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Nos Lecteurs ont la Parole

Malades de l’après...

« Le secret et la rétention affective entraînent des dommages auxquels la nature en fin de compte répond par des maladies... Ce qui est insupportable, c’est la rétention personnelle. Tout se passe comme si l’humanité avait un droit irréfragable à connaître ce qu’il y a d’obscur, d’imparfait, de sot et de coupable en chacun, étant bien entendu que les choses qu’on dissimule par autodéfense sont presque toujours de cette sorte... Il paraît exister une sorte de conscience de l’humanité qui châtie de façon tangible quiconque n’abandonne pas en temps et lieu la fierté vertueuse de la maîtrise et de l’affirmation de soi-même et ne prononce pas l’aveu de son humanité faillible. » Extrait de C. G. Jung, La guérison psychologique, 2e édition, p. 37, Librairie de l’université. Genève 1970.

En 1937, le film de Frank Capra, Lost Horizon, a transmis aux spectateurs un atterrissage forcé au Tibet. Les passagers rencontrent les sommets enneigés et les guides qui les conduisent vers un espace inattendu, habité par la paix. C’est un parcours de rêve qui s’achève au Shangri-la. L’accueil chaleureux émane de la richesse des liens paisibles et de la seule recommandation du dalaï-lama pour un monde meilleur, « be good ».

« Le Shangri-la de James Hilton, c’est le chauffage central sans le matérialisme, le christianisme sans les curés ou le bouddhisme sans les mantras. L’idéal pourra paraître édulcoré, mais il parle aux optimistes de tous les pays : Roosevelt, Capra, bref l’Amérique, mais pas seulement. Le livre a beaucoup intéressé le Vatican au moment de sa sortie. Le comté de Zhongdian, au Yunnan, s’est rebaptisé Shangri La (Xianggelila) pour tenter de s’imposer comme l’unique véritable berceau du mythe. » Shangri-la ou le Tibet des fantasmes par Charlie Buffet, publié le 4 août 2006 dans le monde.fr, modifié le 12 octobre 2006.

Cependant rien ne bouge aujourd’hui pour le bien des autres en des sphères suffocantes de puissances discriminatives. Les pouvoirs du confort matériel et de la prise en charge de l’avenir préoccupent bien plus ceux qui vivent loin du présent, du ressenti positif et des failles à corriger. Ceux-là s’abonnent aux dénis et aux justificatifs du laisser-faire abusif. Comment ne pas s’inquiéter de la robotique humanoïde quand elle est orchestrée par un outil semblable, qui ne reconnaît ses désastreuses failles humaines ? Faute de cet aveu, une barrière infranchissable lui interdit le sentiment vivant d’être un homme parmi les hommes.

J’espère qu’un jour, Lost Horizon sera projeté sur les places des nations afin d’applaudir tous ceux qui agissent effectivement pour la paix !


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

« Le secret et la rétention affective entraînent des dommages auxquels la nature en fin de compte répond par des maladies... Ce qui est insupportable, c’est la rétention personnelle. Tout se passe comme si l’humanité avait un droit irréfragable à connaître ce qu’il y a d’obscur, d’imparfait, de sot et de coupable en chacun, étant bien entendu que les choses...

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