fumée, après une nuit de bombardements israéliens sans relâche de la banlieue sud de Beyrouth.

Au-dessus de la banlieue, de larges panaches de fumée noire s'élèvent, alors que deux frappes massives ont visé, peu avant l'aube, les environs de l'Aéroport international de Beyrouth.