La guerre de Gaza s’est propagée au Liban-Sud contre la volonté des Libanais et des pays amis, dénonce Béchara Raï

Au cours de la messe à Bkerké dimanche, dédiée à la Journée mondiale pour la paix, le patriarche maronite Béchara Raï a rappelé l’engagement de l’Église contre les guerres et en faveur de la paix, notamment à Gaza et au Liban-Sud.

Il a appelé une nouvelle fois à la résolution de ce conflit par la négociation, la politique et la diplomatie, soulignant que la guerre de Gaza (entre l’armée israélienne et le Hamas) « s’est propagée au Liban-Sud, contre la volonté des Libanais et des pays amis ». « Le Liban est protégé d’un conflit avec Israël par la résolution 1701 du Conseil de sécurité », a rappelé Béchara Raï, demandant à « toutes les parties de s’y conformer ».

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Le patriarche maronite a de plus réclamé l’amendement du projet de budget 2024 du gouvernement, qu'il a qualifié d'« injuste envers les Libanais », afin de limiter les torts qu’il cause à la population. « C’est un devoir national », a-t-il martelé. Après son transfert au Parlement, le projet est actuellement à l’étude par la commission des Finances et du Budget. Mercredi, la commission parlementaire avait tenu sa troisième réunion. Elle espère finaliser l'examen du texte d’ici la mi-janvier, selon son président, le député Ibrahim Kanaan. « Peut-on parler de paix intérieure au Liban, alors qu’on constate que le projet de budget est injuste envers le peuple libanais ? », a demandé Béchara Raï.

« Est-il permis, dans le nouveau budget, de faire peser sur les citoyens encore plus que le coût de l’effondrement financier, économique et social, à travers des augmentations d'impôts, des taxes et des amendes, imposées de manière aléatoire ? », s’est-il de plus insurgé, dénonçant « l’aveuglement des auteurs du texte de loi face à l'évasion fiscale et douanière qui alimente l'économie illégale au Liban de milliards de dollars ».

Le patriarche maronite a estimé que ces questions témoignent du préjudice causé par l'absence d'un président de la République. « En son absence règne le chaos, les gains illégaux récoltés par ceux qui entravent l'élection d'un chef de l'Etat, et l'augmentation de la pauvreté des citoyens », a-t-il enfin regretté.