La journée de lundi a marqué une claire escalade de la tension régionale, après plusieurs frappes imputées à Israël contre l'annexe consulaire de l'ambassade d'Iran à Damas. Ces frappes ont tué 13 personnes, dont sept gardiens de la révolution iraniens, notamment deux hauts gradés de la force al-Qods, Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi.
« L'ennemi israélien a lancé des frappes aériennes depuis le Golan syrien occupé, visant le consulat iranien à Damas », avait affirmé le ministère syrien de la Défense. Un journaliste de l'AFP a constaté que la section consulaire, jouxtant l'ambassade iranienne dans le quartier de Mazzé à Damas et abritant de nombreuses ambassades et des bâtiments des Nations unies, avait été entièrement détruite. « Tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur ont été tués ou blessés », avait poursuivi le ministère.
Le corps des gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, a annoncé que sept de ses membres avaient été tués dans le raid. Dans un communiqué, il a confirmé que deux hauts gradés de la force al-Qods, Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi, faisaient partie des victimes.
La force al-Qods est l'unité d'élite des gardiens qui intervient en dehors des frontières. Selon l'Observatoire syriens des droits de l'homme (OSDH), le général Zahedi était le « commandant de la force al-Qods pour la Syrie, le Liban et la Palestine ». Le Hezbollah a pour sa part annoncé dans un communiqué la mort de l'un de ses cadres, Hussein Rida Youssef, qui, selon notre correspondant Mountasser Abdallah, a été tué dans les frappes à Damas.
Israël, comme à l'accoutumée, n'a pas souhaité commenter ce raid. Mais l'Iran et le Hezbollah ont accusé l'Etat hébreu et menacé de représailles. Le président iranien Ebrahim Raïssi a affirmé mardi que les frappes imputées à Israël « ne resteraient pas sans réponse ». Parallèlement, Téhéran a annoncé avoir envoyé « un message important » aux Etats-Unis à la suite des frappes israéliennes, rapporte l'AFP. Ce message, dont la teneur n'a pas été divulguée, a été transmis à « un responsable de l'ambassade de Suisse », qui représente les intérêts américains en Iran, après sa convocation au ministère des Affaires étrangères, a fait savoir le chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian. Dans un autre message, la mission iranienne auprès des Nations unies a appelé à « une réunion urgente » du Conseil de sécurité afin de « condamner dans les termes les plus fermes possibles cet acte criminel injustifié et cette attaque terroriste perpétrés par le régime israélien ».
Le chef de la diplomatie syrienne, Fayçal Mokdad, a pour sa part affirmé que « les relations entre la Syrie et l'Iran « ne seront pas affectées » par ces frappes, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Dangereuse escalade
Cette attaque fait craindre une intensification des tensions entre Israël et ses ennemis dans la région, notamment l'Iran et le Hezbollah, sur fond de guerre à Gaza. Ces développements ont poussé le Liban officiel et plusieurs figures politiques libanaises proches du régime syrien et de l'Iran à réagir, alors que du côté des opposants au parti chiite, le silence prévaut jusque-là.
Le Hezbollah, allié de Téhéran et qui se bat contre Israël depuis le 8 octobre dernier, au lendemain du début de la guerre de Gaza, a averti mardi qu'Israël sera « puni ». « Ce crime ne passera pas sans que l'ennemi ne soit puni », a déclaré le parti chiite dans un communiqué, en invoquant une « vengeance » à venir.
Sur le plan gouvernemental, le ministère libanais des Affaires étrangères a condamné, dans un communiqué « l'agression israélienne contre le consulat iranien à Damas », soulignant que « cibler les représentations et missions diplomatiques constitue une violation du droit international (...) ». Le palais Bustros a ensuite estimé que « cette dangereuse escalade (...) menace indéniablement la paix et la sécurité régionales et internationales ».
Quant au président du Parlement Nabih Berry, il a adressé des missives aux dirigeants iraniens : « En mon nom et au nom du Parlement, nous condamnons et dénonçons l'agression israélienne qui a pris pour cible le consulat de la République islamique d'Iran dans la capitale syrienne, Damas », rapporte l'ANI. M. Berry a adressé ses missives au guide suprême iranien, Ali Khamenei, au président Ebrahim Raïssi et à son homologue, Mohammad Bagher Ghalibaf. Il a également présenté ses condoléances aux familles des victimes et au peuple iranien.
Sur le plan politique, le groupe parlementaire du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), allié du Hezbollah mais avec lequel les rapports se sont dernièrement refroidis, a condamné l'attaque et considéré qu'il s'agissait « d'un signe concernant la volonté du gouvernement Netanyahu d'entraîner la région dans une guerre élargie ». Il a appelé à « ne pas donner des prétextes » à Israël pour justifier ses actions, en « dissociant » le Liban de Gaza, dans une référence aux agissements de « l'axe de la résistance » mené par le Hezbollah.
Le chef des Marada Sleiman Frangié, lui aussi allié du Hezbollah et proche du président syrien Bachar el-Assad, a condamné sur le réseau X « l'agression israélienne » et estimé qu'elle constitue « une violation de toutes les lois et des immunités diplomatiques et internationales ».
كل الإستنكار والإدانة للاعتداء الإسرائيلي على القنصلية الإيرانية في دمشق والذي هو خرق لكل القوانين والحصانات الدبلوماسية الدولية.
— Sleiman Frangieh (@sleimanfrangieh) April 2, 2024
العزاء بالشهداء والشفاء للجرحى.
Le leader druze pro-régime syrien et ancien député et ministre Talal Arslane a pour sa part estimé que « si une attaque d'une quelconque partie contre une représentation diplomatique avait eu lieu dans le monde, on aurait remué ciel et terre et il y aurait eu des déclarations condamnant les atteintes aux immunités et aux lignes rouges ». « Mais lorsque l'ennemi sioniste commet un crime pareil et cible la représentation diplomatique iranienne en Syrie, le silence devient de mise et l'on considère qu'il s'agit d'un acte qui s'inscrit dans la guerre en cours », a-t-il dénoncé. « L'ennemi a voulu, à travers ce crime, outrepasser les lignes rouges et violer le droit international afin de montrer qu'il ne se soucie pas du monde entier », a conclu Talal Arslane.
Le leader druze Walid Joumblatt a présenté ses condoléances à l’Iran et condamné l'attaque affirmant qu'elle « constitue une violation du droit international et des règles de l’immunité diplomatique ».
Plusieurs Etats, notamment la Russie, la Chine mais aussi l'Arabie saoudite, ont condamné les frappes contre l'annexe consulaire iranienne à Damas.
Le parti Tawhid du leader druze Wi'am Wahab, proche du régime syrien et du Hezbollah, a pour sa part qualifié les frappes à Damas d' « agression flagrante contre le territoire syrien et d'atteinte claire aux lois internationales et à l'immunité diplomatique ». Dénonçant une attaque de « nazie », le parti a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de « réagir de manière efficace afin de dissuader l'occupation et ses leaders criminels pour qu'ils cessent leur offensive à Gaza et dans la région ».
LE DROLE ET LE RIDICULE COUPLES DE L,INCOMPETENCE N,HESITENT PAS DE SE REPRODUIRE SUR LA SCENE BOUFFONIQUE. LES SINGES EN IMITANT LES SIGNES DES ROIS SE PRENNENT POUR DES ROIS.
12 h 37, le 03 avril 2024