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Culture - Festival al-Bustan

Julie Fuchs, irrésistible, tout simplement

La soprano française de passage au Liban a conquis l’auditoire de l’auditorium Émile Boustani par sa voix, son interprétation et sa beauté. 

Julie Fuchs, irrésistible, tout simplement

La soprano Julie Fuchs accompagnée du pianiste Alphonse Cemin. Photo Joya Simon

Elle a le physique. Elle a la beauté, l’élégance, l’aisance, le talent et, bien sûr, la voix. Le récital de Julia Fuchs au Bustan le jeudi 14 mars était féerique. La soprano passait aisément du répertoire du lied à l’opéra avec une voix et un timbre éblouissants. Belle entrée avec deux mélodies d’Augusta Holmes, et l’on a pu remarquer son sens de la mise en scène, surtout cette façon de mettre en honneur la musicalité des trois mélodies de Gabriel Fauré qui ont suivi.

C’est avec un égal plaisir qu’on retrouve l’air de Le Secret à la fin du deuxième acte de Fairy Queen, masque (ou semi-opéra) en cinq actes et un prologue de Henry Purcell, avec une diction et une intonation d’une grande intelligence. Éloge de la voix dans son interprétation des trois chansons de Stephen Sondheim et de Joni Mitchell, notamment Both Sides Now, peut-être une des plus belles chansons des années 60, qui nous a enchantés par ses qualités de charme et son aisance. La voix apparaît ici d’une beauté unique pour ceux qui savent apprécier le timbre. On trouve chez Fuchs un legato parfait qui sert ces musiques. Avec elle, la facilité ne devient jamais vulgarité, et son interprétation témoigne toujours d’une sincérité évidente.

Julie Fuchs figure certainement parmi les personnalités lyriques les plus attachantes de notre époque. Avec l’air de Manon, c’était une étourdissante démonstration de bel canto virtuose où les fioritures participaient à l’effet de surprise les plus imaginatives. Discrétion, voluptés sonores, séduction, timbre opulent et souple, à la fois sensuelle, brillante, profonde, dans cette aria des Marronniers de Susanna, à la fin du IVe acte des Noces de Figaro de Mozart, où l’on a cru entendre la réincarnation de la voix d’Élisabeth Schwarzkopf (dans un récital) ou celle d’Irmgard Seefried. Et c’est celle de Montserrat Caballé, dans l’air d’Irène Sposa son disprezzata extrait de l’opéra Bajazet de Vivaldi. Julie Fuchs avait l’air blessée, outragée, et elle a réussi à nous surprendre par l’étendue de son timbre et son agilité sur le mot « speranza », avec une petite note sur la syllabe « za », due sans doute à son émotion, mais se reprenant la seconde fois avec des vocalises surprenantes, sans parler de son charme et de sa féminité irrésistible, sachant colorer la phrase mélodique de sa personnalité attirante. Dans surtout la Habanera de Carmen (Bizet), l’interprète de mélodies prend le pas sur la cantatrice d’opéra où elle triomphe avec son extrême féminité.

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Son grand complice de la soirée, c’était le sympathique Alphonse Cemin, pianiste accompagnateur, en qui on a reconnu des capacités expressives et qui a su s’adapter aux différents styles et genres. C’est Félicien Brut avec son accordéon qui a rejoint le duo sous le ciel de Beit Méry. 

Elle a le physique. Elle a la beauté, l’élégance, l’aisance, le talent et, bien sûr, la voix. Le récital de Julia Fuchs au Bustan le jeudi 14 mars était féerique. La soprano passait aisément du répertoire du lied à l’opéra avec une voix et un timbre éblouissants. Belle entrée avec deux mélodies d’Augusta Holmes, et l’on a pu remarquer son sens de la mise en scène, surtout...

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