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Lifestyle - Disparition

« The Irreverent Iris Apfel », starlette « gériatrique » irrévérencieuse et tellement drôle

« Osez être différents. Essayez de nouvelles choses. Ne vous laissez pas impressionner par l’âge et les nombres. » Tels furent les recettes de la longévité et du succès de cette icône de la mode, à 102 ans passés.

« The Irreverent Iris Apfel », starlette « gériatrique » irrévérencieuse et tellement drôle

Iris Apfel : de l'élégance et une joie de vivre. Photo tirée de son compte Instagram

29 août 1921 – 1er mars 2024. Samedi matin, le New York Times annonçait en une le décès d’Iris Apfel. Et pour cause, Iris c’est New York et New York c’est Iris. Un même esprit bouillonnant d’inventivité dans l’espace et le temps.

Jusqu’à son dernier souffle, Iris Apfel est demeurée l’icône indétrônable de la mode doublée d’une célèbre « socialité », une vraie mondaine de la haute société. Statut qu’elle a acquis par ses multiples talents innés cultivés tout naturellement et qui ont explosé lorsqu’elle a atteint ses 80 ans. Elle avait alors pris d’assaut l’univers des grandes et moins grandes griffes en associant l’inassociable pour en tirer un look d’une élégance étrange et outrancière, certes, mais d’une élégance qui n’appartenait qu’à elle. Car elle seule pouvait se permettre de marier un manteau en léopard avec un boa fuchsia s’ouvrant sur un pantalon large plissé, une blouse ample et toujours d’innombrables colliers, sans paraître ridicule. Elle seule pouvait souligner ses yeux de ses grandes lunettes noires contrastant avec ses cheveux courts blancs. Avec en option, un sourire qui dévoilait ses grandes dents, son appétit et sa joie de vivre.

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Son succès auprès des grands de la mode et des fans de toutes générations est bien expliqué par Harold Koda, curateur de l’exposition « Rara Avis », qui s’est tenue en 2005 au Costume Institution du Metropolitan Museum : « Pour s’habiller de cette façon, il faut avoir un sens visuel très éduqué. Il faut du courage. »

Honorée par les musées, les universités et la foule

Depuis, l’ascension d'Iris Apfel s’est faite en flèche, entre séduction et admiration, apparaissant dans des magazines et des campagnes publicitaires, devenant le sujet principal de chroniques et de blogs, invitée à des conférences et autres séminaires. L'Université du Texas l’a baptisée  sa « Guest Professor »  ; l'exposition du Met a voyagé dans d'autres musées et Iris attirait des milliers de personnes lors de ses apparitions publiques. Des foules se sont présentées pour ses dédicaces en librairie, après la publication en 2007 de Rare Bird of Fashion : The Irreverent Iris Apfel, un livre d’art sur sa garde-robe et ses bijoux par le photographe Eric Boman. Puis est sorti Iris, un documentaire d'Albert Maysles, inauguré au Festival du film de New York en 2014 et qui fut visionné par un public enthousiaste en Amérique et en Grande-Bretagne. La critique de cinéma Manohla Dargis du Times l'a qualifié de « rejet insistant du conformisme monoculturel » et d’«une délicieuse révélation sur la vie, l'amour, les lunettes affirmées, les bracelets de la taille de pneus de tricycle et l'art de faire la plus grande des entrées ». En 2016, Mme Apfel apparaît dans une publicité télévisée pour la voiture française DS 3. Elle collabore avec H&M et la start up Wise Wear, puis devient l'égérie de la marque australienne Blue Illusion. Un an plus tard, Mattel crée une poupée Barbie unique en son genre, à son image, et qui n'était pas à vendre.

En 2018, la top model alors presque centenaire publie Iris Apfel : Accidental Icon, un recueil autobiographique de réflexions, d'anecdotes et d'observations sur la vie et la mode. Incroyable mais vrai, à l'âge de 97 ans en 2019, elle signe un contrat de mannequinat avec l'agence mondiale IMG, confortant ainsi sa stature de top model, alors que les moins de 20 ans luttent à coup d’anorexie et autres souffrances pour se faire une place au soleil des podiums et des revues haut de gamme.

Excentrique Iris, qui faisait la une des magazines de mode. Photo tirée de son compte Instagram

Une « Accidental Icon »

Iris, née Barrel dans le Queen le 29 août 1921, est l’enfant unique de Samuel Barrel, propriétaire d'une entreprise de verre et de miroirs, et de son épouse d'origine russe, Sadye, propriétaire d'une boutique de mode. Adolescente, elle se rendait souvent en métro pour explorer Manhattan et Greenwich Village, le quartier des artistes dont elle est vite tombée amoureuse. Très jeune, elle aimait fréquenter les antiquaires et avait ainsi débuté une extraordinaire collection de bijoux du monde entier. Ses études d'histoire de l'art à l'Université de New York et d'art à l'Université du Wisconsin, suivies d’un stage chez l'architecte d'intérieur Elinor Johnson affinent son goût et son regard et lui permettent d’ouvrir sa propre entreprise de design.

En 1948, elle épousa Carl Apfel, un directeur publicitaire qui décède en 2015 à l'âge de 100 ans. Ils n’auront pas d’enfants mais ont fondé ensemble une maison de tissage, qui a notamment fourni la Maison-Blanche durant neuf mandats présidentiels de Harry Truman à Bill Clinton. Deux jours avant sa mort, elle publiait encore à ses 3 millions d’abonnés sur sa page Instagram le message suivant : « Dans les moitiés d’anniversaires j’ai 26 ans. En fait j’ai eu 102 ans et demi aujourd’hui. » Elle restera une référence de la mode, une icône qui n’avait pas peur de vieillir, bien au contraire. Et qui vieillissait bien.

29 août 1921 – 1er mars 2024. Samedi matin, le New York Times annonçait en une le décès d’Iris Apfel. Et pour cause, Iris c’est New York et New York c’est Iris. Un même esprit bouillonnant d’inventivité dans l’espace et le temps. Jusqu’à son dernier souffle, Iris Apfel est demeurée l’icône indétrônable de la mode doublée d’une célèbre « socialité »,...

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