Le gouvernement libanais sortant a demandé, vendredi dernier, à l'armée de procéder « immédiatement » au transfert de produits chimiques stockés dans la centrale électrique de Zouk Mosbeh, dans le Kesrouan, et dont la présence suscite la peur des habitants de la région, vers un lieu « inhabité et sûr » en attendant leur évacuation correcte.
Selon une décision du cabinet dirigé par Nagib Mikati, et que L'Orient-Le Jour a pu consulter, le ministère de l'Énergie et Électricité du Liban (EDL) sont chargés « d'accélérer le processus d'emballage, du transport et d'évacuation des produits chimiques périmés » présents dans la centrale, par le biais d'un contrat de gré à gré avec une société privée et non via un appel d'offres. Le ministère de l'Énergie et EDL devraient, selon le cabinet, « se coordonner avec les ministères et départements concernés, en particulier le ministère de l'Environnement, pour lui fournir l'ensemble du dossier » lui permettant d'assurer une évacuation « respectueuse des normes environnementales ». « Afin de préserver la santé et la sécurité publiques, le commandement de l'armée est chargé de transférer immédiatement les matières dangereuses dans un lieu sûr et inhabité en attendant leur évacuation », ajoute la décision gouvernementale.
Samedi, rien n'indiquait que la décision avait été immédiatement mise en œuvre, et l'armée libanaise a déclaré à L'Orient-Le Jour que les ministères de l'Énergie et de l'Environnement sont seuls habilités à commenter l'affaire. Si le ministère de l'Environnement s'est contenté de nous référer jusqu'à présent à la décision du Conseil des ministres, celui de l'Énergie a réfuté toute responsabilité dans l'évacuation des produits chimiques, et affirmé que c'était à EDL de s'en charger. Le fournisseur public n'était pas immédiatement disponible pour s'exprimer sur la question.
Le 11 juin, le bureau de presse du Premier ministre sortant Nagib Mikati avait assuré que les produits chimiques stockés dans la centrale étaient « stables, bien stockés et régulièrement inspectés » et qu'ils ne menaçaient pas la sécurité ni la santé publique autour de la centrale. Toutefois, la décision prise trois jours plus tard par le cabinet mentionne que leur présence est « préoccupante ». Le service de presse du chef de l'Exécutif avait également rappelé que la responsabilité du transport de produits chimiques périmés tels que le « phosphate trisodique » et le « trioxosilicate disodique » incombait au producteur ou au propriétaire des déchets, à savoir le ministère de l'Énergie et EDL.
Depuis la double explosion au port de Beyrouth d'août 2020, due à un stockage non-sécurisé de plusieurs milliers de tonnes de nitrate d'ammonium, la question des produits chimiques est un sujet qui suscite des craintes au Liban. C'est dans ce cadre que les habitants des environs de la centrale électrique s'inquiètent particulièrement des substances dangereuses telles que l'acide chlorhydrique, qui est n'est pas inflammable en soi mais peut le devenir au contact d'autres produits. EDL avait préalablement affirmé disposer d'environ 350 kg d'acide chlorhydrique nécessaire au fonctionnement de la centrale, et garanti qu'ils étaient « stockés en toute sécurité dans un entrepôt aux normes, supervisé par l'armée libanaise et inspecté par les services de sécurité. »
Pour se débarrasser des produits chimiques périmés, EDL avait passé un contrat avec l'entreprise Tecmo S.A.L. pour l'emballage et le transport de ces matériaux vers l'étranger, mais ce transfert a été retardé en raison de la procédure d'approbation du ministère de l'Environnement, selon le fournisseur public d'électricité. Le ministre Yassine avait démenti toute responsabilité dans ce retard et son ministère avait indiqué qu'EDL devait éliminer les produits chimiques d'une manière respectueuse de l'environnement, conformément aux exigences légales. Si EDL souhaite exporter ces déchets pour les traiter à l'étranger, elle doit soumettre au ministère un dossier d'exportation accompagné des documents requis, avait ajouté le ministère.
Le 23 avril, la direction générale de la sécurité de l'État avait publié un document concernant une inspection effectuée le 26 mars dans la centrale, confirmant la présence de produits chimiques explosifs potentiellement dangereux. Les produits chimiques comme le « phosphate trisodique » et le « trioxosilicate disodique » avaient été déclarés non dangereux mais périmés. Ils avaient été empaquetés de manière à pouvoir être transportés, tandis que l'acide chlorhydrique avait été isolé dans un entrepôt spécifique, comme l'avait précisé EDL.
Si on pouvait évacuer en même temps tous ces incapables qui pourrissent notre vie et les transférer dans un lieu sûr, la prison par exemple. Ce sont des criminels qui se jouent de nous et peu leur importe notre vie ou notre santé tant que ça leur rapporte gros. Que le diable emporte tous ces corrompus qui ont terni l’image de notre beau pays, jadis démocratique avant la venue des mercenaires et des pseudos résistants pour nous anéantir moyennant dollars et pouvoir.
11 h 11, le 18 juin 2024