Le monde est confronté à un défi majeur dans son parcours pour atteindre l’objectif de développement durable 2 (ODD2) des Nations unies, qui vise à éliminer la faim et toutes les formes de malnutrition d’ici à 2030. Cela est particulièrement avéré dans la zone MENA qui a connu ces dernières années une montée inquiétante de l’insécurité alimentaire.
Cela peut être imputé à une multitude de facteurs – les crises récentes à Gaza, au Soudan et au Yémen, conjuguées à des pressions prolongées dans d’autres pays comme la Syrie et l’Irak, sont très préoccupantes –, et une action immédiate est nécessaire pour surmonter ces défis et préserver les chaînes d’approvisionnement alimentaire.
Pour ce faire, nous devons accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et durables. Cela sera l’une des principales questions qui seront débattues lors de la 37e session de la Conférence ministérielle régionale de la FAO pour le Proche-Orient, qui se tiendra à Amman les 4 et 5 mars. Durant cette réunion biennale, les ministres des pays de la région se rréuniront pour évaluer la situation et créer un plan d’action pour l’avenir.
À la FAO, nous avons réaligné et recentré nos efforts pour aider les membres à accélérer la transformation requise. Nous avons adopté des stratégies opérationnelles agiles, soumis des données pertinentes, renforcé notre engagement et établi des partenariats transformateurs avec tous les acteurs-clés. La FAO, réformée et restructurée, est désormais mieux équipée, adaptée aux objectifs, et œuvre déjà dans le sens de cette transformation.
L’appropriation et le leadership des membres de la FAO ainsi que les efforts collectifs de tous sont cruciaux. Une vision, une prévoyance, des responsabilités et des processus de mise en application partagés sont nécessaires pour atteindre nos objectifs.
Les défis auxquels font face les systèmes agroalimentaires dans la région, et en dehors de la région, sont énormes et ne cessent de s’amplifier. Avec une population croissante et des ressources agricoles qui s’amenuisent, nous devons nous battre pour produire plus avec moins. La priorité serait d’établir des corridors alimentaires, qui devraient exploiter le potentiel de production, les chaînes de valeur régionales, le commerce intrarégional, le stockage et les systèmes de réserve. Nous devons préserver les chaînes d’approvisionnement et le commerce pour garantir la disponibilité, l’accessibilité et l’abordabilité des produits alimentaires pour tous.
La région est également confrontée à une grave pénurie d’eau et à des chocs climatiques. Par conséquent, nous devons accorder la priorité à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Les systèmes agroalimentaires sont des solutions fondées sur la science et les données. Nous devrons reconnaître les efforts déployés par l’Égypte et les Émirats arabes unis lors des COP27 et COP28 de la CCNUCC afin de faire évoluer l’agenda des systèmes agroalimentaires et de la sécurité alimentaire, ainsi que le nexus « alimentation–eau–énergie ».
En soutien à ce processus, la FAO a initié, lors de la COP27, le lancement de la feuille de route mondiale pour la réalisation du second objectif de développement durable (ODD) sans dépasser le seuil de 1,5° C. Cette feuille de route tend à démontrer que des actions climatiques accélérées peuvent transformer les systèmes agroalimentaires et contribuer à atteindre une alimentation saine et nutritive pour tous, tant aujourd’hui que demain.
Les membres de la FAO ont approuvé son cadre stratégique 2022-2031 fondé sur les quatre axes d’améliorations : une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure, ne laissant personne de côté. Ce cadre global nous donne l’occasion de jeter un large regard sur nos systèmes agroalimentaires, d’identifier les domaines à améliorer et de prendre les mesures adaptées. Ces membres bénéficient de l’expertise technique, de l’assistance et de l’appui de la FAO pour assurer une mise en œuvre efficace en soutien au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des ODD.
En appui à notre cadre stratégique, nous avons mis en place un certain nombre d’initiatives phares pour soutenir la transformation, telles que l’initiative « Main dans la main » qui soutient la mise en œuvre de programmes nationaux ambitieux pour accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires en éradiquant la pauvreté (ODD1), en mettant fin à la faim et à la malnutrition (ODD2), et en réduisant les inégalités (ODD10) ; et l’initiative « Un pays, un produit prioritaire » qui accompagne les pays dans le développement de chaînes de valeur alimentaires plus durables pour les produits agricoles spéciaux et l’amélioration des moyens de subsistance en milieu rural.
Les mesures proactives élaborées pour relever les défis de l’agriculture et de la sécurité alimentaire jouent, ici, un rôle crucial. Cela est important non seulement d’un point de vue social et économique, mais aussi pour le maintien de la paix et de la stabilité. Récemment, cette région a connu des troubles sociaux et politiques causés par le manque de sécurité alimentaire. Les conséquences de tels développements devraient, à elles seules, suffire pour accorder la priorité à la résolution de ce défi. Actuellement, plus de la moitié de la population de la région ne peut se permettre un régime alimentaire sain. Les gouvernements devraient œuvrer à améliorer l’accès à des régimes alimentaires sains et abordables pour leurs populations. La FAO continuera à soutenir ces efforts nationaux en servant, notamment, de plateforme professionnelle pour le dialogue et l’échange de connaissances.
Je voudrais souligner l’importance d’une transformation non seulement efficiente et efficace, mais aussi inclusive. Nous devons nous attaquer aux lacunes et aux inégalités structurelles et sociétales. Pour y parvenir, nous devons nous pencher sur le développement rural, l’autonomisation des femmes, la mobilisation des jeunes en tant qu’acteurs-clés des systèmes agroalimentaires, la promotion des entrepreneurs agricoles et des connaissances locales, et l’inclusion des communautés et des groupes marginalisés. Les agriculteurs doivent être au cœur de notre travail.
Il est temps de mobiliser tous les efforts pour transformer les systèmes agroalimentaires. Accordons la priorité aux ressources afin de garantir la sécurité alimentaire et une meilleure nutrition pour tous sans laisser personne de côté. La FAO est dévouée à cette noble quête.
Par Qu DONGYU, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Monsieur le directeur général de la FAO me pardonnera, mais j’ai rarement lu une prose aussi creuse, insipide, sans aucun intérêt sur le développement agricole qui est pourtant un sujet crucial. Enfiler les mots politiquement correct les uns à la suite des autres n’a jamais produit un discours pertinent et percutant. Il n’y a rien dans ce texte dont je me demande d’ailleurs s’il n’a pas été écrit par une IA générative…
06 h 59, le 03 mars 2024