Fransabank, Bank of Beirut, Byblos Bank, Bank Audi... Au moins huit banques ont été visées lundi par le collectif de déposants en colère Mouttahidoun ("Unis", en arabe) dans une mobilisation groupée à Beyrouth et dans d'autres régions du Liban, rapporte le collectif sur le réseau social X.
Les participants ont tagué les murs des banques en question, en rouge : "Voleurs", "Voyous", "Lâches", "Honte à vous pour l'éternité"... Devant la filiale de la BBAC (Bank of Beirut and Arab Countries), quelques protestataires ont bien tenté de forcer l'entrée de l'établissement, d'après les images d'une vidéo relayée par le collectif. Mais chaque mobilisation semblait se dérouler dans le calme, en présence de quelques agents de sécurité qui surveillaient les différents sit-in.
Pas seulement les banques
Quelques heures plus tard, le collectif a indiqué sur X que les déposants se sont dirigés vers le domicile de Nadim Kassar, président du Conseil d'administration de Fransabank, qui fait l'objet de poursuites judiciaires. L'habitation est située dans le quartier Jnah, au sud de Beyrouth. « Les gardiens ont menacés de tirer sur les déposants », a précisé le collectif.
Contacté par L'Orient-Le Jour, l'un des fondateurs de Mouttahidoun, Rami Ollaïk, indique que la mobilisation ne va pas se limiter aux banques. "Ils vont poursuivre en se rendant au domicile d'un directeur de banque", lance-t-il, refusant de préciser lequel.
"Pourquoi se mobiliser aujourd'hui ? Et pourquoi pas ? Ça arrive même trop tard !", s'indigne ensuite M. Ollaïk, qui affirme que le point de départ de la mobilisation de lundi est l'impasse judiciaire. "La justice détourne et falsifie les dossiers de certains déposants qui ont porté plainte, et qui demandent simplement un suivi de leur procédure. Pourquoi le leur refuse-t-on ?" dénonce-t-il, allant jusqu'à affirmer que "la justice ne vaut plus rien". En outre, les mobilisations "vont se répéter et aller crescendo", prévient Rami Ollaïk. "On doit briser la peur des gens, pour qu'ils se mobilisent en nombre", conclut-il.
Certains déposants, qui avaient employé la manière forte en 2022 pour récupérer leur épargne, attendent de comparaître devant la justice, mais le phénomène a fortement ralenti depuis deux ans. Une vague de braquages s'était multiplié à travers le Liban, au cours desquels des déposants, parfois armés, avaient fait irruption dans des agences bancaires pour réclamer la restitution de leurs propres fonds.
Le directeur de Fransabank habitant à Jnah ? Ca c'est une nouvelle... et sous la protection rapprochée de qui ?
21 h 14, le 15 avril 2024