Le gouvernement libanais sortant a envoyé vendredi, à travers le ministère des Affaires étrangères, une circulaire à toutes les missions diplomatiques libanaises de l’étranger dans laquelle il précise sa vision pour la stabilité au Liban-Sud, dix mois après le début des affrontements opposant Israël au Hezbollah, soutien du Hamas. La circulaire invite notamment au « renforcement de la capacité des forces armées libanaises à maintenir la sécurité et la stabilité dans la région ».
Ce document, présenté comme « une feuille de route » en trois étapes, commence par dresser le bilan de la situation. « La récente attaque israélienne visant un immeuble résidentiel dans la banlieue sud de Beyrouth illustre la violence de l’agression israélienne contre le Liban, peut-on y lire. Cette attaque constitue non seulement une escalade majeure dans une situation déjà précaire, mais elle représente aussi une violation grave des principes du droit international qui interdit de cibler des zones civiles densément peuplées avec des attaques indiscriminées ». Et d’ajouter : « Le gouvernement libanais est tout de même convaincu qu’une guerre totale peut être évitée. Pour atteindre son objectif de désescalade, le gouvernement libanais propose une approche séquentielle et progressive qui peut offrir une alternative au chaos actuel. »
Pour ce faire, le plan du gouvernement sortant prévoit dans une première étape l’arrêt des hostilités au même moment au Liban-Sud et à Gaza, conformément au souhait du Hezbollah et de l’Iran, qui lient les deux fronts dans le cadre de « l’unité des fronts de la résistance ». « Le gouvernement libanais estime qu’un cessez-le-feu à Gaza aura un impact immédiat pour apaiser les tensions au Liban-Sud et pourrait ouvrir la voie à une stabilité durable à long terme, dit le texte. Dans ce sens, le gouvernement libanais soutient l’accord de cessez-le-feu en trois phases proposé par le président Biden pour Gaza et appelle à sa mise en œuvre immédiate conformément à la résolution 2735 du Conseil de sécurité des Nations unies. »
« Pierre angulaire de la stabilité »
Ensuite, le gouvernement libanais réitère son appel à une « mise en œuvre complète et des deux côtés » de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée le 11 août 2006 pour mettre un terme à la guerre entre Israël et le Hezbollah. Qualifiée de « pierre angulaire de la stabilité et de la sécurité au sud du Liban », elle préconise notamment le retrait du parti chiite au nord du fleuve Litani, à 30 km de la frontière, au profit des forces armées libanaises et des Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Mais la résolution implique également la fin des violations israéliennes de la souveraineté libanaise, notamment l’arrêt des vols de reconnaissance.
Dans ce cadre, Beyrouth accuse dans le document Tel-Aviv de « violer sans arrêt les termes de la résolution 1701 depuis son adoption à travers les incursions dans l’espace aérien libanais et l’occupation de territoires libanais », en référence aux fermes de Chebaa contestées entre le Liban, la Syrie et Israël. Toujours dans la deuxième phase, la feuille de route appelle à une mobilisation internationale pour la reconstruction du Liban-Sud.
Pour la troisième phase, le texte précise que gouvernement libanais s’est engagé à « initier le processus de recrutement de soldats libanais supplémentaires » tout en ajoutant que la « mise en œuvre complète de cet engagement nécessitera le soutien et l’assistance de la communauté internationale ». Et d’ajouter : « Cette assistance peut se manifester sous diverses formes, y compris un soutien financier, une formation et une assistance technique pour garantir que le processus de recrutement soit mené de manière efficace. »
Au cours des cinq dernières années, les soldats de l’armée libanaise ont souffert des répercussions de la crise socio-économique et financière ayant touché le Liban. Pour surmonter ces difficultés, de nombreux pays ont soutenu la troupe par des dons matériels ou financiers, le dernier soutien en date remontant au 1ᵉʳ juillet dernier, lorsqu’une enveloppe de 20 millions de dollars avait été officiellement débloquée par le Qatar. Quelques semaines auparavant, le général Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise, effectuait une visite à Washington pour attirer des soutiens supplémentaires. En 2023, les États-Unis ont participé à un projet visant à fournir une aide financière aux soldats aux côtés de l’ONU.
Zai, zai zai ... c'est écrit dans le ciel...
13 h 40, le 12 août 2024