Depuis le temps que cette république de poche tourne en rond, avec sa queue méridionale qui se fait rétamer par les Hébreux, voici enfin venu le nouveau hochet qui promet d’égayer le landerneau. Suivant quelle comptabilité épicière les vieux croûtons au pouvoir vont-ils se partager le milliard lâché par les angelots de l’Union européenne, en contrepartie d’un quadrillage efficace des réfugiés syriens ? Un partage du gâteau entre gâteux gâtés, qui menacent soudain de virer pitbulls.
L’histoire ne se répète jamais, dit-on, mais chez nous en tout cas, elle bégaie salement. Et c’est reparti pour un nouveau tour de piste. Vous avez aimé le refrain de l’implantation au Liban des réfugiés palestiniens ? Vous allez adorer le couplet qui l’enrichit d’une greffe durable de Syriens.
S’il y en a un qui piaffe d’impatience, naseaux aux quatre vents, c’est bien Mikou-le-renifleur, qui le premier a sniffé l’occase d’étoffer une fortune sur laquelle le soleil ne se couche jamais. Pour une fois que des Européens BCBG lui balancent du pognon sans même exiger des réformes, ça ne se refuse pas. Davantage doué pour les déclarations lénifiantes que pour la déclaration d’impôts, il s’apprête bien évidemment à fondre avant les autres sur le pactole. Diable ! Il y a bien des gens qui n’ont rien, pourquoi lui n’aurait pas tout ? Dans le fond, il ne fait que rétablir l’équilibre, et ce ne serait que justice.
Autre baron théoriquement repu mais qui a toujours un petit creux : Istiz Nabeuh. Mercredi prochain sera pour lui l’occasion de jouer à la puissance invitante au milieu des parlementeurs venus caqueter en séance plénière. Là, armé de son maillet autour duquel est entortillé un éternel chapelet de plaisance, il animera les mensonges des uns et des autres, tout en calculant avec la rapidité de l’éclair le nombre de nouveaux salaires dans la fonction publique qu’il pourra distribuer en pompant un max du milliard providentiel.
Autres personnages, autres calculs : d’abord le Basileus qui, lui, aimerait bien à la fois se débarrasser des Syriens et palper quelques biftons ; le Tondu de Meerab ensuite, qui continuera de brasser du vent à coups de conférences de presse tant que les réfugiés ne viennent pas s’ébrouer sur ses terres ; enfin le Sayyed Barbu, qui a contribué à vider la Syrie de ses Syriens et n’entend garder là-bas que ceux qui sont strictement chiito-compatibles.
De quoi regretter l’époque bénie de la nurserie Assad. Joyeux temps où des ministres qui ne savaient pas écrire pondaient des projets pour des députés qui ne savaient pas lire, à destination d’une population qui n’osait pas moufter.
Allez, on tire la chasse, on attend le flux et on n’en parle plus…
gabynasr@lorientlejour.com
"des ministres qui ne savaient pas écrire pondaient des projets pour des députés qui ne savaient pas lire"... malgré le nombre de docteurs parmi zeux... Dr. de ci ou aussi de ça
14 h 00, le 10 mai 2024