À notre époque marquée par l’ampleur de la crise écologique, le champ de recherche interdisciplinaire des humanités environnementales, qui rassemble des chercheurs de différents horizons (géographie, histoire, philosophie, linguistique, etc.), s’est particulièrement développé pour nous permettre de repenser les rapports entre « culture » et « nature ». C’est dans cette perspective que les départements de littérature, de philosophie et de géographie de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph (FLSH), proposent le mercredi 7 février à 17h une table ronde interdisciplinaire intitulée « Écrire et habiter les espaces en crise ». Cet événement, organisé à la salle Joseph Zaarour de la FLSH, permet notamment de s’interroger sur le rôle que peuvent jouer les sciences humaines à l’ère actuelle, caractérisée par les signes visibles de l’influence des humains sur le climat et la biosphère. « Parler d’écologie et de problématiques environnementales est vital pour tenter de faire face aux multiples crises mondiales. Les sciences dites dures peuvent certes réfléchir à ces problèmes et proposer des solutions, mais ce sont les sciences humaines qui donnent l’impulsion nécessaire pour agir et faire bouger les choses », rappelle Stéphanie Jabre Hage, chef du département de lettres françaises, qui se chargera de la modération de cette table ronde. Cette dernière précise que cet événement incite à réfléchir à la manière dont on vit dans cet espace en crise, notamment au Liban, où souligne-t-elle « les crises politique, économique et écologique sont liées, comme on le constate, par exemple, avec la crise des déchets et en examinant la manière dont le littoral est surexploité ».
Pousser la réflexion au sujet de la crise environnementale
Jocelyne Adjizian Gérard, géographe climatologue et professeure au département de géographie de la FLSH de l’USJ, présentera au cours de cet événement des recherches menées depuis 1996 qui montrent l’interaction entre l’homme et son milieu dans la dégradation environnementale que connaît le Liban. Elle centrera son propos sur les problèmes environnementaux qui se sont intensifiés au fil des années au pays du Cèdre.Pamela Krause, coordinatrice du programme de philosophie à l’USJ et spécialiste de philosophie contemporaine, cherchera, par le biais de son intervention, à montrer en quoi la déforestation systématique, le forage des montagnes libanaises et la privatisation des espaces balnéaires constituent des stratégies politiques dont le but est de dissoudre le sentiment d’appartenance à un territoire commun, favorisant ainsi la dissolution de l’écosystème social.Stéphane Baquey, maître de conférences à Aix-Marseille Université (Cielam) où il est responsable du parcours de master Lettres « Ecopoétique et création », renseignera quant à lui le public sur la période géologique actuelle où les activités humaines ont de fortes répercussions sur les écosystèmes de la planète et les transforment à tous les niveaux. « Les problèmes environnementaux nous concernent tous et touchent à notre quotidien, et notre manière d’habiter le monde et d’habiter notre pays. Cette réflexion, ouverte au public et où une grande place sera laissée aux questions et au débat après les interventions, constitue aussi une forme de lutte contre la corruption de nos gouvernements », souligne Stéphanie Jabre Hage qui espère que de nombreuses personnes assisteront à cette table ronde.Cette conférence est accessible sur Teams. Pour en savoir plus, voici l’adresse e-mail :
Oui, il faut se réjouir que le pays du cèdre se préoccupe de plus en plus des problématiques environnementales : bravo et tenez-nous au courant des avancées
18 h 20, le 15 février 2024