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Nos Lecteurs ont la Parole

Un « front de soutien » des ruines

« Nous sommes un front de soutien à Gaza. » (Hassan Nasrallah)

C’est la formule qui revient, comme un leitmotiv, dans les discours post-7 octobre que l’on peut regrouper en un seul discours, étant donné les redondances et les redites assaisonnées de demi-vérités, voire de contre-vérités et de vantardise jusqu’au triomphalisme avec la nouvelle « victoire divine » annoncée, mais cette fois par la main armée du Hamas.

Dans l’espoir que Gaza sera à son tour, une fois victorieuse, un front de soutien au Liban en passe de subir le même sort, et ce par un juste échange de bons procédés et en guise de gratitude.

Ce que le discours ne dit pas, cependant, et les médias locaux n’oseront pas dire non plus, c’est que ce « front de soutien » n’a pas empêché ni freiné l’invasion de Gaza, la poursuite des opérations en profondeur et le démantèlement progressif de la structure des « fervents zélés » du nord au sud de la bande. Ledit front n’avait donc pas lieu d’être et de faire disparaître les habitants des localités limitrophes. La révélation « divine » selon laquelle « aucun objectif n’a été atteint à Gaza » est donc valable pour les fanatiques et les naïfs, et n’est pas sans rappeler les fanfaronnades médiatiques arabes durant les guerres de 1967 et 1973.

Ce « front de soutien », qui dégénère en un front de confrontation directe, est par conséquent tout à fait inutile et gratuit, tout autant que la mort, par dizaines, de ces jeunes embrigadés, outre les civils, sans compter l’exode de la population du Sud et la destruction des maisons, voire de villages entiers.

Pour la petite histoire, il convient de rappeler que dans les déclarations d’origine, il n’était pas question d’un « front de soutien », mais d’un front ouvert et uni advenant l’invasion de l’enclave. Les ambitions ont été ensuite revues à la baisse, à la lumière des rapports de force et du déséquilibre de terreur, et c’est pour se dédouaner auprès des « frères » de la résistance palestinienne qu’un exercice quotidien d’échange de tirs s’est établi à la frontière, juste pour l’image et pour (se) dire que nous faisons notre devoir, que nous ne restons pas les bras croisés pendant que vous êtes traqués de tunnel en tunnel.

À l’inutilité et à la gratuité de ce « front de soutien », s’ajoute son illégitimité, étant donné que les armes – devenues illégales – de ce parti prétendument de Dieu étaient destinées à libérer le territoire libanais et non la Palestine. Outre le fait que ses combattants ne tombent même pas « sur la route de Jérusalem » ni sur les champs de bataille à Gaza, mais dans les ruelles de leurs quartiers et dans leurs propres maisons !

Le Liban aurait pu (et dû) se porter solidaire de la population gazaouie sinistrée par des aides humanitaires, à l’instar de la Jordanie, de l’Égypte et du Qatar ; envoyer des médicaments, de la nourriture, des vêtements, etc., au lieu de laisser des groupes extrémistes disposer, sans sa permission, du territoire national et envoyer des roquettes à l’effet boomerang dévastateur, lesquelles ne sont d’aucune utilité ni d’aucun bienfait pour les habitants de cette enclave, si ce n’est le fait d’attiser la férocité de l’ennemi qui n’est nullement gêné par les « lourdes pertes » (soi-disant) occasionnées par les attaques du Liban-Sud.

Ce « front de soutien » s’avère être, par conséquent, un front de soutien des ruines, un front de soutien d’une idéologie islamiste expansionniste, un front de soutien à l’affront fait à la légalité libanaise et à sa souveraineté, un front de soutien à la culture de mort, un front de soutien à la guerre perpétuelle pour la réalisation d’une chimère extraterritoriale, en apparence, et d’un projet d’instauration d’un autre Liban, en réalité. Un Liban qui rime avec leur turban, noir en l’occurrence, obscur par leur obscurantisme, haineux par leur extrémisme, iranien par leur véritable identité.


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« Nous sommes un front de soutien à Gaza. » (Hassan Nasrallah)C’est la formule qui revient, comme un leitmotiv, dans les discours post-7 octobre que l’on peut regrouper en un seul discours, étant donné les redondances et les redites assaisonnées de demi-vérités, voire de contre-vérités et de vantardise jusqu’au triomphalisme avec la nouvelle « victoire...

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