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Idées - LOrient Des Idees

Des fleurs en temps de guerre

Des fleurs en temps de guerre

Photo Tanya Traboulsi

« Quand ils torturent les fleurs, la Palestine saigne à Tokyo. »

Etel Adnan

Vivre à deux pas du précipice, marcher sur un fil, s’adapter à tout, y compris au pire, c’est notre quotidien au Liban. La vie culturelle ne fait pas exception. L’Orient des idées devait paraître le jeudi 18 avril, deux jours avant la Nuit des idées, dont la thématique choisie par l’Institut français du Liban, « Lignes de faille », résonne parfaitement avec la situation. Une journée entière de débats et de rencontres était prévue autour de chercheurs, intellectuels et artistes étrangers et libanais. Mais une semaine auparavant, le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné recommandait « aux Français de s’abstenir impérativement de se rendre dans les jours qui viennent en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens ». Cette consigne empêchait la venue des invités français à Beyrouth. L’évènement était donc reporté, ce supplément aussi. La Nuit des idées aura finalement lieu le mardi 14 mai dans un format réduit. Le programme est à retrouver dans nos pages. Quant à L’Orient des idées, soutenu par l’Institut, il est resté inchangé. Les textes prévus des contributeurs et intervenants (dont certains étaient initialement invités lors de la Nuit des idées) sont toujours publiés.

« Chaque génération se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse », disait Albert Camus lors de son discours de réception du prix Nobel en 1957. Près de soixante ans plus tard, le constat est similaire. Guerres, montée des nationalismes et des fanatismes religieux, dérèglement climatique, craintes face au développement de l’intelligence artificielle (IA), le monde va-t-il même plus mal qu’avant ? Qui pense encore à le refaire ? Ne pas le laisser s’effondrer, ne serait-ce pas le seul espoir qui nous reste ? À travers des sujets liés à l’écologie, l’IA ou le rapport aux images, L’Orient des idées tente d’élargir nos horizons. À quoi se raccrocher quand tout s’effondre ?

Est-ce que l’écoféminisme peut changer en profondeur nos sociétés ? L’IA, permettre de rééduquer notre regard ? La photographie, éveiller les consciences ? Faut-il continuer à chercher la beauté même lorsque le monde est en crise, comme le font les photographes Camille Seaman ou Tanya Traboulsi ? Toujours regarder le soleil, la mer, les fleurs ? Malgré les guerres, les massacres, les catastrophes climatiques, nombreux sont les chercheurs, intellectuels, artistes qui poursuivent leur travail, ouvrent des brèches, envisagent l’avenir, questionnent notre monde. Ils ne veulent pas le voir se fissurer, mais le faire encore tenir debout, voire se relever. Ces femmes et ces hommes plantent les prochaines graines qui feront pousser des fleurs.

« Quand ils torturent les fleurs, la Palestine saigne à Tokyo. » Etel AdnanVivre à deux pas du précipice, marcher sur un fil, s’adapter à tout, y compris au pire, c’est notre quotidien au Liban. La vie culturelle ne fait pas exception. L’Orient des idées devait paraître le jeudi 18 avril, deux jours avant la Nuit des idées, dont la thématique choisie par l’Institut...
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