Des milliers de personnes, dont un grand nombre de membres du Hezbollah, ont été blessées, et au moins huit tuées, mardi à travers le Liban dans l'explosion simultanée de leurs bipeurs, attribuée par une source proche du parti chiite à un « piratage israélien ». Ces explosions sont survenues dans plusieurs places fortes du Hezbollah, soutenu par l'Iran, quelques heures après l'annonce par Israël qu'il étendait les objectifs de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza à sa frontière nord avec le Liban.
Le dernier bilan publié par le ministère libanais de la Santé, vers 18h45, faisait état de huit morts et de près de 2.750 blessés.
Les bipeurs qui ont explosé étaient le dernier modèle introduit par le Hezbollah au cours des derniers mois, ont indiqué, dans l'après-midi, trois sources sécuritaires à Reuters.
Voici quelques éléments d'analyse sur ce qui semble être une cyberattaque d'une ampleur sans précédent, par des experts militaires.
Dans un post sur le réseau social X, l'expert militaire et vétéran de guerre Elijah Magnier analyse le piratage, notamment en termes de préparation en amont.
1/ Intrusion technique : pour qu'Israël puisse intégrer un déclencheur explosif dans un lot de pagers, il lui aurait probablement fallu accéder à la chaîne d'approvisionnement de ces appareils. Les services de renseignement israéliens auraient donc infiltré le processus de production, ajoutant un composant explosif et un mécanisme de déclenchement à distance dans les pagers sans éveiller les soupçons.
2/ Recours à un tiers : l'implication d'un vendeur tiers pourrait être une couverture des services de renseignement ou d'un intermédiaire travaillant avec Israël et facilitant la distribution de ces dispositifs trafiqués au Hezbollah.
3/ Activation à distance : la mention d'une explosion implique un mécanisme de déclenchement à distance, éventuellement à l'aide d'une fréquence spécifique ou d'un signal codé qui active l'engin explosif à l'intérieur du récepteur. Cela nécessite à la fois une sophistication technique et un timing précis pour maximiser le nombre de victimes.
4/ Violation de la sécurité : cet incident révèle une faille importante dans les protocoles de sécurité du Hezbollah. Le fait que l'organisation n'ait pas détecté les pagers trafiqués avant leur distribution laisse penser qu'il y a une faille dans le contrôle de la chaîne d'approvisionnement et dans les mesures de sécurité internes.
Hanin Ghaddar, chercheuse au Washington Institute for Near East Policy, évoque, pour sa part, « une opération très vaste qui met en évidence un point important : le Hezbollah est complètement exposé aux capacités de renseignement et militaires israéliennes ».
« Les Israéliens peuvent faire ce qu'ils veulent des membres et du personnel du Hezbollah, à tout moment et en tout lieu, explique-t-elle à L'OLJ. S'il n'y a pas encore de décision de partir en guerre, cette attaque est un moyen de pression utilisé par les Israéliens pour pousser le Hezbollah à un accord qui renforce la sécurité israélienne. » « Le contexte actuel de tout cela concerne la prochaine étape de cette guerre : où sera la zone tampon ? Sera-t-elle dans le sud du Liban ou dans le nord d’Israël ? Les Israéliens souhaitent déplacer la zone tampon au Liban et veulent s'assurer que le Hezbollah comprenne leurs capacités ». « Nous ne sommes pas sûrs que si le Hezbollah considère (cette attaque) comme une provocation sérieuse et s'il fera fera quelque chose à ce sujet. Le temps nous le dira », conclut-elle.
Par ailleurs, le journaliste israélien Anshel Pfeffer, chroniqueur pour le Haaretz et correspondant en Israël du magazine The Economist a écrit, sur X, qu'un « Etat qui a les capacités de pirater le système de communication d'une organisation ennemie ne va pas révéler avoir ces capacités, uniquement pour blesser des combattants ennemis, sauf dans les cas de figure suivants :
1. Comme prélude à une opération de plus grande envergure ;
2. Pour empêcher une opération planifiée par l'organisation ennemie.
3. Parce que la capacité (qu'a cet Etat) et la vulnérabilité (de l'organisation ennemie) allait être exposée.
4. Parce qu'ils ont déjà de meilleures capacités.
5. Pour distraire d'un fiasco d'importance (politique ou lié aux services de renseignement).
6. Pour toutes ou plusieurs des raisons ci-dessus.
Heureusement qu’aucun d’entre eux n’était dans un avion. ( en vol ). Ceci dit, nous pleurons toujours les victimes du port, du 04 Aout.Le duo chiite ayant bloqué la justice et l’ayant empêchée de faire son travail. Nous sommes bloqués au 4 Août. Nos larmes sont encore présentes et n’ont pas séché. Ils demandent une solidarité « one way » ?uniquement? .En revanche, OUI, Nous pleurons les enfants et civils innocents morts/ blessés lors de cette attaque terroriste israélienne ( des pagers).c’est tout. Rentrez chez vous , dans vos maisons et laissez l’armée libanaise pacifier notre pays.
10 h 33, le 18 septembre 2024