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Politique - Éclairage

Soldats américains tués : l’escalade iranienne affectera-t-elle le Liban ?

Il semble de plus en plus difficile pour Washington de justifier une politique d’apaisement vis-à-vis de l’Iran et ses obligés régionaux.

Soldats américains tués : l’escalade iranienne affectera-t-elle le Liban ?

Le médiateur américain Amos Hochstein lors d’un point de presse à l’aéroport de Beyrouth, en août 2023. Photo d’archives AFP

Dans les tractations pour une désescalade des affrontements en cours depuis le 8 octobre entre le Hezbollah et Israël, les États-Unis sont en première ligne. Jusqu’ici, Amos Hochstein, émissaire du président Joe Biden, a adopté une position relativement conciliante vis-à-vis du bras libanais de l’Iran, appelant les Israéliens à calmer le jeu pour éviter la guerre totale et négociant un accord de délimitation frontalière que le Hezbollah présente d’ores et déjà comme une victoire. Mais après la frappe de drone à la frontière syro-jordanienne, attribuée à des milices pro-iraniennes, qui a tué trois soldats américains et blessé 25 autres, le « deal » risque de se compliquer. Car il semble de plus en plus difficile pour l’administration américaine de justifier une politique d’apaisement vis-à-vis de l’Iran, et encore plus de ses obligés régionaux.

« Nous allons répondre », a assuré dimanche le président américain à des journalistes lors d’un déplacement en Caroline du Sud, soulignant sans ambiguïté la responsabilité de l’Iran dans cette frappe. Toutefois, il semble peu probable que la riposte prenne la forme d’une opération au cœur de la République islamique, comme le réclament les plus ultras des faucons au Congrès, pour tous les risques qu’elle pourrait impliquer. L’administration Biden pourrait plutôt riposter en ciblant l’influence iranienne au Moyen-Orient. Cela pourrait donc passer par un feu vert à ceux qui, au sein du cabinet de Benjamin Netanyahu, souhaitent mener une opération militaire de grande envergure pour affaiblir le Hezbollah. « Lors de la guerre de juillet 2006, tout semblait indiquer que l’administration du président George W. Bush essayait de gagner du temps en retardant l’accord de cessez-le-feu, avec pour objectif de permettre aux Israéliens d’affaiblir autant que possible le Hezbollah », rappelle une source diplomatique libanaise à L’Orient-Le Jour.

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Allons-nous vers une réédition de ce scénario ? « L’approche de l’administration Biden consistait jusqu’à présent à dissocier les tensions régionales avec l’Iran de la situation au Liban, estime Joe Macaron, spécialiste du Moyen-Orient. Il est donc plus probable qu’elle adopte une posture défensive contre l’Iran en ripostant de manière limitée à l’attaque de dimanche, tout en continuant les efforts visant à apaiser les tensions à la frontière sud. » En effet, les États-Unis semblent opposés à l’extension du conflit de Gaza, puisqu’ils souhaitent que la guerre se termine au plus vite, et cela pour plusieurs raisons.

« La fenêtre est ouverte »
D’abord, sa gestion du conflit a coûté à Joe Biden de précieux points dans les sondages, à quelques mois de l’élection présidentielle américaine prévue pour novembre et qui s’annonce d’ores et déjà serrée. Ensuite, il devient de plus en plus compliqué pour Washington de soutenir logistiquement et politiquement à la fois Israël et l’Ukraine, en guerre contre la Russie depuis plus de deux ans. Cette situation est rendue encore plus intenable par le fait que, depuis le Déluge d’al-Aqsa, de nombreux acteurs, tels que les houthis au Yémen et les factions pro-iraniennes en Irak et en Syrie, mènent des attaques contre des cibles US, mettant en danger les intérêts américains dans la région. Enfin, Washington semble pressé de passer à l’après-Netanyahu, qu’il sera difficile de déloger en pleine guerre mais dont l’intransigeance est un des principaux obstacles aux tentatives de l’administration Biden de revivifier l’initiative de paix israélo-palestinienne, et donc de marquer une rare victoire diplomatique au Moyen-Orient.

Il est d’autant plus improbable qu’Amos Hochstein lâche l’éponge à l’heure où des informations de presse affirment que les négociations entre les Israéliens et le Hamas avancent, laissant présager une trêve de plusieurs semaines. Un développement qui se répercutera probablement sur le Liban-Sud et facilitera la mission du diplomate, le Liban, comme le Hezbollah, ayant conditionné la conclusion d’un accord avec Israël à un cessez-le-feu à Gaza. Dans une interview accordée dimanche (avant la frappe) à la chaîne américaine CBS, M. Hochstein avait affirmé qu’il serait bientôt de retour au Liban pour poursuivre les négociations. « La fenêtre de la diplomatie est clairement ouverte, a-t-il déclaré. Le statu quo actuel ne peut durer éternellement. C’est pourquoi nous devons nous assurer que nous pouvons parvenir à une solution diplomatique. » Et de poursuivre : « Nous devons veiller à ce que les Israéliens et les Libanais puissent vivre chez eux en toute sécurité. Il ne s’agit pas seulement d’un cessez-le-feu, mais d’un volet plus complexe des négociations visant à garantir la présence de l’armée libanaise dans la région et à renforcer les paramètres de sécurité pour les civils. Une fois que nous y serons parvenus, nous devrons commencer à réfléchir à la manière de marquer la frontière, une frontière réelle, entre les deux pays. »

Dans les tractations pour une désescalade des affrontements en cours depuis le 8 octobre entre le Hezbollah et Israël, les États-Unis sont en première ligne. Jusqu’ici, Amos Hochstein, émissaire du président Joe Biden, a adopté une position relativement conciliante vis-à-vis du bras libanais de l’Iran, appelant les Israéliens à calmer le jeu pour éviter la guerre totale...

commentaires (7)

Une lueur de genie pour un senile en pantoufles!!! On en rit plutot que de pleurer!

RAYMOND SAIDAH

19 h 09, le 30 janvier 2024

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Commentaires (7)

  • Une lueur de genie pour un senile en pantoufles!!! On en rit plutot que de pleurer!

    RAYMOND SAIDAH

    19 h 09, le 30 janvier 2024

  • Les iraniens sont des as de la startégie et surtout du timing ! Ils ont déjà marqué plusieurs points qui taquinent l'administration du vieux président américain prostatique et de son lourdeau réseau militaire et diplomatique . Les iraniens continueront à peser lourd dans cette guerre qu'on pourrait qualifier de guerre de nerfs qui déroute et turlupine l'administration Biden aux abois , jusquà ce que Biden ait une lueur de gènie : Négocier en premier lieu avec les iraniens et non avec le Hamas !

    Chucri Abboud

    14 h 05, le 30 janvier 2024

  • Pourquoi, il existe une agence de réfugiés uniquement pour les Palestiniens ? "Pourquoi est ce un titre de propriété" qui se transmet de Père en fils ? Pourquoi les Israélites expulsés des pays arabes (900 mille personnes) n'ont pas eu aussi une agence de réfugiés ?

    Dorfler lazare

    12 h 01, le 30 janvier 2024

  • - LORSQUE UNE CHOSE RESONNE, - FUT-CE-T-ELLE AU BOUT DU MONDE, - LE TOCSIN CHEZ NOUS IL SONNE, - TOUT S,AGITE ET SE CONFONDE. - L,ORACLE DIT : DES BARBUS, - LE DESTIN EST DANS LES ASTRES. - A TOUR DE ROLE PERDUS, - LES SUIVRONT LES ZOROASTRES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 58, le 30 janvier 2024

  • L’Iran comme les autres tyrans en herbes ne croient que ce qu’ils voient. Jusqu’à maintenant ils ne voient que des pays occidentaux frileux et en campagnes pour leur futur élection pour certains et pour d’autres des calculateurs à court terme sur des intérêts financiers qui leur coûteraient beaucoup plus cher s’ils continuent à pratiquer leur politique d’autruche. Poutine et sa guerre en Ukraine en est la meilleure preuve et pas que. Le scénario de la guerre contre DAESH ne leur a pas servi de leçon. Toujours un temps de retard sur leurs adversaires qui n’en loupent une pour les piéger.

    Sissi zayyat

    10 h 50, le 30 janvier 2024

  • "Soldats américains tués : l’escalade iranienne affectera-t-elle le Liban ?"... on est sûrement affectés par tout... sûrement les seuls au monde à subir le Butterfly effect... même du plus petit papillon..

    Wlek Sanferlou

    05 h 05, le 30 janvier 2024

  • le comportement de M. Nethanyahu et de l'armée israélienmne est comparable à celui d'un enfant gâté et capricieux qui n'obéit plus à ses parents, réclamant de nouveaux joujoux (armes pour envahir plus de territoires), qui attaque et harcèle ses voisins et vient se plaindre en pleurnichant qu'ils ripostent. Sa nouvelle marotte: détruire l'UNRWA qui dénonce ouvertement et de manière documentée les crimes de guerre commis par Israël.

    Joseph ADJADJ

    00 h 36, le 30 janvier 2024

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