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Lifestyle - La mode

Tony Ward réveille le « Nombre d’or » et libère la géométrie dans l’espace

Plus de soixante-dix ans d’histoire, plus de vingt-cinq ans de maison, dix ans de défilés parisiens. Tony Ward enchaîne, ces dernières années, les anniversaires qui enracinent une griffe dans le paysage de la mode et la rendent incontournable. Sous le vocable du « Nombre d’or », sa collection haute couture printemps-été 2024 célèbre la perfection dans la diversité.

Tony Ward réveille le « Nombre d’or » et libère la géométrie dans l’espace

Tony Ward haute couture printemps-été 2024, « Nombre d'or ». Photo Tony WARD

De collection en collection, Tony Ward ne cesse d’interroger et creuser ad libitum la thématique de l’abstraction. Comment faire coïncider l’organique et le géométrique ? Le familier et l’inattendu ? La matière et l’ineffable ? Autant de questions que l’on voit se bousculer chaque saison, dans chaque nouvelle ligne, et qui trouvent le plus souvent leurs réponses dans le mouvement d’une arabesque, les plis complexes d’un origami ou simplement le jeu de la lumière dans la moire d’un tissu miroitant.

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Récipiendaire d’une tradition couturière fondée par son père, une transmission de 70 ans de style, d’inventions, de savoir-faire et de tours de main, il met son propre talent dans une dynamique poétique et s’offre le luxe de chercher son propre absolu. On l’a vu scruter les mouvements de la danse et traduire en couture d’ineffables arabesques. On l’a vu, fasciné par les mirages de la nature, s’intéresser à la macrophotographie et reproduire, entre drapés, broderies et superpositions, de surprenantes illusions optiques. Cette perfection de la nature, il la poursuit encore dans sa collection haute couture printemps-été 2024, sous le signe du « Nombre d’or ». « Une force naturelle plus forte que nous / Une équation sans réponse / Peu importe d'où l'on vient / Peu importe où l’on se trouve / Vous et moi, sommes les mêmes », annonce le manifeste.

Ce nombre qui façonne la beauté chaotique

Tony Ward, qui a fait ses débuts à Rome il y a plus de vingt-cinq ans, célèbre cette saison dix ans de défilés à Paris. C’est au Palais de Tokyo, dans le cadre de la semaine parisienne de la haute couture, qu’a eu lieu la présentation de la collection printemps-été 2024 de sa marque éponyme, sous l’intitulé « Nombre d’or ». « Cette collection est une ode à une force qui nous rassemble tous : le nombre d’or. Nous sommes faits des mêmes proportions basées sur une équation intemporelle. Avec chaque courbe et chaque ligne, nous rendons hommage à ce nombre qui façonne la beauté chaotique qui nous entoure. Des motifs géométriques traduits en broderies complexes, l'allure divine de la nature, des fils dansants reproduisant l'harmonie humaine, des explosions de formes unifiées en œuvres d'art tridimensionnelles, l'intersection de formes et de volumes différents, des manches édouardiennes affirmées, des couches de matières dépareillées…

Une collection tirée des mêmes proportions à l’esthétique distincte, une même identité aux couleurs différentes : feuille d'or, bleu électrique, rouge vif et lavande, le tout réuni sous un même toit », explique le créateur dans son manifeste. On retrouve immanquablement ce vert-éclair qui cingle sur fond sombre comme un aurore boréale, dont seul Ward a l’audace et le secret.

Un savoir-faire tridimensionnel innovant et un beau travail sur les tissus. Photo Tony WARD

Paysages futuristes et formes neuves

Des formes organiques, des spirales, des plissés flottent au plafond de la grande salle du Palais de Tokyo, animés par des jeux de lumière. Elles posent ainsi dans l’espace le paysage futuriste et intriguant qui va servir d’écosystème aux formes neuves d’une collection qui ose tout, dès lors qu’elle est protégée par la formule magique du nombre d’or sous le charme de laquelle il est presque impossible de se tromper.

« Des formes puissantes complétant les spirales organiques, un savoir-faire tridimensionnel innovant mêlant un travail intrigant sur les tissus  ; des robes ajustées à la silhouette mais aussi des volumes affirmés et des capes pour un effet théâtral ; des perles scintillantes qui captent la lumière en rythme, des transparences subtiles mais audacieuses, des fentes hautes, des corsets flatteurs sculptant la taille, des matières fluides qui jouent la brume, l’eau, la fumée, créent autour de la silhouette un effet visuel onirique. L’asymétrie joue l’harmonie des contraires et réconcilie les innombrables facettes d’une même identité, exprimée dans une robe avec toutes ses contradictions.

La palette n’a pas froid aux yeux. À la dualité naturelle du noir et blanc, s’ajoutent un rouge violent, un vert acide, un bleu vif. Des couleurs franches qui contribuent à révéler l’énigme, à la fois évidence et mystère, de la présence du géométrique dans l’organique.

« Tout est né d'une proportion », explique encore Tony Ward. Le nombre d'or représente pour le couturier le dénominateur commun entre des pièces complexes dont les formes sculpturales et les broderies subtiles ont nécessité plusieurs mois de travail. « Les détails des pièces sont différents, mais identiques. Vous et moi sommes identiques », martèle le couturier dans son manifeste. Une manière de célébrer au moyen du vêtement, à travers l’universalité du nombre d’or, la ressemblance dans la singularité, la perfection dans l’imperfection et l’identité ultime qu’est l’appartenance à l’humanité.

De collection en collection, Tony Ward ne cesse d’interroger et creuser ad libitum la thématique de l’abstraction. Comment faire coïncider l’organique et le géométrique ? Le familier et l’inattendu ? La matière et l’ineffable ? Autant de questions que l’on voit se bousculer chaque saison, dans chaque nouvelle ligne, et qui trouvent le plus souvent leurs réponses...

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