Gallant : La guerre serait « difficile » pour Israël, une « catastrophe » pour le Liban

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré mercredi qu’Israël « ne veut pas de guerre avec le Liban, mais doit prendre en compte cette éventualité ». S’exprimant à Haïfa, selon des propos rapportés par la presse israélienne, le ministre a affirmé que Tel-Aviv « se prépare pour tous les scénarios et menaces, qu’elles viennent de près ou de loin ». « La guerre serait difficile pour l’État d’Israël, mais une catastrophe pour le Liban et le Hezbollah », a-t-il lancé.Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a lui aussi pris la parole mercredi, affirmant que l’opération Déluge d’al-Aqsa (l’attaque lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre) « concerne l’existence ou l’annihilation » de l’État hébreu. « Le front de la résistance, au Yémen, au Liban et en Irak, subit des pressions mais poursuit son travail, sans quitter le terrain », a-t-il ajouté. « Nous remercions le front de soutien en Iran, qui fait face à de nombreuses menaces », a poursuivi Nasrallah, qui affirme que Téhéran « assume la responsabilité de ce que fait la résistance à Gaza, en Irak, au Liban et au Yémen ». Et d’ajouter : « Certains se focalisent sur l’ampleur des sacrifices consentis et ignorent tous les accomplissements de la résistance, afin de servir les intérêts de l’ennemi. Nous œuvrons à sortir victorieux de cette bataille. » Il s’agirait là d’une pique adressée, entre autres, au patriarche maronite Béchara Raï mais aussi des formations chrétiennes, qui critiquent la décision du Hezbollah de s’engager dans le conflit.

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Face aux déclarations incendiaires des deux côtés, les efforts diplomatiques pour éviter une guerre totale se poursuivent. Mardi soir, à l’issue d’une rencontre organisée à Paris, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken et son homologue français, Stéphane Séjourné, se sont exprimés sur le risque d’escalade régionale qui s’est accentué après les événements de ces derniers jours. « Nous coordonnons étroitement en ce qui concerne le Liban pour essayer d’empêcher toute extension du conflit dans ce pays et trouver une voie diplomatique pour aller de l’avant », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, qui s’est dit convaincu que « ni les Israéliens, ni le Hezbollah, ni le Liban, ni l’Iran ne veulent de ce conflit ». Interrogé sur la frappe israélienne de lundi ayant tué 7 membres du Corps des gardiens de la révolution islamique au consulat iranien à Damas, le ministre français a de son côté estimé que l’escalade régionale était « entièrement de la responsabilité d’un certain nombre d’acteurs se trouvant au nord d’Israël et en mer Rouge », sans jamais mentionner l’État hébreu.

Les observateurs de l’ONU « blessés par une mine »

En outre, un responsable judiciaire a déclaré mercredi à l’AFP que l’explosion ayant blessé samedi trois observateurs de l’ONU et leur traducteur dans le sud du Liban était due à une mine et non pas un bombardement israélien. « Les premiers résultats de l’enquête de l’armée libanaise ont révélé que les observateurs avaient été blessés par une mine », a-t-il indiqué. De son côté, l’armée israélienne a affirmé peu avant que l’explosion était liée à une charge précédemment placée dans le secteur par le Hezbollah. « Selon les informations dont dispose l’armée, l’explosion du 30 mars (...) s’est produite après qu’un véhicule de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) fut passé sur une charge précédemment posée dans le secteur par le Hezbollah », a indiqué sur son compte X l’armée de l’État hébreu, qui avait affirmé après l’incident ne pas avoir mené de frappes sur la région. Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul, a pour sa part assuré que malgré les défis, les Casques bleus « continuaient leurs patrouilles ».Sur le terrain, les combats entre Israël et le Hezbollah se sont poursuivis mercredi. Le matin, plus de quinze obus au phosphore blanc ont été tirés par Israël sur les villages de Ramiyé et Aïta el-Chaab, selon des sources sécuritaires citées par notre correspondant au Sud Mountasser Abdallah. Ces frappes semblent être une riposte à l’attaque menée la veille par la formation chiite contre le kibboutz de Gesher Haziv, dans la banlieue de la ville côtière de Nahariya, dans le nord d’Israël. Le village libanais de Kfar Kila a, lui aussi, été la cible à des tirs de mitrailleuses depuis des positions israéliennes à Metula. De son côté, le Hezbollah a revendiqué au moins cinq attaques contre Israël. Il a notamment annoncé avoir tiré des roquettes sur une « nouvelle position secrète de commandement derrière la caserne de Biranit », face au village libanais de Rmeich, ainsi que des sites militaires israéliens dans les fermes occupées de Chebaa.Les échanges de tirs ont coûté la vie à un combattant du Hezbollah. Il s’agit de Hassan Aloul, originaire du village de Saksakiyé, au Liban-Sud. Il n’était pas immédiatement possible de déterminer où il a été tué. Selon notre décompte, 267 membres du Hezbollah ont perdu la vie dans des frappes israéliennes en Syrie et au Liban depuis le 8 octobre. Un combattant du Jihad islamique, Mohammad Abdel Aziz al-Rantissi, âgé de 32 ans, a lui aussi été tué au Liban-Sud « au cours de la bataille du Déluge d’al-Aqsa, alors qu’il accomplissait son devoir de combattant », a annoncé mercredi le mouvement palestinien dans un communiqué.