Plusieurs commerces appartenant à des Syriens fermés par les forces de sécurité libanaises

Les forces de sécurité libanaises ont intensifié leurs efforts pour réguler la présence des réfugiés syriens dans le pays, ce qui a entraîné la fermeture de plusieurs entreprises appartenant à des Syriens dans diverses régions du Liban, ont rapporté les correspondants de L’Orient-Le Jour au Liban-Nord Michel Hallak, au Liban-Sud Mountasser Abdallah et dans la Békaa Sarah Abdallah.

Cette mobilisation intervient dans un contexte marqué par un regain d’hostilité au sein de la population vis-à-vis des migrants et réfugiés syriens au Liban, après notamment l’assassinat courant avril d’un cadre politique des Forces libanaises Pascal Sleiman par un gang composé de ressortissants syriens. Depuis, les autorités ont lancé une série de mesures encadrant la présence des Syriens dans le pays ou ouvrant la possibilité d’expulser les migrants illégaux.

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Koura, Saïda, Baalbeck

Dans le caza de Koura, au Liban-Nord, la municipalité de Bziza a appelé dans un communiqué à faire fermer les commerces tenus par des réfugiés syriens en situation irrégulière. Selon le communiqué, cette action fait suite à une décision du président du conseil municipal de la localité de réglementer la présence des réfugiés syriens et de prendre les mesures nécessaires contre ceux qui séjournent illégalement. Une patrouille de la Sûreté générale dans le Nord a opéré une descente dans deux magasins du village – un salon de coiffure et un magasin de bonbons – répondant aux critères énoncés par la municipalité et en a scellé les accès à la cire rouge.

Dans le même caza, mais cette fois à Dahr el-Aïn, une patrouille de la Sûreté générale a fait irruption dans un salon de coiffure pour hommes appartenant aux ressortissants syriens A.S. et B.S. Au cours de la perquisition, une arme de calibre militaire a été trouvée à l’intérieur du salon. Les individus ont été arrêtés et l’arme a été saisie et transmise aux autorités judiciaires compétentes. En outre, des patrouilles des services de sécurité circulant dans le gouvernorat du Akkar ont fermé et mis sous scellés un magasin de bonbons dans la ville de Rahbé, arrêtant son propriétaire.

À Saïda, au Liban-Sud, les forces de sécurité ont arrêté sept Syriens dans un magasin de ferraille près du sérail de la ville. Ils sont accusés d’entrée illégale en territoire libanais et de travail clandestin. Cette action fait partie des mesures prises par la Direction générale de la Sûreté générale sur le dossier des réfugiés syriens au Liban. Sur saisine du procureur général du Sud, la boutique a été scellée à la cire rouge.

À Baalbeck, dans l’ouest de la Békaa, les patrouilles de la Sécurité de l’État ont fermé plusieurs magasins appartenant à des Syriens qui ne remplissent pas les conditions de séjour et d’entrée légale sur le territoire libanais. Plus de 14 magasins ont été fermés dans le seul caza de Baalbeck. Parallèlement, la Sûreté générale a fermé des magasins illégaux gérés par des ressortissants syriens sur saisine du ministère public de la Békaa.

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L’assassinat de Pascal Sleiman a suscité une réaction épidermique au sein d’une frange importante de la population libanaise dans un pays où la présence de réfugiés et de migrants syrien a nettement augmenté depuis 2011 et le début de la guerre en Syrie. Selon les chiffres officiels du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), 1,5 million de Syriens sont présents, dont 779 645 sont enregistrés auprès de l’organisme, sachant qu’en 2015, le gouvernement libanais avait suspendu l’enregistrement des réfugiés syriens auprès du HCR.

La semaine dernière, la commissaire européenne Ursula von der Leyen a annoncé lors de son passage à Beyrouth une aide d’un milliard d’euros pour soutenir la « stabilité socio-économique » du Liban. Cette annonce a été interprétée par une partie de l’opinion comme une tentative détournée d’encourager les autorités locales à maintenir les réfugiés syriens sur le territoire libanais, interprétation démentie par une source diplomatique occidentale à L’OLJ et, à plusieurs reprises, par le Premier ministre sortant Nagib Mikati.

Toujours est-il que la tension autour de cette question reste vive, comme en témoigne le fait que des centaines de personnes ont participé à une manifestation organisée par le Courant patriotique libre (aouniste) à Beyrouth jeudi pour demander le retour des « Syriens déplacés » dans leur pays.