L’enfant à l’hôpital

Malheureusement et malgré toutes les campagnes de prévention, les hôpitaux annoncent tous les ans et surtout durant certaines épidémies saisonnières une sursaturation du nombre de lits occupés par des nourrissons et des enfants atteints d’infections respiratoires dues surtout au VRS (virus respiratoire syncytial) ou au virus influenza, ainsi que d’infections gastro-intestinales diarrhéiques dues surtout au rotavirus. La prévention concernant tous les virus cités est actuellement possible grâce à la vaccination qui, au moins, rend ces deux pathologies pédiatriques beaucoup moins dangereuses qu’autrefois, avant la découverte de ces vaccins.

Le service de pédiatrie, réservé aux enfants, diffère des autres services hospitaliers, jouissant d’une ambiance où une affection particulière lie les petits enfants malades hospitalisés aux membres de l’équipe à toutes les échelles de responsabilité, formant ainsi une unité homogène de soins accordés aux enfants, au niveau du corps et de l’âme.

À partir de l’âge de six mois, le bébé commence à tendre les bras à l’appel de l’adulte qui lui est cher, se penchant vers lui, prouvant sa capacité à reconnaître en face de lui une personne (père ou mère ou une autre personne vivant au foyer) qu’il préfère, en qui il a confiance et qui lui procure de la sécurité.

Dans le deuxième semestre de vie, le bébé préfère être dans son propre environnement et s’y attache, aimant être entouré de ses parents, ses peluches et même de ses couleurs. Une fois sevré de son entourage, hospitalisé pour n’importe quelle raison, le bébé exprime une réaction parfois alarmante, exprimant son refus par des symptômes qui sont parfois aussi graves que ceux de la maladie initiale qui normalement doivent disparaître avec la guérison définitive. Alors que les perturbations psychologiques qui résultent de l’hospitalisation du nourrisson à cet âge peuvent durer plus longtemps, perturbant la relation parents-enfants, interférant sur l’appétit du bébé et son sommeil et surtout la « peur de l’étranger ». Il devient irrité et opposant.

Donald Winnicot, pédiatre et psychanalyste anglais décédé en 1971, a été le premier à parler de « l’enfant et le monde extérieur », et surtout Mélanie Klein, psychanalyste anglaise elle aussi, d’origine autrichienne, décédée en 1960, freudienne de concept, a bien décrit ce tableau sous le nom d’« hospitalisme », qu’il faut absolument éviter. Et au cas où le séjour hospitalier serait inévitable, il faut écourter sa durée et assurer au bébé durant son hospitalisation, outre la présence permanente au moins d’un de ses parents, celle de son jouet préféré, son doudou et surtout sa boîte à musique ou sonore. Il faut éviter aussi la présence de nouveaux visages durant les soins infirmiers parfois bien nombreux.

Et même s’il est à l’hôpital, l’enfant doit fêter son anniversaire, même simplement. Il doit pouvoir profiter d’une salle de jeux quand son état de santé lui permet de se divertir durant un moment dans la journée.

Assurons à nos enfants, là où ils se trouvent, à la maison, à la garderie, à l’école et même à l’hôpital, une ambiance de joie et de bonheur. « Les enfants sont joyeux quand le lieu est joyeux ». Françoise Dolto, Lorsque l’enfant paraît, éditions du Seuil, 1977.

Pédiatre

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