Les funérailles de Sally Skayki et Dalal Ezzeddine, toutes deux tuées jeudi soir dans une frappe israélienne, ont été organisées à Deir Kanoun el-Nahr (Tyr) par le mouvement Amal. L'attaque israélienne avait visé un bâtiment proche de celui où se trouvaient les deux victimes, et a blessé une vingtaine d'autres personnes.
Le cercueil de Sally Skayki, qui travaillait notamment comme secouriste pour l'association de secours du mouvement Amal, était enveloppé d'un drapeau du parti, tandis que celui de Dalal Ezzeddine était recouvert d'un drapeau libanais.
Au cours de la cérémonie, le député d'Amal, Ali Khreiss, a déclaré que son parti "est une résistance, dans laquelle certains tombent en martyrs pour le pays, contre un ennemi sioniste criminel qui ne connaît rien à l'humanité".
L'armée israélienne a annoncé la mort de huit soldats dans le sud de la bande de Gaza. Ces huit soldats "sont tombés au cours d'une activité opérationnelle dans le sud de la bande de Gaza", a indiqué l'armée dans un communiqué. Selon plusieurs médias israéliens, ces soldats ont été tués dans l'explosion de leur véhicule de transport de troupes près de la ville de Rafah, dans le sud du territoire palestinien.
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a accepté une invitation à se rendre au Pentagone, selon un communiqué publié par un porte-parole du Pentagone et repris par plusieurs médias israéliens, dont le Haaretz. Cette invitation a été faite au ministre israélien par son homologue américain Lloyd Austin lors d'un appel téléphonique en début de semaine. M. Gallant "se rendra bientôt aux États-Unis", a ajouté le porte-parole.
La frappe israélienne ciblée de ce matin, entre Bint Jbeil et Aïtaroun, a tué un combattant du Jihad islamique, a annoncé le groupe armé palestinien dans un communiqué. La victime est Mohammad Zouheir Khalil Jalbout, âgé de 45 ans. Il est « mort au Liban-Sud dans le cadre de la bataille du Déluge d'al-Aqsa », selon le texte, qui fait référence au nom de l'opération meurtrière du Hamas en Israël, le 7 octobre.
Des sources médicale et sécuritaire avaient confirmé dans la matinée que la victime était un Palestinien, et que l'autre personne se trouvant avec lui à bord de la moto, et qui a été blessée, est un Libanais. L'armée israélienne avait, elle, annoncé avoir éliminé un « membre du Hezbollah ».
La situation le long de la frontière entre le Liban et Israël :
- Le Hezbollah a revendiqué une nouvelle frappe de riposte à l'élimination de Taleb Abdallah, mardi soir à Jouwaya. Pour se venger de la mort de ce commandant, le parti a envoyé « un escadron de drones sur la base de Khirbet Ma'ar », qui abrite « le quartier général du bataillon d'artillerie de la brigade occidentale » de l'armée israélienne, et est situé face à Boustane, dans le caza de Tyr. Cette frappe a « détruit une partie de la base, a provoqué un incendie et tué et blessé » des militaires israéliens, selon le Hezbollah.
- Selon des habitants du Liban-Sud, l'armée israélienne a tiré des obus d'artillerie sur la périphérie de Jabal Blat et de Ras Naqoura (Tyr).
Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé un nouveau bilan de 37.296 morts depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien il y a plus de huit mois. Au moins 30 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 85.197 personnes avaient été blessées dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre le 7 octobre déclenchée par l'attaque du Hamas en Israël.
Des responsables américains ont déclaré à la chaîne CBS News qu'ils interprétaient les récentes frappes israéliennes sur le Liban, et surtout celles visant des cibles plus au nord de la frontière, comme une préparation de l'armée israélienne à un "assaut généralisé" sur le pays. Ces responsables, qui se sont exprimés sous le couvert de l'anonymat, ont déclaré qu'ils craignaient de plus en plus qu'Israël ne déclenche une guerre contre le Hezbollah qu'il ne pourrait pas terminer sans le soutien des États-Unis.
Selon un rapport de CBS publié hier soir, d'autres fonctionnaires américains affirment que leur appréhension se concentre sur le Hezbollah. Ils ont décrit au média américain un scénario dans lequel le volume des tirs de roquettes contre le nord d'Israël pourrait avoir des "conséquences inattendues" susceptibles de déclencher un effet domino d'escalades et de représailles conduisant à "une guerre involontaire".
Un haut responsable de l'administration Biden a déclaré jeudi à des journalistes en Italie : "La chose la plus importante à propos de la libération des otages et de l'accord de cessez-le-feu qui est actuellement sur la table est que, s'il est conclu, il peut avoir un impact dans le nord [d'Israël], ce qui nous donne l'occasion de mettre un terme à ce conflit".
Après la frappe ciblée sur une moto près de Bint Jbeil, qui a tué un Palestinien et blessé un Libanais, selon des sources sécuritaire et médicale, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne a indiqué sur X que cette attaque avait éliminé « un membre du Hezbollah ». Le porte-parole a également publié une vidéo supposée montrer cette frappe. Jusqu'à présent, le parti chiite n'a annoncé la mort d'aucun de ses combattants.
Le président de la municipalité de Wazzani (Hasbaya), Ahmad Mohammad, a affirmé à notre correspondant qu'un incendie qui s'est déclaré près de la localité suite à des tirs d'artillerie israéliens continue de faire rage. « Chaque fois qu'on éteint un incendie, le feu prend à un autre endroit à cause de l'artillerie israélienne ». « Certains foyers sont éloignés et ne peuvent pas être atteints, a-t-il encore déploré, nous regardons impuissants le feu dévorer nos terres et nos arbres ». Il a ajouté que la nuit dernière, un tir de mitrailleuse a blessé une femme syrienne, qui a été hospitalisée.
Des nouvelles du front entre le Hezbollah et l'armée israélienne :
- Le Hezbollah a revendiqué une nouvelle attaque, menée à 10h37 avec un « missile téléguidé », contre un rassemblement de soldats israéliens sur le site de « Hadab Yaroun », face à Yaroun dans le caza de Bint Jbeil. Selon le parti, cette attaque a fait « des morts et des blessés ».
- L'association de secouristes des Scouts de la mission islamique (affiliée au mouvement Amal) a affirmé avoir participé au transport de « victimes » dans des hôpitaux de la région, après la frappe de drone israélien sur une moto entre Aïtaroun et Bint Jbeil. Selon des sources médicale et sécuritaire, cette frappe a fait un mort, un Palestinien dont l'identité n'a pas encore été précisée, et un blessé.
- La périphérie de Deir Mimas (Marjayoun) est également visée par des tirs d'artillerie, qui ont provoqué un incendie, selon des habitants.
- Après la frappe revendiquée vers 10h par le Hezbollah contre la base de Meron, l'armée israélienne, citée par le Haaretz, a indiqué que deux obus sont tombés dans cette zone, sans faire de victimes ni de dégâts au niveau de la base.
En mer Rouge, les rebelles yéménites Houthis, alliés au Hamas, ont revendiqué ces derniers jours une série d'attaques contre des navires en mer Rouge ce qui a poussé Washington à "détruire" au Yémen sept radars nécessaires à ce type d'opérations.
La nuit avait été marquée, sur le front entre le Hezbollah et Israël, par plusieurs frappes, selon des sources sécuritaires :
- À 22h : l'artillerie israélienne a frappé Wadi el-Assafir, à Khiam (Marjayoun) avec cinq obus et une maison de Kfar Kila a été bombardée par un avion de chasse, sans faire de victimes.
- Le Hezbollah a revendiqué une frappe contre « une unité chargée de lancer des drones contre les villages et la population » libanais, à Metoula.
Le Hezbollah a de son côté revendiqué vers 10h une frappe menée plus tôt contre Meron (face à Rmeich, dans le caza de Bint Jbeil), où se trouve une des bases de contrôle aérien de l'armée israélienne, régulièrement visée par le parti chiite. Cette attaque, qui a mené selon le Hezbollah à la « destruction d'une partie de ses infrastructures et radars » a été menée en riposte à « l'assassinat commis par l'ennemi à Jouwaya », où Taleb Abdallah, un haut commandant du parti chiite, a été éliminé le 11 juin au soir.
La riposte à la mort de ce commandant de haut rang a été marquée par une importante série de frappes du Hezbollah. Retrouvez ici une carte reprenant les différentes positions ciblées par le Hezbollah dans sa réponse à l'élimination de Taleb Abdallah.
En plus de cette frappe de drone, la matinée au Liban-Sud a été marquée par :
- Des tirs d'obus incendiaires par l'armée israélienne, sur la périphérie d'Aïtaroun. Un incendie s'est déclaré dans la zone, selon des riverains.
- Des tirs d'artillerie sur les environs de Wazzani (Hasbaya).
- Des survols de drones israéliens de plusieurs régions du Liban-Sud, notamment Naqoura et Qana (Tyr), Kfar Remmane et Nabatiyé et la Békaa-Ouest, selon des riverains de ces différentes régions.
Selon ces sources, la victime de cette frappe est un Palestinien, tandis que la personne blessée est libanaise. Ils se trouvaient tous les deux sur la moto visée par la frappe.
⚡Au Liban-Sud, ce matin vers 10h, un drone israélien a frappé une moto qui circulait entre Bint Jbeil et Aïtaroun, tuant une personne et en blessant une autre, selon des témoins et des sources sécuritaire et médicale contactés par notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah. Des photos obtenues par L'Orient-Le Jour montrent notamment la carcasse carbonisée du deux-roues sur le bord d'une route.
À l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah (centre), des membres de la famille Hegazi ont pleuré la mort de Eyad, 10 ans, décédé selon eux de malnutrition. Des images montrent sa sœur tenant dans ses bras son corps très amaigri.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 8.000 enfants âgés de moins de cinq ans ont été soignés à Gaza pour malnutrition aiguë, "dont 1.600 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère". "Il y a déjà eu 32 décès attribués à la malnutrition, dont 28 parmi les enfants de moins de cinq ans", a déclaré mercredi le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Et hier, l'OMS s'est inquiétée de l'aggravation de la crise sanitaire en Cisjordanie occupée, où les restrictions, les violences et les attaques contre les infrastructures médicales compliquent l'accès aux soins.
À Gaza, la jetée temporaire américaine qui permet d'acheminer de l'aide humanitaire pour la population gazaouie par voie maritime va être retirée en prévision d'une mer agitée, a annoncé hier le Commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom). Cette jetée sera déplacée vers le port israélien d'Ashdod, en Israël. "La décision de déplacer temporairement la jetée n'est pas prise à la légère, mais elle est nécessaire" pour pouvoir "continuer à acheminer l'aide à l'avenir", a ajouté le Centcom, promettant qu'elle sera réinstallée "rapidement".
Premier soutien militaire d'Israël, Washington a installé cette jetée au large de Gaza face aux sévères restrictions imposées par Israël à l'acheminement terrestre de l'aide vers le territoire palestinien ravagé par les violences.
En marge du sommet du G7 en Italie, M. Biden a blâmé jeudi le Hamas. "J'ai soumis une proposition approuvée par le Conseil de sécurité, par le G7, par les Israéliens, et le principal obstacle à ce stade est le Hamas qui refuse de signer, même s'ils ont proposé quelque chose de similaire."
Selon un projet de déclaration, le G7 a appelé hier à ce que les agences de l'ONU, dont celle pour les réfugiés palestiniens Unrwa, puissent travailler sans entraves à Gaza.
M. Biden a présenté ce plan comme émanant d'Israël. Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu l'a jugé incomplet, réaffirmant la détermination de son gouvernement à poursuivre la guerre jusqu'à la défaite du Hamas et la libération de tous les otages. Le Hamas a, lui, transmis aux pays médiateurs une première réponse, qui selon une source proche des discussions, contient des "amendements" au plan, incluant "un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza". Des exigences qu'Israël a toujours rejetées.
Et les espoirs d'un cessez-le-feu à court terme à Gaza semblent douchés, les protagonistes campant sur leurs positions intangibles.
Le plan de trêve annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, principal allié d'Israël, est jusque-là resté lettre morte. Le plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza et de la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.
Ce matin, l'armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza. Aux premières heures de la journée, des témoins ont fait état à l'AFP de frappes israéliennes dans le territoire palestinien en proie à une crise humanitaire majeure avec une menace de famine et où 75% des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés selon l'ONU. Les brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont revendiqué des tirs de roquettes en territoire israélien, tout près de la bande de Gaza.
"Nous étions assis à la maison et nous mangions. Soudain la maison s'est effondrée sur nous", touchée par une frappe nocturne israélienne sur la ville de Gaza (nord), a raconté hier à l'AFP Anwar Harz. "Assez, assez de guerre et de destruction."
Bonjour !
Nous sommes au 253e jour de la guerre dans la bande de Gaza. Il s'agit également du 252e jour depuis l'ouverture d'un front au Liban-Sud entre le Hezbollah et l'armée israélienne.
Retrouvez ici notre couverture en direct du conflit et ses répercussions dans la région.
Le Liban est au bord du gouffre...
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