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Lifestyle - La Mode

Haute couture printemps-été 2024 : Zuhair Murad réimagine l’extravagance phénicienne

« Éblouissant ! » C’est le mot qui circulait sur toutes les lèvres à l’issue du défilé couture printemps-été 2024 du créateur Zuhair Murad, donné au Palais de Tokyo. Inspirée de l’art phénicien avec des accents Art déco, cette nouvelle ligne tout en broderies opulentes se distingue par son optimisme et sa décontraction.

Haute couture printemps-été 2024 : Zuhair Murad réimagine l’extravagance phénicienne

Zuhair Murad couture printemps-été 2024 ©Zuhair Murad

Capturant pour la prochaine saison douce l'esprit intemporel d’une civilisation inventive qui continue à inspirer et à émerveiller, Zuhair Murad rend hommage à l'amour des Phéniciens pour la mer. C’est une ode à la lumière, aux vagues, au vent, aux scintillements marins, à l’ambre douce des couchers de soleil méditerranéens. Une collection au long de laquelle le couturier libanais fusionne l'ancien et le moderne à travers une célébration éblouissante de l'héritage phénicien.

Créer du désir

Sans verser dans le phénicianisme nationaliste, courant qui a vu le jour sous le mandat français dans l’espoir d’offrir une même base historique aux différentes communautés du futur Grand Liban, Zuhair Murad choisit dans sa Phénicie imaginaire ce qui en fit le génie. Les Phéniciens, peuple d’artisans et de navigateurs commerçants, ont créé des produits d’exception, comme le pigment pourpre, et des outils, comme l’alphabet universel. Tout prête à croire que, malgré la mauvaise réputation qu’on faite les chroniqueurs grecs à ces concurrents farouches, leur contribution aux valeurs de leur époque a été cette intelligence de la diversité et ce sens de la synthèse qui se reflètent dans leur production. Aussi, les œuvres qu’ils nous laissent, entre mosaïques, sarcophages, bijoux, poterie, objets de culte ou du quotidien, se distinguent-elles par une fusion d’influences grecques, romaines, égyptiennes et autres dont résulte un style à part, à la fois différent et familier. Et, au fond, Zuhair Murad ne fait pas autre chose en créant à son tour, à travers cette collection, une brillante interprétation du vocabulaire plastique intemporel de l’Antiquité.

Zuhair Murad couture printemps-été 2024 ©Zuhair Murad

Exprimant le savoir-faire des Phéniciens, dont la principale vocation était d'explorer le monde et créer du désir, le créateur en dégage une puissante sensualité.

Des figures féminines fortes, des divinités telles Astarté, Elissa ou Tanit, prêtent leur rayonnement à sa ligne couture printemps-été 2024. Europe, princesse phénicienne, enlevée par Zeus métamorphosé en taureau et déposée sur le bord occidental de la Méditerranée, est présente elle aussi, personnage-pont entre les rives de la mer centrale. Maintenues par la mythologie dans une éternelle jeunesse, elles se réincarnent dans des silhouettes contemporaines, audacieuses, libres et rebelles.

La beauté comme acte de résistance

Omniprésents, le drapé, les pampilles gréco-romaines, les arabesques et les chaînes en cascade évoquent, sur des tissus précieux tels que le crêpe caddy, le chiffon, le lurex lamé, la charmeuse ou le satin, le mouvement de l’eau et les trésors des navires sillonnant les mers. Une robe longue kimono, en satin ivoire, s’orne sur les bords de cristaux à effets d’embruns. Des fourreaux, des capes et des tuniques délicates s’enrichissent de motifs puisés dans les mosaïques, en détails choisis ou panneaux opulents.

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Fluides, les coupes évoquent l’allégresse des vagues et la liberté des corps. Des broderies subtiles, des franges perlées, des bijoux audacieux incrustés de cristaux ajoutent une touche contemporaine à l’inspiration maîtresse et entourent les silhouettes d’une aura mystique.

Les incrustations métallisées capturent l'éclat du soleil sur la mer et empruntent sa délicatesse au verre irisé, matière découverte un matin, dit la légende, parmi les restes d’un grand feu nocturne sur les sables de Tyr. Cette fière cité insulaire, qui a tenu sept mois face au blocus d’Alexandre le Grand, préfigure pour le créateur le Liban contemporain où la beauté est acte de résistance.

Zuhair Murad couture printemps-été 2024 ©Zuhair Murad

La palette se décline en couleurs méditerranéennes et reflets métalliques. Elle rappelle, dans les rouges délavés, les crépuscules marins et le vin des amphores. Un vert profond évoque l’olive et son huile, richesse des plaines phéniciennes. Des notes miroitantes d’argent, de fer, de bronze et de cuivre saluent le savoir-faire joaillier d’un peuple connu pour son sens du luxe et son art de la tentation, principal argument du commerce.

Entre voiles et nudités, coupes fluides et fourreaux sculptant les courbes, la collection voyage à travers le temps en fendant l’écume et s’adresse à des femmes libres et conquérantes, conscientes de leur séduction, joueuses comme des sirènes, droites comme des figures de proue.

Depuis le lancement de son label à Beyrouth, en 1997, et son accueil, en 2012, par la chambre syndicale parisienne de la haute couture, en tant que membre invité, Zuhair Murad devient rapidement un pilier des tapis rouges et l’un des créateurs les plus influents de l’industrie de la mode. Il est réputé pour son utilisation de tissus somptueux et de broderies complexes, avec un sens particulier de l’opulence, du glamour et de la sophistication qui lui valent la fidélité inconditionnelle de nombreuses célébrités du cinéma et de la pop.

Capturant pour la prochaine saison douce l'esprit intemporel d’une civilisation inventive qui continue à inspirer et à émerveiller, Zuhair Murad rend hommage à l'amour des Phéniciens pour la mer. C’est une ode à la lumière, aux vagues, au vent, aux scintillements marins, à l’ambre douce des couchers de soleil méditerranéens. Une collection au long de laquelle le couturier libanais...

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