Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati a assuré lundi que « le gouvernement se concentre sur la gestion de l'impact du conflit actuel au Liban-Sud et se prépare à toute éventualité ». Il s’exprimait au cours d'une réunion au Grand Sérail, à laquelle ont participé plusieurs ministres, des fonctionnaires et des acteurs-clés dans la gestion de crise, a indiqué son service de presse.
« Tous les ministères et institutions libanaises travaillent en coordination avec les organisations internationales et la société civile, en vue d'établir des mesures d'urgence pour faire face aux conditions difficiles que nous traversons actuellement », précise le communiqué. M. Mikati a ajouté que des efforts diplomatiques sont toujours en cours pour mettre un terme aux menaces israéliennes contre le Liban et obtenir un cessez-le-feu à Gaza.
Le Premier ministre sortant a également appelé à une réunion du cabinet mercredi à 9h30, afin de discuter de la situation d'urgence à laquelle doit faire face le gouvernement.
Renforcer les capacités de l'armée
Le gouvernement avait envoyé vendredi, par l'intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, une circulaire à toutes les missions diplomatiques libanaises à l'étranger, exposant sa vision de la stabilité au Liban-Sud, dix mois après le début des affrontements entre Israël et le Hezbollah. Celui-ci était entré en guerre le 8 octobre 2023 pour « soutenir » son allié palestinien à Gaza, le Hamas. La circulaire appelle à « renforcer la capacité des forces armées libanaises à maintenir la sécurité et la stabilité dans la région ».
Nagib Mikati a réitéré lundi l'engagement du gouvernement à l'égard de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, la qualifiant de « cruciale » pour le maintien de la stabilité au Liban-Sud. Adoptée le 11 août 2006, la résolution avait mis fin à la guerre de 33 jours entre le Hezbollah et Israël. Elle appelait au retrait parallèle des forces du Hezbollah et d'Israël derrière la ligne bleue, tout en déployant des troupes libanaises et des forces de maintien de la paix de l'ONU du côté libanais.
Il a aussi fait savoir que le Liban s'engageait activement auprès des partenaires internationaux pour assurer la poursuite des activités de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) et résoudre les problèmes liés à sa coopération avec l'armée libanaise.
Préparation aux situations d'urgence
Au cours de la réunion, M. Mikati, le ministre de l'Intérieur Bassam Maoulaoui et les mohafez ont assuré « veiller à ce que les cellules d'intervention d'urgence soient prêtes et que les lacunes en matière de préparatifs soient comblées » en cas d’un éventuel élargissement du conflit. Actuellement, plus de 100 000 personnes déplacées des zones frontalières sont hébergées dans les provinces de Nabatiyé et du Liban-Sud. Des dizaines de milliers de déplacés sont hébergés dans des écoles publiques.
Nasser Yassine, ministre de l'Environnement et chargé de la coordination du plan d’urgence du gouvernement, a mis en avant « les efforts déployés pour préparer des abris d'urgence, y compris des écoles, et répondre aux besoins logistiques ».
La réunion a aussi porté sur les dispositions financières à prendre pour « gérer les situations d'urgence potentielles, y compris l'utilisation des avances du Trésor et la coordination avec les organisations humanitaires internationales ».
100 millions de dollars
Le ministre sortant de l’Environnement et responsable du comité d’urgence du gouvernement Nasser Yassine a également assuré, dans l'après-midi, qu’une « simulation du plan d'urgence a été réalisée ». Intervenant lui aussi sur la chaîne al-Hurra, il a estimé que « 80 % des personnes déplacées se réfugieront dans des abris, dont la plupart sont des écoles publiques ».
« Il y a 1 399 écoles, en plus des instituts techniques, des maisons de jeunesse et des lycées agricoles pour héberger des centaines de milliers de citoyens, comme c'était le cas en 2006 », a-t-il affirmé. « Le ministère de l'Education, et tous les départements concernés travaillent à doter un certain nombre de ces centres de matelas, d'eau, d’infrastructures et de toilettes, afin qu'ils soient prêts à accueillir ce grand nombre de personnes déplacées », a poursuivi le ministre.
Tout en rappelant que le gouvernement a alloué des fonds aux situations d’urgences, le ministre a évoqué « trois scénarios sur lesquels travaille le comité d'urgence ». « Le premier scénario semblable à celui de 2006 est le pire (un million de déplacés) et nécessiterait plus de 100 millions de dollars. Dans le deuxième scénario, si 250 000 Libanais sont déplacés, le Liban a besoin de 50 millions de dollars, et dans le troisième scénario, qui est le scénario actuel, le gouvernement a besoin de 25 millions de dollars par mois pour venir en aide à 100 000 Libanais du Sud déplacés », a-t-il dit.
Pénurie de médicaments en vue
Toujours dans le cadre de la crise actuelle, une annonce très peu rassurante est venue de l'Association libanaise des importateurs de médicaments et de l'Association libanaise des fabricants de produits pharmaceutiques. Les deux organismes ont mis en garde contre le fait que les stocks stratégiques de médicaments au Liban suffiraient pour quatre mois et que les matières premières (en vue de la fabrication locale) le seraient pour six mois supplémentaires.
Pour les associations, les médicaments pour le cancer et les maladies chroniques restent prioritaires, et les stocks sont suffisants pour au moins trois mois.
Des préparatifs pour gérer d'éventuelles ruptures d'approvisionnement sont en place depuis octobre 2023. Le ministère de la Santé publique a notamment demandé aux fonctionnaires des douanes d'accélérer le dédouanement des médicaments et des matières premières pharmaceutiques afin d’éviter toute pénurie injustifiée, conclut le communiqué.
Impact sur le secteur du tourisme
Le tourisme, lui, est l’un des secteurs qui a été le plus touché par le conflit au Liban-Sud. Au cours d'une réunion séparée avec des représentants de la profession, le Premier ministre a évoqué « l'impact sévère du conflit en cours sur l'industrie du tourisme au Liban », qui est l'un des principaux secteurs d'activité du pays.
« Le secteur revendique des reports ou des réductions de taxes et de loyers, ainsi que des solutions à la crise de l'électricité qui affecte ses opérations », souligne le communiqué.
De son côté, le ministre sortant de l’Énergie Walid Fayad a informé M. Mikati des retards dans la conclusion d'un contrat avec l'Irak pour la fourniture d'électricité supplémentaire. Le contrat, crucial pour la fourniture de 600 mégawatts d'électricité, a été bloqué en raison des exigences légales du Parlement libanais.
La semaine dernière, Électricité du Liban (EDL) a annoncé qu'elle ne pourrait pas poursuivre ses activités au-delà du 17 août sans carburant. Le ministère de l’Énergie, lui, promet une solution « dans les 10 jours à deux semaines ».
Abou Haïdar rassure les consommateurs
Les bruits de bottes inquiètent également la population du point de vue de l’approvisionnement en denrées alimentaires, le Liban important près de 90 % de ses besoins. Le directeur général du ministère de l’Économie Mohammad Abou Haïdar a rassuré les consommateurs, affirmant que les stocks de nourriture sont suffisants pour trois à quatre mois. Il a ajouté que pour que l’importation reste possible, il faudrait que tous les passages maritimes restent ouverts.
Dans une interview à la chaîne al-Hurra, M. Abou Haïdar a estimé que tant que tous les passages maritimes sont ouverts, et avec les stocks existants, il n'y a pas besoin de se précipiter pour acheter des produits et les stocker chez soi. Il affirme avoir rencontré tous les importateurs de produits alimentaires et qu'une série de mesures ont été prises, notamment pour faciliter l'introduction de toutes les marchandises stockées sur les terrains portuaires afin d’éviter une répétition de ce qui s'était passé après l'explosion du 4 août 2020, avec la destruction de ce qui se trouvait dans l’enceinte du port, ainsi que la distribution des denrées alimentaires de manière équitable pour qu'elles soient disponibles dans toutes les régions.
On va supposer que les Israéliens sont des chiens enragés. Si vous leur march sur la queue il ne faut pas s’étonner de se retrouver en pièce. Si vous avez un brin d’intelligence et quelque soit vos sentiments envers ce chien il ne faut pas sciemment lui marcher sur la queue et venir pleurer ensuite une fois déchiquetés car la personne ne vous viendra en aide au contraire ils vous blâmeront pour votre bêtise ou votre lâcheté.
09 h 54, le 13 août 2024