Le leader druze Walid Joumblatt, ex-chef du Parti socialiste progressiste, a estimé que la guerre à Gaza « n'en est qu'à ses débuts » , ainsi que ses répercussions notamment au Liban-Sud, espérant que les efforts de médiation du président de la Chambre, Nabih Berry, et de l'émissaire américain Amos Hochstein aboutiront.
S'exprimant mardi soir du Qatar, où il se trouve en visite, M. Joumblatt a déclaré que M. Berry déploie « d'importants efforts pour tenter de séparer la question de Gaza et du Liban, afin d'éviter davantage de destructions, de dévastations, de déplacements de population et d'assassinats au Liban-Sud ».
Le Hezbollah lie toute cessation des combats le long du front libanais à un arrêt de l'offensive israélienne à Gaza. Les affrontements à la frontière libanaise, ainsi que des éliminations ciblées plus loin dans le pays, ont fait depuis le 8 octobre 1 471 victimes, tués et blessés, dont 363 morts, selon le dernier bilan du ministère de la Santé. Walid Joumblatt a encore lancé, de l'ambassade libanaise à Doha que, selon lui, « la guerre n'en est qu'à ses débuts et se poursuivra jusqu'à la fin de l'année, peut-être au-delà, et même après les élections américaines », prévue le 5 novembre prochain. Il a ajouté que les chefs d'État, qu'il s'agisse du président américain et d'autres « ne se soucient pas de la Palestine et du Liban-Sud ». « Nous devons donc être solidaires et unis », a-t-il appelé, espérant que « les efforts de Nabih Berry et de l'émissaire Amos Hochstein aboutiront, dans la mesure du possible ».
M. Hochstein a préparé un plan de résolution des tensions entre le Liban et Israël, dont les grandes lignes comprennent la délimitation de la frontière terrestre, qui n'inclurait pas l'épineuse question des fermes de Chebaa, zone contestée entre le Liban, la Syrie et Israël, qui l'occupe. Le plan prévoit aussi une application en trois étapes de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans un premier temps, le Hezbollah comme Israël doivent revenir au statu quo d'avant le 7 octobre : la milice chiite doit se faire discrète dans la région au sud du Litani plutôt que de s'en retirer comme le prévoit le texte de l'ONU tandis que Tel-Aviv pourra continuer à mener quelques vols de reconnaissance.
La déclaration du chef druze n’est que de pure forme, fidèle à sa posture traditionnelle et de sa lecture des événements dans le marc du café. L’épisode sanglant de la guerre à Gaza et en moindre mesure au Liban sud, continuera comme il y a quarante ans quand Israël frappait les bases du Hezbollah dans la Beqaa. Et pour quelle raison tout cela cessera.
14 h 59, le 22 mai 2024