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Société - Liban

Sit-in en série devant au moins huit banques à l'initiative de Mouttahidoun

"La justice détourne et falsifie les dossiers de déposants (...) elle ne vaut plus rien", s'indigne le fondateur du collectif, Rami Ollaïk.

Sit-in en série devant au moins huit banques à l'initiative de Mouttahidoun

Des protestataires taguant la devanture de Bank Beirut pendant la mobilisation à l'initiative du collectif Mouttahidoun, à Beyrouth, le 15 avril 2024. Photo X/@UnitedForLeb

Fransabank, Bank of Beirut, Byblos Bank, Bank Audi... Au moins huit banques ont été visées lundi par le collectif de déposants en colère Mouttahidoun ("Unis", en arabe) dans une mobilisation groupée à Beyrouth et dans d'autres régions du Liban, rapporte le collectif sur le réseau social X.

Les participants ont tagué les murs des banques en question, en rouge : "Voleurs", "Voyous", "Lâches", "Honte à vous pour l'éternité"... Devant la filiale de la BBAC (Bank of Beirut and Arab Countries), quelques protestataires ont bien tenté de forcer l'entrée de l'établissement, d'après les images d'une vidéo relayée par le collectif. Mais chaque mobilisation semblait se dérouler dans le calme, en présence de quelques agents de sécurité qui surveillaient les différents sit-in.

Pas seulement les banques

Quelques heures plus tard, le collectif a indiqué sur X que les déposants se sont dirigés vers le domicile de Nadim Kassar, président du Conseil d'administration de Fransabank, qui fait l'objet de poursuites judiciaires. L'habitation est située dans le quartier Jnah, au sud de Beyrouth. « Les gardiens ont menacés de tirer sur les déposants », a précisé le collectif.

Contacté par L'Orient-Le Jour, l'un des fondateurs de Mouttahidoun, Rami Ollaïk, indique que la mobilisation ne va pas se limiter aux banques. "Ils vont poursuivre en se rendant au domicile d'un directeur de banque", lance-t-il, refusant de préciser lequel.

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"Pourquoi se mobiliser aujourd'hui ? Et pourquoi pas ? Ça arrive même trop tard !", s'indigne ensuite M. Ollaïk, qui affirme que le point de départ de la mobilisation de lundi est l'impasse judiciaire. "La justice détourne et falsifie les dossiers de certains déposants qui ont porté plainte, et qui demandent simplement un suivi de leur procédure. Pourquoi le leur refuse-t-on ?" dénonce-t-il, allant jusqu'à affirmer que "la justice ne vaut plus rien". En outre, les mobilisations "vont se répéter et aller crescendo", prévient Rami Ollaïk. "On doit briser la peur des gens, pour qu'ils se mobilisent en nombre", conclut-il.

Certains déposants, qui avaient employé la manière forte en 2022 pour récupérer leur épargne, attendent de comparaître devant la justice, mais le phénomène a fortement ralenti depuis deux ans. Une vague de braquages s'était multiplié à travers le Liban, au cours desquels des déposants, parfois armés, avaient fait irruption dans des agences bancaires pour réclamer la restitution de leurs propres fonds.

Fransabank, Bank of Beirut, Byblos Bank, Bank Audi... Au moins huit banques ont été visées lundi par le collectif de déposants en colère Mouttahidoun ("Unis", en arabe) dans une mobilisation groupée à Beyrouth et dans d'autres régions du Liban, rapporte le collectif sur le réseau social X.Les participants ont tagué les murs des banques en question, en rouge : "Voleurs", "Voyous",...

commentaires (2)

Le directeur de Fransabank habitant à Jnah ? Ca c'est une nouvelle... et sous la protection rapprochée de qui ?

Ca va mieux en le disant

21 h 14, le 15 avril 2024

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Commentaires (2)

  • Le directeur de Fransabank habitant à Jnah ? Ca c'est une nouvelle... et sous la protection rapprochée de qui ?

    Ca va mieux en le disant

    21 h 14, le 15 avril 2024

  • Il n'y a plus de justice au Liban. Les citoyens sont demunis de leurs droits les plus elementaires. Les crapules bancaires ont corrompu les juges. Il faut maintenant supplier les crapules bancaires et leur signer des decharges pour avoir 300 $ ou seulement 150 $ de son propre argent ? Alors que c'est eux qui devraient supplier les epargnants de leur epargner la prison. Tfeeeeh.

    Michel Trad

    15 h 51, le 15 avril 2024

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